La jeune fille et la mort
Commentaire d'oeuvre : La jeune fille et la mort. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Thomas Vinals • 20 Décembre 2018 • Commentaire d'oeuvre • 1 019 Mots (5 Pages) • 1 763 Vues
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET D’ART DRAMATIQUE DE MONTRÉAL
DER TOD UND DAS MADCHEN
Par THOMAS VINALS CASTONGUAY
Présenté à MARIE NOELLE LAVOIE
Dans le cadre du cours
LIT-203-08
Littérature musical 2e année
Montréal
12 décembre 2018
Der Tod und das Madchen, opus 7 no.3, D.531, en français, La jeune fille et la mort, est un lied composé par Franz Schubert (1797-1828) en février 1817. La pièce est écrite pour voix et piano et le texte est tiré d’un poème de Matthias Von Claudius (écrivain allemand ayant vécu entre 1740 et 1815). Il s’agit d’un des rares lied dans l’œuvre de Schubert qui met en scène non pas un mais deux personnages. En effet, cette pièce met en musique la rencontre d’une jeune femme (das Madchen) et de la mort (Der Tod). À noter que Schubert avait déjà utilisé, deux ans plus tôt, un thème similaire dans Die Erlkonig ou en français, Le Roi des aulnes. Cette composition rassemble en une seule page un nombre important de processus musicaux de nature différente. L'analyse de cette pièce nous montres comment, dans une musique qui dure moins de trois minutes, des phénomènes complexes peuvent parvenir à engendrer une intensité poétique et musicale remarquable.
Le lied commence par une lente mais courte introduction du piano. Sur huit mesures s’enchainent une suite d’accords représentant le thème de la mort. Puis, le chant de la jeune fille commence : « Va t-en, ah, va t-en! Disparais, affreux squelette! » La tension augmente et les croches de la main droite au piano expriment l’essoufflement et l’angoisse de la jeune fille. « Je suis encore jeune! » : On atteint ici le note la plus élevée de la pièce, un mi bémol, soutenu par un accord diminué au piano. On peut le voir comme un cri de désespoir. Ce qui s’ensuit est très intéressant. La jeune fille s’adresse à la mort en l’appelant « bien aimée » (« geh, Lieber! »). En quelque sorte, elle tente d’amadouer la mort pour être épargné. Mais malheureusement pour elle, il est trop tard. Et c’est à ce moment que le thème de la mort se fait entendre au piano suivit d’un point d’orgue.
« Gib deine Hand ». L’ambiance change complètement. On ressent immédiatement l’imposante présence de la mort. Le chant se stabilise par la répétition d’un même rythme et d’une seule note (ré). Puis, après une modulation en fa majeur, la mélodie change et s’éclaircit quelque peu. Bien qu’il s’agisse de la mort, elle paraît rassurante et non menaçante. Son discours se termine : « Sollst sanft in meinem Armen Schlafen » (« Doucement tu dormiras dans mes bras »). La pièce se conclut par une coda en Fa majeur, douce, paisible.
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