Restitution de l'Art en France

Musée du Quai Branly et restitution de l’art

En marchant à travers les centaines d’objets étrangers exposés dans nos musées occidentaux, il reste, pour moi, un sentiment amer dans leur histoire pour arriver jusqu’à nous. Une beauté et une signification sacrée demeurent enfermées devant nous, qui les regardons derrière la vitrine.

• Un objet exemple : Le « masque » du Sigui, Mère des masques imina na, population Dogon du  Mali. Tous les soixante ans, les Dogon organisent la cérémonie du Sigui qui célèbre la révélation de la parole aux hommes ainsi que la mort et les funérailles du premier ancêtre. Les initiés sculptent alors la mère des masques, support de l’âme de l’ancêtre mythique. Le mât figure le corps du serpent peint des trois couleurs : noire, blanche et rouge. Il sort et puise son énergie, le nyama, au son du rhombe. Après sa sortie, nocturne et furtive, il est érigé contre un arbre ou un rocher puis sera conservé et sanctuarisé dans un abri rocheux. « Un nouvel imina na sera sculpté pour la prochaine cérémonie du Sigui. Mission Dakar-Djibouti, collecté le 12 novembre 1931 »

• A mettre en relation avec film (masque cassé directement donc aucune intention de restitution au départ + prétextes de sauver des oeuvres et de pouvoir les étudier/ ignorance persistante de rapport entre humains + prochaine cérémonie en 2027)

• Un autre objet à mettre en exemple : Maternité, attribué au sculpteur Kayep du Cameroun- Grassland, Bamileke, Bangangte. Œuvre commandée par le roi Njike pour la naissance de son premier enfant. « Mission Henri Labouret 1932 »

• La signification de l’oeuvre disparaît si l’objet n’est pas utilisé pour sa vraie fonction, ici commande royale exilée + Comparaison de cette sculpture avec représentations de la vierge avec bébé Jésus que les pays occidentaux refuseraient de donner aux pays colonisés par ironie de question de propriété mais peintures exposées partout pour convertir au christiannisme à l’époque + Mission Henri Labouret = enquête sur la tâche mongolique (entre les fesses) qu’ils ont fait sur des enfants pour établir une “compréhension” de la population (stats de âge, sexe, origine,...)

• Les objets étrangers sont si convoités, qu’en allant au Musée de l’Art Moderne de Paris, juste en face, en traversant la Seine, on peut découvrir une partie de la collection des objets et tissus précolombiens de Josef et Anni Albers, qu’ils ont obtenu entre 1935 et 1967. Ces collections naissent de l’intérêt croissant qu’ils ont eu pour l’Amérique latine, et leur souhait d’approfondir leur connaissance des traditions pour les incorporer dans leur enseignement à l’école du Bauhaus. Fascinés par le fait que certains tissages, notamment péruviens, servaient à communiquer un savoir, avant même l’invention de l’écriture, les deux artistes ont créé des œuvres référençant ces messages à caractères codés. Ainsi, Anni a introduit dans l’atelier du Bauhaus, des métiers à tisser péruviens et a incité ses étudiants à employer des techniques traditionnelles d’un peuple qu’ils ne connaissaient pas. Cette vision de collectionneur met en valeur deux choses : d’une part que nous pouvons utiliser ces objets comme moyen d’enseignement interculturel, et d’autre part qu’il est possible d’acquérir une collection entière avec l’accord du peuple concerné.

• La restitution

• La France vient de rendre, ce 9 novembre 2021, 26 œuvres au Bénin + Thomas Dermine, membre du gouvernement fédéral belge : “Tout ce qui a été acquis de façon illégitime dans le cadre de vols, dans le cadre de violences, dans le cadre de pillages, doit être restitué.” + Royaume-Uni les universités rendent mais pas les musées par peur d’effet domino avec la Grèce

En tant qu’étudiante en anthropologie et même plus fondamentalement, membre de cette société, comment dois-je réagir ? Reconnaissante d’avoir tout ce patrimoine à portée de main pour m’aider à comprendre des civilisations autrefois considérées lointaines ; ou révoltée par un manque de respect si évident envers des pays entiers qui ne réclament que leurs droits après tout ce que les ancêtres ont pu leur faire sous des prétextes injustes. Le principe de prêt serait une solution tout à fait légitime pour instruire les occidentaux mais redonner à un peuple ce qui lui appartient. Il reste encore à construire les établissements nécessaires pour accueillir les collections de grandes envergures. Elles apporteront aux anciens pays colonisés une nouvelle source financière et culturelle. Révéler le potentiel immesurable des futures générations

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