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Kandinsky Et La nécessité

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Par   •  27 Novembre 2014  •  1 384 Mots (6 Pages)  •  890 Vues

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Kandinsky et le principe de la nécessité intérieure

mercredi 20 août 2008, par Berthoux André-Michel

©e-litterature.net

"Quiconque ne sera pas atteint par la résonance intérieure de la forme (corporelle et surtout abstraite) considèrera toujours une telle composition comme parfaitement arbitraire".

Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier

Le principe de la nécessité intérieure chez Kandinsky [1] nous permet de mieux comprendre sa perception du monde. En effet, c’est parce qu’il est convaincu que les deux grands règnes de l’art et de la nature sont régis par des lois séparées et autonomes, qu’il pense que seul l’art abstrait pourra mener à la compréhension d’une loi générale de l’univers et rendra évidente l’interaction de ces deux règnes dans un ordre de synthèse de l’extérieur et de l’intérieur.

Dès lors que la peinture n’est plus imitation et qu’elle ne se fonde plus sur les apparences extérieures de la nature, sans pour cela succomber à la décadence de l’art pour l’art, « cet étouffement de toute résonance intérieure, (...), cette dispersion des forces de l’artiste », qu’est-ce qui peut constituer sa raison d’être ?

La réponse nous est donnée par Kandinsky lui-même : les lois de la nécessité intérieure peuvent s’appeler spirituelles.

Le peintre s’estime, tout d’abord, proche des Primitifs (peintres pré-renaissants) puisque, explique-t-il, « tout comme nous, ces artistes purs ont essayé de ne représenter dans leurs oeuvres que l’Essentiel Intérieur, par élimination de toute contingence extérieure ». Mais immédiatement après, il avoue que ces peintres ne constituent qu’un point lumineux minuscule dans l’énorme cercle du Noir, et ajoute que « cette lumière n’est qu’un pressentiment et l’âme n’a pas le courage de la voir dans le doute que cette lumière soit le rêve, et le cercle Noir la réalité. Ce doute et l’oppression encore pénible de la philosophie matérialiste font que notre âme diffère profondément de celle des Primitifs ». Le Noir, symbolisant la mort dans la théologie de l’icône, il le définit comme « un néant sans possibilités, un néant mort après que le soleil s’est éteint, un silence éternel sans avenir ni espoir. (...) Il est comme le silence du corps après la mort, la fin de la vie ». C’est la raison pour laquelle il rejette à mots couverts le symbole de la mort que constitue le Quadrangle de Malevitch (1915) ou encore appelé “carré noir sur fond blanc” et que Malevitch dénommait lui-même l’icône de notre temps.

Selon Kandinsky, la combinaison du plan originel, c’est-à-dire la surface matérielle destinée à porter le contenu de l’oeuvre, le plus objectif, le fond blanc de la toile, avec un élément de la plus grande objectivité, le carré, produit un froid mortel. Pour lui, l’élément premier de la peinture est le point, cet être qui cache des propriétés “humaines” et dont la concision absolue en fait l’ultime et unique union du silence et de la parole.

Mais le refus du néant et du silence éternel, Kandinsky l’exprime également en répartissant sur les trois formes de base les trois couleurs primaires. Au cercle il associe la couleur typiquement céleste du bleu qui développe un recueillement solennel, supraterrestre comme les sons graves dxun orgue. La couleur qui attire l’homme vers l’infini et éveille en lui la nostalgie du Pur et de l’ultime suprasensible. Au carré, le rouge, avec sa chaleur qui agit intérieurement comme une couleur très vivante et qui résonne telle une fanfare. Et enfin, au triangle, dernier élément fondamental pour Kandinsky, la couleur jaune spécifiquement terrestre qui symbolise le mouvement vers l’homme mais aussi le franchissement des limites et la dispersion des forces sur son entourage en prenant la sonorité d’une trompette.

Les couleurs primaires forment, avec leur complémentaires, trois grands contrastes : le jaune et le bleu, le contraste du chaud et du froid, le rouge et le vert, celui du mouvement en soi et de l’immobilité et enfin l’orange et le violet le contraste de l’actif et du passif en équilibre précaire. Les six couleurs se représentent alors sous la forme d’un grand cercle. A la droite et à la gauche de ce cercle se trouvent le noir et le blanc, les deux possibilités du silence : celui de

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