Le Vitrail Et L'arbre Des Voyelles
Note de Recherches : Le Vitrail Et L'arbre Des Voyelles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 6 Janvier 2013 • 2 670 Mots (11 Pages) • 1 055 Vues
LE VITRAIL
Le vitrail est une composition décorative formée de pièces de verre. Celles-ci peuvent être blanches ou colorées et peuvent recevoir un décor. Le mot vitrail désigne une technique tandis que la fermeture d'une baie fixe avec du verre s'appelle une verrière.
Depuis le début du Moyen Âge, ces pièces sont assemblées par des baguettes de plomb, appelées de la même manière, « plomb ». Ce procédé, bien qu'aujourd'hui toujours dominant, n'est pas le seul en usage : d'autres techniques, telles que celles du ruban de cuivre (de la dalle de verre enchâssée dans le béton ou le silicone, de collages (avec des résines ou des polymères), et du vitrail à verre libre, peuvent être utilisées ou combinées.
Un vitrail est appelé vitrerie lorsque son dessin est géométrique et répétitif (par exemple des losanges ou des bornes). La vitrerie est généralement claire et sans peinture.
Un vitrail et une vitrerie se réalisent suivant le même procédé en associant le plomb et le verre. Le verre utilisé est plan, d'une épaisseur variant entre 1,5 mm et 5 mm, et le plomb se présente sous forme de baguettes en forme de H couché. Les pièces de verre sont serties dans les plombs puis l'ensemble est maintenu définitivement grâce aux soudures réalisées à chaque intersection des plombs.
L'arbre des Voyelles de Penone, une œuvre monumentale de bronze installée au Jardin des Tuileries.
« Moulage d'un chêne de 30 mètres déraciné, cette œuvre de bronze dont le titre peut évoquer un poème de Rimbaud est emblématique de la démarche de Giuseppe Penone. Démarche qui met l'inerte en consonance avec le vivant et donne matière sculpturale au temps. Ici, les cinq branches de l'arbre couché témoignent d'un passé. De ce passé fixé par une empreinte renaissent cinq vivants arbustes, cinq « voyelles », A-E-I-O-U, qui sculptent lentement le présent au rythme des saisons. »
L'arbre
L'arbre des Tuileries est en bronze. Il résulte d'un moulage. Notons d'entrée qu'un autre dossier de cette collection a montré comment l'empreinte, le moulage, la trace imprègnent les pratiques sculpturales contemporaines. L'Arbre qui revient de manière récurrente dans l'œuvre est lui aussi affaire de sculpture et de modelage. Il y revient non seulement comme figure emblématique de la nature, motif ou objet de sculpture, mais encore - et de façon plus singulière - comme matière ductile disposée au moulage et au modelage. Afin de situer l'Arbre des voyelles dans un contexte élargi aux démarches qui traversent l'œuvre entier, il sera rappelé que ces moulages, ces modelages ont pu se limiter à celui d'un arbre ou d'un arbuste comme ils ont pu participer d'une hybridation du végétal avec d'autres corps vivants ou leur réplique de métal fondu. Ainsi, les premières œuvres dans la forêt de Garessio reposent sur l'idée que l'arbre est un fluide plastique, un médium se prêtant au pétrissage au même titre que la glaise. Cependant, si la terre est immédiatement réactive à la pression des doigts, il faudrait des années pour que l'arbre y réagisse sensiblement. Une œuvre bien connue des débuts, pallie en toute logique ce déficit en déléguant la durée de l'étreinte à un moulage de bronze. Moulage de la main de l'artiste qui empoigne le tronc d'un jeune arbre et perpétue durant sa croissance le souvenir tangible de ce corps à corps. Nous retiendrons au moins deux choses de ce geste inaugural : la première c'est que l'artiste fait usage du moulage pour obtenir un double, une réplique en bronze qui, telle une photographie, se saisit des états de l'instant où le temps fait surface. Instant auquel le bronze donne permanence, pérennisant l'effet de l'étreinte momentanée dans la durée. Les élèves seront invités à réfléchir aux conséquences paradoxales de ce geste artistique qui revient à sculpter l'action du temps à contretemps : à donner forme sculpturale à un instant qui résiste au cours du temps.
Toucher le réel
La seconde qui s'en déduit, se rapporte à la posture « réaliste » de Penone qui, en recourant au moulage, privilégie le contact, la relation existentielle avec la matière, l'œuvre résultant de la double contigüité physique qu'elle manifeste. Ainsi, pour Il poursuivra sa croissance sauf en ce point, celle du moulage métallique avec la main moulée et celle de l'arbre avec le moulage de la main. De même, pour L'arbre des voyelles, celle du moulage de bronze avec le chêne déraciné et celle des cinq arbres d'essences différentes avec ce même moulage. Les élèves seront invités à remarquer qu'avant d'être une quête représentative, une opération métaphorique ou symbolique, il s'agit pour l'artiste de rendre visible ce qui ressortit aux qualités intrinsèques du matériau, de la matière travaillée. Ce faisant, l'œuvre expose non seulement le mode opératoire de son artifice, mais aussi le processus par lequel celui-ci œuvre en elle et les conséquences physiques et formelles du geste artistique qui le sous-tend. Autrement dit, l'œuvre est réceptacle des réponses du réel à son incursion artistique. Cela n'exclut en rien que cette incursion soit force d'évocations très diverses ou que fassent image symbolique les formes qui en émanent mais cela définit d'abord une posture artistique qui peut être qualifiée de matérialiste.
En passant par le jardin
Au plan des évocations, avant même que le mystère de son seul titre et les résonances poétiques qu'il convoque nous invitent à l'interprétation, la rencontre avec L'arbre des voyelles est source de questionnements. Le réalisme équivoque du moulage n'en est pas la moindre cause. Ainsi le passant, découvrant inopinément l'arbre déraciné, peut-il n'y voir de prime abord qu'un signe de l'incurie de jardiniers nonchalants, le laissant gésir là où la tempête de 1999 l'a couché. Mais la curiosité le poussant, il prend rapidement conscience qu'il se trouve devant autre chose qu'un arbre, quelque chose qui se rapporte à l'arbre
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