La fin de l’art antique et les débuts de l’art chrétien
Synthèse : La fin de l’art antique et les débuts de l’art chrétien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nicolas1223 • 2 Octobre 2022 • Synthèse • 3 065 Mots (13 Pages) • 333 Vues
La fin de l’art antique et les débuts de l’art chrétien
Lorsqu’Alexandre le Grand prit le pouvoir en 336 avant J.-C., une évolution profonde se produisit dans la vie et l’art de la Grèce antique. Sous son nouveau maître, la Grèce devint une simple province; elle était tombée sous l’empire d’un conquérant qui aspirait à la domination du monde entier. L’art grec ne reflétait plus un idéal de pensée désintéressée ; il était désormais asservi au prestige de la cour impériale et devait célébrer la gloire d’un monarque. D’autre part, Alexandre apporta avec lui, partout où il alla, la culture et l’art grecs. Il les fit fleurir en Asie Mineure et jusque dans l’Inde. Cette expansion fut un événement considérable dans l’histoire du monde. A partir de ce moment, l’art grec porte le nom d’art hellénistique. Dans le domaine des beaux-arts et des lettres, Athènes céda sa primauté à d’autres villes : Alexandrie, Pergame, Ephèse ou Rhodes. Ces villes produisirent, pendant des générations, les plus belles œuvres de l’art grec de cette période. Ces nouvelles écoles de sculpture naquirent ; un grand nombre d’œuvre furent exécutées à la gloire d’Alexandrie, nouvelle métropole fondée en Égypte par le conquérant, et pour embellir les autres villes fondées sous son règne. C’est à Ephèse que fut bâti le fameux temple de Diane, une des sept merveilles du monde. Selon une légende, Alexandre proposa aux Ephésiens de payer les frais de cet édifice, s’ils consentaient à graver sur le fronton du temple une inscription en son honneur. Mais les Ephésiens déclinèrent cette offre. La sculpture alexandrine fut en grande partie décorative.
Pendant son règne si court, Alexandre se fit l’animateur de toutes les formes d’art. Son influence s’exerça longtemps encore après sa mort. Un grand nombre de bustes de l’empereur furent exécutés et envoyés dans les diverses cités de l’empire ; les pièces de monnaie étaient frappées à son effigie. Cette innovation est significative, car, jusqu’à cette époque, les monnaies ne portaient que l’image des dieux. La plus fameuse statue d’Alexandre est due au sculpteur Lysippe. L’empereur ayant donné l’exemple, ses sujets l’imitèrent. La mode se répandit de faire exécuter son buste. Elle donna lieu à la production d’œuvre dont certaines sont excellentes, mais dont la plupart n’avaient pour but que de flatter la vanité du modèle. La sculpture décorative qui ornait les temples et les monuments publics de l’Asie Mineure a laissé peu de traces. On a découvert, ca et là, quelques fragments. Un des plus connus est le magnifique sarcophage des Pleureuses, découvert à Sidon vers 1887 et conservé au musée de Constantinople. Il est en marbre de l’Attique et c’est l’une des plu belles pièces que l’art décoratif de la Grèce ancienne ait produites. On peut distinguer plusieurs aspects dans l’évolution subie dans tous les domaines de l’art grec à l’époque d’Alexandre. La Grèce antique avait divisé le monde en deux camps : les Grecs et les Barbares. Tous les hommes qui n’avaient pas eu le bonheur de naître en Grèce étaient regardés avec mépris ; leur art n’existait pas aux yeux des Grecs. Mais désormais le barbare, Éthiopien ou Gaulois, allait commencer à compter au nombre des sculpteurs grecs.
