Analyse "mourir pour des idées" de Brassens
Commentaire d'oeuvre : Analyse "mourir pour des idées" de Brassens. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jdjdjdjdjddjdj • 14 Septembre 2022 • Commentaire d'oeuvre • 448 Mots (2 Pages) • 1 851 Vues
Mourir pour des idées fait partie des chansons de Georges Brassens les plus subversives, mais aussi les plus contestées… Pour ne citer qu’un exemple, le chanteur Jean Jacques Goldman l’a qualifiée “d’obscène”, jugeant qu’elle revenait à nier les valeurs de résistance et d’engagement.
Dans cette chanson, Georges Brassens dénonce le fanatisme, politique ou religieux, de la société qui pousse la population au sacrifice, au martyre… Il défend ici qu’aucune idée ne mérite que l’on meure pour elle, et il traite l’absurdité du dogmatisme sur un ton insolent et sarcastique.
Ce que je trouve tout d’abord intéressant, c’est que cette chanson semble prolonger celle des “deux oncles”, qui fit scandale en remettant en cause le patriotisme de guerre et la commémoration nationale des deux guerres mondiales.
Notre chanson, Mourir pour des idées, exprime bien les idées politiques de Brassens, anarchistes et antimilitaristes, sa méfiance envers toute idéologie qui prétend s’imposer aux dépens de la vie humaine, mais aussi son scepticisme à l’égard de tous les dogmes. Il soutient que personne ne peut prétendre détenir la vérité absolue. Il est donc inutile de mourir pour des idées qui se ressemblent toutes par leur dimension dogmatique et sectaire, qui n’auront peut-être plus cours le lendemain et qui, comme il le disait déjà dans Les deux oncles, font “trois petits tours, trois petits morts et puis s’en vont ”.
Mais Mourir pour des idées est aussi une chanson insolente (“la muse insolente”) au ton désinvolte et humoristique (“Les saint jean bouche d'or // Qui prêchent le martyre // Le plus souvent, d'ailleurs // S'attardent ici-bas”) qui tourne en dérision avec malice les valeurs de la chanson politique “engagée”.
Son rythme lent fait écho au thème de la chanson (“mourir, mais de mort lente”) et les accents de la voix de Brassens, accompagnés du trio de deux guitares et contrebasse, font alterner solennité, gravité (de la chanson engagée) avec une tonalité plus espiègle et légère portée par les arpèges aigus de la seconde guitare (“Allons vers l'autre monde. // En flânant en chemin”). Le refrain : “ Mourir pour des idées, // d’accord mais de mort lente ” a une charge très ironique, dans la mesure où Brassens fait mine de concéder ce qu’il cherche en réalité à combattre.
Son message pourrait être : les idées dans lesquelles on croit méritent d’être défendues, mais cette défense ne vaut pas le sacrifice de la vie. Ce que j’aime en définitive dans cette chanson, c’est qu’elle propose un hymne à la vie (“La vie est à peu près // Leur seul luxe ici bas”) par le détour d'une critique de toutes les valeurs qui, poussées à leur extrême, se détruisent elles-mêmes et détruisent la vie humaine.
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