Les Joueurs De Skat Otto Dix

Otto Dix, les joueurs de Skat, 1920, Galerie der Stadt

Contexte historique :

A la proclamation de la guerre, Otto Dix s’engage avec enthousiasme dans l’armée allemande et prend part à la bataille de la Somme, puis part sur le front de l’Est en 1917. Il est gravement blessé plusieurs fois. La guerre, qui le traumatise profondément, deviendra le thème majeur de son oeuvre.

Contexte artistique :

Cette oeuvre s’ancre dans le mouvement expressionniste. Il ne vise pas à montrer le monde tel qu’il est mais à l’exprimer. Aussi, Otto Dix exprime son traumatisme en déformant les visages et les corps des vétérans.

Ce mouvement constitue une rupture avec l’impressionnisme du XIXe siècle.

Techniques et matériaux :

Otto Dix compose son oeuvre à partir de vrais matériaux (cartes à jouer et tissu pour le second plan, journaux pour l’arrière plan). Aussi, ces matériaux permettent d’accentuer le décalage entre le fond composé de matériaux réels et la forme surréaliste des personnages.

Organisation de l’oeuvre :

Au premier plan, nous pouvons voir un enchevêtrement de pieds de chaises donnant une impression de profondeur au tableau. Cela permet également de semer le trouble chez le spectateur puisqu’il est difficile d’identifier les pieds de chaises, des prothèses en bois des vétérans. Aussi, dès le premier plan, il mêle réalisme et surréalisme ce qui peut nous faire penser au mouvement surréaliste des années 1920-1930 avec notamment Dali pour la peinture ou Aragon, Eluard et Breton pour la littérature.

Au second plan, nous apercevons des vétérans jouant aux cartes. Ils sont identifiables par leur uniforme militaire et la croix de guerre portée par le personnage de droite. Toutefois, leur visage et leurs membres inférieurs n’ont plus rien de réalistes. L’artiste a déformé les visages afin d’exprimer le traumatisme de la Première Guerre mondiale . Il met à profit la peinture pour représenter les gueules cassés. Sous son pinceau, les vétérans perdent leur humanité et ce pour monter la violence de masse ou la brutalisassions de cette guerre.

A l’arrière-plan, une lumière dans le coin gauche permet d’apporter davantage de contrastes à l’œuvre ( on peut y voir une tête de mort). Elle oriente le regard du spectateur en mettant en évidence les visages déformés des vétérans. Les journaux au dessus les personnages constituent le dernier tiers du tableau. Ils sont dans le prolongement du visage du personnage du milieu.

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