LES SCULPTEURS GRECS HUMANISENT LEURS ŒUVRES
Autre aspect intéressant de cette évolution : le paysage et les scènes de la vie familière allaient trouver place dans la décoration et la statuaire. La sculpture grecque de la grande époque s’était entièrement consacrée aux figures de dieux et des héros, à leurs exploits et à leurs légendes. Après Alexandre, les sculpteurs grecs humanisèrent davantage leurs œuvres, sans doute sous l’influence de l’art égyptien, qui traite avec un si heureux réalisme sur les sujets de la vie quotidienne. Leurs bas-reliefs représentaient d’intéressantes petites scènes : paysans dans leur cabane, moissonneurs au travail, bergers avec leurs troupeaux. Parfois, ce nouveau genre de sculpture, fait curieux, se faisait purement pittoresque, montrant des rochers, des arbres, des ruisseaux, dont le détail était ciselé avec soin minutieux par un artiste visiblement conscient de la nouveauté de leur œuvre. Au point de vue de la sculpture pure, le plus important changement survenu au cours de l’ère alexandrine fut l’exécution de statues traduisant les souffrances les plus vives du corps et de l’âme. Afin d’exprimer clairement leurs dessins, les sculpteurs exagéraient les horreurs de la souffrance, les contorsions des corps torturés, et les traits de visages creusés par l’angoisse et l’épouvante. Le plus fameux groupe dû à cette inspiration vient de l’île de Rhodes et appartient à la dernière moitié du premier siècle avant J.-C. C’est le Laocoon, œuvre de trois sculpteurs, Agésandre, Polydore et Athénodore. Il représente une scène de la légendaire Guerre de Troie. Un prêtre troyen, nommé Laocoon, avait défié les dieux. Au moment où il se tenait sur le rivage, avec ses deux fils, deux énormes serpents surgirent des flots et s’élancèrent sur les jeunes gens, qu’ils enlacèrent. Laocoon se précipita pour dégager ses fils, mais il fut, lui aussi, saisit et broyé par les anneaux des monstres, qui les tuèrent tous les trois. Ce groupe appartient au Vatican, à Rome, mais ses nombreuses répliques l’ont rendu partout célèbre. Il rend avec une puissance intense un drame fatal. Le non moins célèbre Taureau Farnèse est aussi un groupe de marbre dû à l’école de Rhodes. C’est un autre témoignage de la dernière phase de l’art grec.
Athéné tuant un jeune géant est un autre exemple, encore plus puissant, de l’expression sculpturale de la douleur. Cette œuvre a été sculptée sur la frise du grand autel de Zeus, à Pergame. Une autre œuvre aussi significative est une statue de bronze due à un sculpteur du nom de d’Epigone ; longtemps appelée le Gladiateur mourant, elle porte aujourd’hui le nom de Gaulois mourant. Les hasards de la guerre amenèrent à Pergame un vigoureux groupe d’artistes, vers l’an 240 avant J.-C. Le roi Attale venait de chasser les Gaulois. Il ordonna à ces sculpteurs d’exécuter un certain nombre de statues pour commémorer sa victoire. Ils se fixèrent à Pergame et donnèrent naissance à une école qui devait être la plus florissante de l’art grec à son dernier stade. Les plus célèbres des œuvres exécutées sur l’ordre Attale sont la statue du Gaulois mourant et un groupe représentant la mort d’un Gaulois et de sa femme ; ces œuvres sont aujourd’hui à Rome. L’œuvre la plus admirable des sculpteurs de Pergame appartient à un règne ultérieur. Elle est sans doute un des plus splendides témoignages de tout l’art antique. C’est l’autel colossal élevé à Zeus sur l’Acropole de Pergame. Le monument est entièrement en marbre blanc et sa base n’a pas moins de cent pieds carrés. Il était conçu dans le but d’inspirer une terreur sacré. On accédait par un large escalier à la colonnade entourant le lieu où se dressait l’autel lui-même ; deux frises sculptées et superposées couraient autour de l’édifice. La plus grande, celle du bas, s’interrompait pour livrer passage aux degrés de l’escalier et la plus petite se déroulait à l’intérieur de la colonnade.
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