Musique Minimaliste
Dissertations Gratuits : Musique Minimaliste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 28 Avril 2014 • 1 745 Mots (7 Pages) • 1 462 Vues
a musique minimaliste également appelée minimaliste répétitive fait son apparition au début des années 60 aux Etats-Unis. Le terme minimaliste lui-même est emprunté au minimal art, apparu aux Etats-Unis, vers 1965. Le minimalisme, en peinture et sculpture, rejette à la fois le lyrisme de l’expressionnisme abstrait et la figuration du pop art. Il vise une neutralité esthétique absolue : épure des formes, froideur, refus de toute subjectivité. Un seul mot d’ordre : “The less is more” (“le moins est le mieux”). La musique minimaliste était intimement liée à ce mouvement traversant diverses pratiques artistiques. Steve Reich déclara, lors d’une interview à New Music Box en 1998, qu’à ses débuts son public était essentiellement constitué de peintres, sculpteurs, réalisateurs, chorégraphes tels que Sol Lewitt et Robert Smithson... Charlemagne Palestine s’inspirait directement de Mark Rothko, Barnett Newman et Clyford Still.
Le minimalisme en musique se caractérise par un rejet du sérialisme, système de composition dans lequel la nouvelle génération ne se reconnaît plus, et à un retour à la tonalité et à la pulsation
d’un art à l’autre
rythmique. La plupart des compositeurs minimalistes ont expérimenté la Tape Music (manipulations de bandes magnétiques, proches de la musique concrète française) et les premiers instruments électroniques (oscillateurs, synthétiseurs). Ils ont côtoyé les pionniers de la musique électronique aux Etats-Unis (Richard Maxfield, David Behrman, Morton Subotnick...). Pauline Oliveros, Terry Riley et Steve Reich ont fréquenté le San Francisco Tape Music Center où Don Buchla développa la “Buchla Box”, un synthétiseur modulaire concurrent du Moog. Beaucoup se sont également plongés dans l’étude des musiques traditionnelles. Terry Riley, La Monte Young et Charlemagne Palestine ont suivi l’enseignement de Pandit Prân Nath, grand maître du raga indien du nord. Philip Glass a suivi celui de Ravi Shankar. Steve Reich, Ingram Marshall et Charlemagne Palestine ont étudié les gamelans balinais. Certains protagonistes du mouvement minimaliste sont d’abord passés par le jazz. La Monte Young a joué avec Don Cherry et Eric Dolphy dans les années 50. Steve Reich souhaita un temps devenir batteur de jazz.
Deux tendances, très perméables, se sont dessinées. Tout d’abord un minimalisme radical qui focalise ses recherches sur les sons continus,
les drones et l’intonation juste (La Monte Young, Charlemagne Palestine et plus récemment Michael J. Schumacher...). Ensuite un minimalisme répétitif (Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, John Adams...) : de courts motifs mélodiques, harmoniques ou rythmiques sont répétés ; d’infimes variations de ces motifs provoquent des effets psychoacoustiques chez l’auditeur, comme bercé, hypnotisé. “In C” créé par Terry Riley en 1964, et enregistrée pour Columbia Records en 1968 par David Behrman, est considérée comme l’œuvre fondatrice de ce courant. De nombreuses versions ont été enregistrées depuis.
Le minimalisme correspond plus ou moins à une période de la création musicale contemporaine qui s’étend du milieu des années 1960 au milieu des années 1970. Au-delà de cette période, ses principaux protagonistes et de nouveaux arrivants ont complexifié leur langage et diversifié leurs influences et approches, et ce à un point tel qu’on ne peut plus réellement les qualifier de minimalistes. L’adjectif ne fut d’ailleurs jamais réellement accepté par les compositeurs eux-mêmes. Le minimalisme, courant musical à la croisée des chemins, a subi un véritable éclatement et connaît une descendance particulièrement florissante au sein de la musique contemporaine et au-delà.

Ont ainsi vu le jour des appellations diverses et aux contours flous : Postminimalism (John Adams, Ingram Marshall, Michael Gordon, Mikel Rouse, le label Cold Blue...), Totalism (Glenn Branca, Rhys Chatham...). En Angleterre, des compositeurs tels que Gavin Bryars et Michael Nyman peuvent être affiliés au minimalisme. Michael Nyman serait d’ailleurs le premier à avoir employé ce terme en musique en 1968. Aux Etats-Unis, le terme de New Music s’est imposé pour englober ce vaste domaine de création protéiforme comprenant l’héritage minimaliste, les musiques électroniques, la musique contemporaine puisant dans la Pop music...
Les pionniers du minimalisme sont très fréquemment cités par bon nombre de musiciens et groupes pop des années 1960 à aujourd’hui. Le Velvet Underground se situe en filiation directe avec ce courant. Au début des années 60, John Cale, Angus MacLise et Tony Conrad ont participé au “Theatre of Eternal Music” de La Monte Young, notamment au sein de la formation appelée “Dream Syndicate”, avant que John Cale, Angus MacLise ne forment le Velvet Underground. John Cale a également enregistré en 1970 l’album “Church of Anthrax” avec Terry Riley. Les anglais de Soft Machine reconnaissent en Terry Riley une influence majeure, tant par ses travaux de manipulations de bandes magnétiques que par son approche modale et répétitive de la musique. L’écoute de “Third” de Soft Machine, chef d’œuvre monolithique et expérimental paru en 1970, suffit à s’en convaincre. La filiation passe ici par le fondateur de Gong et proche ami de Soft Machine, Daevid Allen, qui travailla lui-même avec Terry Riley au début des années 1960. Le courant minimaliste a également exercé une influence indéniable sur le rock planant allemand ou Krautrock. Les nappes synthétiques brodées par Tangerine Dream et les expérimentations guitaristiques de Manuel Göttsching d’Ash Ra Temple ne sont pas sans rappeler LaMonte Young et Terry Riley (tout particulièrement les œuvres pour orgues de ce dernier). Le groupe Faust participe même à l’album “Outside the Dream Syndicate” de Tony Conrad. Les ramifications du minimalisme sont foisonnantes ! Plus proche
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