Noces De Cana, Véronèse
Recherche de Documents : Noces De Cana, Véronèse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 27 Février 2014 • 2 018 Mots (9 Pages) • 1 767 Vues
Historique :
* 1563 : terminé pour le réfectoire des Bénédictins de San Giorgio Maggiore à Venise, Italie.
* 1798 : entrée au Louvre. 1815 : Acquisition définitive.
* 1989 à 1992 : restauration du tableau avec le mécénat d'ICI France.
Paolo caliari, dit Veronese, les noces de Cana, 1563, huile sur toile, 677 x 994 cm
Les Noces de Cana de Paolo Caliari dit Véronèse, a été commandé en 1562 par les bénédictins du monastère de San Giorgio Maggiore à Venise afin de décorer le fond du réfectoire récemment construit par Palladio.
Les moines insistent sur la nécessité que l'oeuvre soit monumentale, afin d'occuper tout le mur du fond du réfectoire. Accrochée à 2,50 mètres au-dessus du sol, elle doit donner l'illusion de prolonger l'espace. Véronèse réalise une oeuvre de 70 m² en quinze mois, probablement aidé par son frère Benedetto Caliari. Cette commande marque un tournant dans la carrière de Véronèse. Après le succès de ce tableau, d'autres communautés religieuses réclameront une telle représentation pour leur monastère.
Malgré ses dimensions exceptionnelles, le tableau fut saisi, roulé et transporté par bateau jusqu'à Paris par les troupes napoléoniennes en 1797.
Véronèse avait déjà une solide réputation à Venise, en effet il avait exécuté les décors de l'église San Sebastiano et collaboré, entre autres, à ceux des salles du Consiglio dei Dieci au Palais des Doges.
Véronèse avait un goût très prononcé pour la technique en peinture. Ses recherches sur le chromatisme tonal, qui juxtaposent les couleurs plutôt qu’il ne les synthétise, sont aujourd’hui considérées comme la caractéristique majeure de son œuvre, qui l’oppose, par ailleurs, à Titien. Son travail sur la lumière est le résultat d’une pratique intuitive des couleurs complémentaires qui sera théorisée trois siècles plus tard.
Les fresques de la villa Barbaro, à Maser (1560-1562), un de ses rares cycles décoratifs à avoir été conservé, mettent en évidence ses recherches sur le sens et sur la perception de l’espace pictural confronté à l’espace architectural.
Les Noces de Cana (1563) seront suivies d'autres très grandes scènes de banquets à thème religieux qui contribueront à la célébrité de Véronèse. L'œuvre est achevée au bout de quinze mois, délai qui respectait les clauses très précises du contrat. La scène représente le premier miracle du Christ et le premier acte de sa vie publique. Tout en restant fidèle à la lettre de l’Evangile selon Saint Jean, elle est transposée dans le cadre d’une scène vénitienne fastueuse.
Les éléments architecturaux particulièrement développés accentuent le caractère monumental et théâtral de la scène et contribuent à un effet illusionniste reliant le tableau à l'architecture du réfectoire.
En 1797, le tableau fait partie des œuvres d'art réquisitionnées par la France après la campagne d'Italie et entre au Louvre l'année suivante. À la suite d'un échange avec La Madeleine et le Pharisien de Le Brun, il est définitivement acquis en 1815.
I. L’importance des couleurs, bien plus qu’un souci d’esthétisme
Véronèse mêle le profane et le sacré pour planter le décor. Les symboles religieux annonçant la Passion du Christ côtoient une vaisselle d'argent et une orfèvrerie luxueuses du XVIe siècle. Le mobilier, le dressoir, les aiguières, les coupes et vases de cristal montrent toute la splendeur du festin. Chaque convive assis autour de la table a son propre couvert composé d'une serviette, de fourchettes et d'un tranchoir. Dans cette double lecture, aucun détail n'échappe à l'artiste.
Alors qu'un serviteur coupe la viande au centre de la composition, symbole du corps mystique du Christ, des boîtes de coings, symboles du mariage, sont servies en dessert aux invités.
Véronèse orchestre une véritable mise en scène. Le thème lui permet de créer un décor théâtral pour placer ses personnages.
La composition, divisée en deux montre une partie supérieure avec le ciel parcouru de nuages blancs et une partie inférieure terrestre envahie par la foule. Les colonnes cannelées aux chapiteaux corinthiens évoquent les constructions récentes de l'architecte Palladio.
• Les couleurs
Le peintre a sélectionné des pigments précieux importés d'Orient par les marchands vénitiens, des jaunes orangés, des rouges vifs et le lapis-lazuli utilisé en grande quantité pour le ciel et les draperies. Ces couleurs jouent un rôle majeur dans la lisibilité du tableau. Elles contribuent, par leur contraste, à individualiser chacun des personnages.
Pour peindre la grande majorité des couleurs du tableau, Véronèse ne se livre pas à de savants mélanges pigmentaires ou à des superpositions complexes de couches afin d’obtenir une grande diversité de nuances. Au contraire, sa technique tend à exalter au maximum la couleur propre à chaque pigment pur pour qu’elle s’exprime avec toute sa force. A partir d’un nombre limité de pigment sur sa palette, il réussit cependant à créer l’illusion d’une multiplicité de couleurs en jouant avec l’équilibre de leur disposition dans la composition, les contrastes et les valeurs.
Les couleurs sont variées soit par mélange avec du blanc pour éclaircir, soit en augmentant l’épaisseur de la couche ou en ajoutant du noir pour assombrir.
Grâce à une restauration de trois années, les couleurs ont retrouvé leur force et leur éclat pour parfois se modifier comme pour le manteau du maître de cérémonie qui du rouge est devenu vert, sa couleur originale.
Les pigments ont été sélectionnés pour la richesse de leur coloris. A l’exception du smalt, la stabilité de ces pigments s’avère excellente, en particulier dans les rouges à base de laques organiques dont la couleur s’altère parfois avec le temps. Cette qualité de matériaux permet de retrouver intactes les couleurs d’origines après nettoyage et allègement des vernis.
Les moines insistèrent sur la qualité des couleurs « le dit sieur paolo s’obligera à utiliser pour la dite œuvre de bonnes couleurs et de la meilleure qualité possible et n’omettra pas d’utiliser à tous les endroits où cela convient l’outremer le plus fin et les autres couleurs les plus parfaites telles qu’elles emportent l’assentiment général des spécialistes. »
La couleur permet
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