Kandinsky Jaune Rouge Bleu

Né à Moscou en 1866, et mort à Neuilly-sur-Seine en 1944, Vassily Kandisky est un peintre, aquarelliste, illustrateur, graveur et dessinateur. Il fait d'abord partie du groupe expressionniste, mais il finira par peindre des oeuvres abstraites. Il est considéré comme l'un des artistes les plus célèbres et influents du XXe siècle aux cotés de Picasso et de Matisse. Il est l'un des peintres marqueurs de l'histoire de la peinture moderne, et de l'art abstrait. Etabli à Weimar de 1922 à 1925, Kandinsky, sous l’invitation de l’architecte Walter Gropius, s’associe à l’équipe des professeurs du Bauhaus. Sa peinture devient rigoureusement géométrique. En 1925 le Bauhaus quitte Weimar pour Dessau. La peinture de Kandinsky renoue alors avec la ligne courbe, les dégradés de couleur nuancent à nouveau ses compositions. Jaune-rouge-bleu, est l’œuvre la plus importante de cette période. Cette grande toile est un rectangle aux dimensions parfaites évoquant la « divine proportion », elle tranche avec les formats plus exigus de la période du Bauhaus. Le tableau pourrait apparaître comme une transposition des théories que l’artiste vient de fixer dans son ouvrage, Point, ligne, plan, mais sa complexité l’éloigne d’une simple œuvre manifeste. Kandinsky veut à ce moment ouvrir la peinture non figurative aux possibilités d’un système formel qui dépasse celui du cercle et du carré où les constructivistes russes, issus du Bauhaus, voulaient faire sombrer l’abstraction. Les couleurs primaires mélangées au noir et au blanc s’opposent au couple exclusif noir et blanc de Malévitch ou de Mondrian.

Ce tableau, Jaune, Rouge, Bleu de Kandinsky, représente des formes géométriques associées aux couleurs primaires : les cercles sont bleus, les carrés sont rouges, et les triangles sont jaunes. Enfin, c'est l'idée de base de Kandinsky, car lorsque l'on observe le tableau, on voit que cette règle n'a pas été entièrement respectée. Sur ce tableau de Vassily Kandinsky, une opposition est claire : à gauche, des couleurs chaudes, au lignes géométriques droites, s'oppose aux couleurs froides et au "mouvement" à droite. La partie de gauche est lumineuse et chaude, la partie de droite est sombre et froide. Cette opposition peut mettre en valeur l'opposition entre le soleil et la lune, mais surtout entre la vie et la mort. D'autant plus que, dans la partie gauche, on voit indéniablement un visage, qui peut renforcer l'idée de la vie. Cette opposition montre, par le biais du tableau, que l'un ne va pas sans l'autre : il y a un lien intrinsèque et indéniable entre les deux.

Mais ce tableau suggère aussi une autre lecture. Dans ce rectangle aux dimensions parfaites, « Soleil » et « Lune » se donnent rendez-vous. Soleil sous la forme d’un visage vu de face et de profil, lune qui se diffracte dans l’échantillonnage des bleus, violets, roses, en un bouillonnement de courbes et contrecourbes, de lignes obliques et ondulées, d’opacités des damiers en perspective et de transparences des surfaces biomorphiques, auxquelles s’ajoutent rectangles et carrés en suspension comme un jeu de cartes flottant dans la vacuité des aires.

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