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Le paysage naissance et évolution d’un genre

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Par   •  19 Mai 2013  •  1 029 Mots (5 Pages)  •  911 Vues

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Le paysage naissance et évolution d’un genre

Nature et espace

Histoire du paysage occidental

Sur l’autoroute, aux environs d’Aix-en-Provence, des panneaux signalent aux automobilistes pressés qu’ils vont passer

devant « les paysages de Cézanne ». La notion de paysage est donc très culturelle, puisque notre perception est

influencée, que nous en ayons ou non conscience, par la peinture de paysage. Le paysage, étymologiquement, c’est ce

que l’on voit d’un pays, ce que le regard embrasse d’un seul coup d’oeil. Certains des éléments qui le composent

(montagnes, fleuves, côtes) sont antérieurs à l’homme mais pour qu’ils deviennent un paysage, il faut le regard de

l’homme : il n’est de paysage que perçu. La géographie – description de la terre – est par excellence « la science des

paysages ». Mais quand le regard porté sur le paysage est celui de l’artiste, il devient tableau, généralement plus large

que haut (d’où le format « paysage ») et représente le plus souvent la nature, la campagne et, plus rarement, une ville.

Le paysage peut être aussi littéraire. A partir du XVIIIe siècle, les écrivains se sont intéressés à la nature et les

descriptions abondent dans les récits, les romans, les poèmes (les paysages de Rousseau, ceux de Chateaubriand, de

Stendhal…).

Le mot est polysémique, fréquemment sollicité : on évoque « le paysage politique », « le paysage économique et social

», « le paysage sonore » et même le PAF, « le paysage audiovisuel français ». La notion de paysage devient de plus en

plus complexe.

Antiquité et Moyen Âge :

Peut-on déjà parler de paysage ?

Si l’on part de la définition du paysage par le Petit Robert,

1°) partie d’un pays, étendue de terre que la nature présente à l’observateur,

2°) figuration picturale ou graphique d’une étendue de pays où la nature tient le premier rôle et où les figures

(d’hommes, d’animaux) et les constructions (fabriques) sont accessoires », le paysage indépendant n’existe ni dans

l’Antiquité, ni pendant la plus grande partie du Moyen Age. Augustin Berque emploie à juste titre l’expression de « protopaysage

» que l’on peut lui emprunter.

Les protos-paysages antiques

La représentation de la nature n’est pas le sujet principal des peintures et sculptures antiques mais elle n’en est

cependant pas absente. L’art égyptien a représenté des « paysages nilotiques » sur les parois des tombes. Bien que la

plus grande partie de la peinture gréco-romaine ait disparu, les belles demeures de Pompéi, Herculanum, Oplontis sont

ornées de peintures murales présentant souvent des scènes mythologiques avec arrière-plan de paysages. Les mosaïques

très colorées des IIIe et IVe siècles ap. J-C. présentent aussi des éléments de paysages, parfois exotiques (chasse au

lion, etc.). La sculpture lui fait aussi une place modeste : la colonne Trajane à Rome montre les légionnaires au bord du

Danube (IIe s. ap. J-C.) ; sur certains sarcophages de l’Antiquité tardive (IIIe – Ve s. ap. J-C.), le cadre naturel est

indiqué. Ces quelques exemples témoignent de l’intérêt que les Anciens portaient à leur environnement.

Cicéron n’écrivait-il pas que « l’homme est né pour contempler le monde » ? [« De natura deorum » II, 39].

Les protos-paysages médiévaux

Mais avec le triomphe du Christianisme, un changement complet va se produire : l’homme est né pour contempler Dieu.

Pendant

...

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