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La recherche de sens

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Par   •  26 Septembre 2017  •  Guide pratique  •  2 045 Mots (9 Pages)  •  707 Vues

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        Depuis la nuit des temps, l'Homme est à la recherche d'un sens à accorder à son existence, en quête de la vérité qui fait son humanité. Ne serions-nous que des pantins de Dieux ? Le personnage de ce fatal "livre du Destin"?

Dès l'Antiquité, cette quête de sens plane sur la raison, qu'elle ignore encore. Sophocle, célébrissime dramaturge grec de l'Antiquité, en est la preuve écrite ; dans sa mythique tragédie Œdipe Roi, la question de la place de l'Homme, et de tout ce qui en découle, apparaît au beau fixe. Mettant en scène un homme, Œdipe, maudit avant sa naissance, voué à vivre au gré d'un Destin, qu'il subit de la manière la plus tragique qu'il soit, jusqu'à le prendre en main. Voyageant au fil du temps, ce mythe parvient jusqu'à nous, malgré les  milliers d'années nous séparant, traînant derrière son intemporalité le spectre de ces questions intemporelles. Pasolini, réalisateur italien de films, s'en imprègne pour le transposer à notre époque contemporaine, sous la forme artistiquement sans limites du cinéma, et sort en 1967 un nouvel Œdipe Roi, l’assaisonnant évidemment de son grain de sel. Ce radical changement d'époque entraîne forcément des différences entre ces deux œuvres, mais leur compatibilité reste tout de même stupéfiante. Jusqu'à se demander si les œuvres de Sophocle et Pasolini dialoguent entre elles au point de se distinguer très nettement? Leurs points communs nous guideront vers leurs différences, à différents niveaux.

        En transposant l’œuvre de Sophocle, Pasolini s'expose à un soucis de restauration de certains éléments principaux. L'histoire du mythe est donc intacte dans sa globalité ; Œdipe subit, en apparence, tragiquement les conséquences d'un destin dont il est le jouet tout au long de son existence.                                            On retrouve alors la merveilleuse et subtile Ironie Tragique, primordiale pour une bonne tragédie. Oedipe rencontre et tue son véritable père Laïos, allant lui même consulter son destin à Delphes, cherchant à éviter celui quil croyait être son père, le roi de Corynthe. Il en va de même avec sa mère, Jocaste, qu'il épouse et enfante, retournant ainsi à la profonde source de sa propre existence. C'est aussi lui-même qui se condamne, sans le savoir, à l'exhil, en reservant cette sentence au meurtrier de Laïos.                                          A la recherche de ce meurtrier (et donc de lui-même), Oedipe va être confronté à deux luttes verbales, âgon à l'époque de  Sophocle. Le premier le confrontera à Tyresias, le prophète aveugle au service de la vérité, qui sera le premier à lui avouer que « c'est lui (Oedipe), le criminel qui souille son pays ». Comment ne pas voir derrière ce personnage aveugle, ayant la sagesse de la pure vérité, le futur Oedipe, maître de son destin, enfin détenteur de sa propre vérité ? Peut-être même une auto-biographie de Sophocle, pour qui la vérité a l'air si chère, tout comme celle de Pasolini au travers de son Oedipe ? De là découlerait un âgon entre Œdipe et lui même, cherchant à se convaincre que « l'homme qu'il recherche, c'est lui même », et toute la vérité qui s'en suit. Voire même le fait que Sophocle dialogue avec son propre personnage (et donc introspectivement avec Pasolini, témoignant alors de l'intemporalité du mythe et des comportements humains).                                                                                                                                                                                              Néanmoins, pour l'instant, la seule cécité d'Oedipe réside dans son aveuglement face à la vérité. Son orgueil démesuré (hubris, mais je sais pas si ça se dit) le poussera même à se convaincre dune théorie du complot à l'encontre de son pouvoir, à moins que ça ne soit soin pouvoir lui-même qui l'en ait convaincu, reflétant dans les deux cas des dangereux pouvoirs du pouvoir, et de tout ce qu'il en suit, sur l'Homme. En tout cas, cette théorie fera l'objet d'un deuxième âgon, cette fois contre Créon, qui serait le complice de Tyrésias, cherchant d'après Oedipe à « prendre sa place ». Son refus, ou son incapacité à voir la vérité, est présente dans les deux œuvres, se retrouvant aussi chez Jocaste, comme une forme de trait génital de caractère.                                                                                                                          Une autre spécificité peu commune leur est également commune ; il est à la fois fils et époux, elle, épouse et mère. C'est d'ailleurs sûrement ce mélange spécial de statut qui forge leur relation spéciale, inversant au cours de l'intrigue leur rôle.  Notamment ce passage, marquant une rupture dans leur relation, où elle essaie de convaincre Oedipe, qui commence à douter de ces horribles promesses lui étant promises, « qu'aucun homme ne peut s'ériger en prophète ». Comme une mère, elle rassure son fils, lui contant « la prophétie parvenue un jour à son mari », stipulant qu'il « serait tué par son fils, dont elle serait la mère », il avait donc « chargeait quelqu'un de jeter leur fils du haut d'une montagne ». Sans le savoir, c'est l'histoire de sa vie qu'elle lui raconte. Chez Pasolini, ce rôle de mère se retrouve également dans ces fameux regards, à chaque décision prises par Oedipe, comme pour guider son fils.                                                

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