Comment caractériser l’art ? Quelle est la vocation de l’art, son but ? En quoi est-il différent de l’artisanat ?
Dissertation : Comment caractériser l’art ? Quelle est la vocation de l’art, son but ? En quoi est-il différent de l’artisanat ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar oceane0701 • 21 Septembre 2020 • Dissertation • 2 243 Mots (9 Pages) • 755 Vues
Comment caractériser l’art ? Quelle est la vocation de l’art, son but ? En quoi est-
il différent de l’artisanat ?
D’abord, jusqu’au XIXe siècle, une importante tradition artistique considère que l’art,
par opposition à l’artisanat, est d’abord mimésis : sa vocation est d’imiter et de reproduire le
plus fidèlement possible le réel. Par exemple, en sculpture, on trouve beaucoup de nus, une
représentation de l’être humain à l’état naturel, mais aussi des représentations de hauts
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dignitaires ou de dieux sous forme humaine. En peinture les paysages (Nicolas Poussin,
Paysage par temps clair ou Paysage avec Orphée et Eurydice (vous pouvez regarder sur
internet cette histoire d’amour mythique)), les portraits (Les Ménines de Vélasquez), les
autoportraits (cherchez chez Rembrandt), les scènes historiques (La liberté ou Scènes des
massacres de Scio de Delacroix). En musique, on trouve par exemple Le carnaval des animaux
de Saint-Saëns, ou la nature et ses saisons de Vivaldi avec Les quatre saisons.
En musique, au théâtre et en danse, il s’agit plus de représenter les émotions et les passions
humaines comme la haine, la jalousie, la cruauté, l’hypocrisie, l’ambition, la lâcheté, le courage,
l’amour ou la folie). Finalement, seule l’architecture fait exception et n’a jamais cherché à être
une reproduction du réel, les œuvres architecturales ne prennent pas pour modèle sur la nature,
bien que cela soit en train de changer avec le biomimétisme (lire l’article suivant :
https://www.design-mat.com/ressources/biomimetisme-quand-la-nature-inspire-larchitecture/
). Pour la tradition artistique classique, le but à atteindre est de reproduire le plus fidèlement le
réel, avec un si grand degré de vraisemblance qu’on crée l’illusion du réel. Voir à ce propos la
fable Les raison de Zeuxis. Pour atteindre ce réalisme, les artistes doivent nécessairement
posséder une immense maîtrise technique. En sculpture, cette maîtrise est atteinte très tôt. En
peinture il faut attendre la Renaissance avec la découverte de la perspective et du nombre d’or.
Mais l’art ne se contente pas de représenter le réel, il cherche aussi à en donner une belle
représentation, il cherche à atteindre la beauté (jusqu’à l’art moderne). En peinture, il ne s’agira
pas forcément de proposer la représentation d’une belle chose, il s’agira de proposer la belle
représentation d’une chose. Le sujet peut être laid et sa représentation belle (La Raie de
Chardin). Comment penser une représentation qui soit belle, alors que le sujet représenté est
parfois laid ? En peinture, une représentation est belle lorsqu’il y a une harmonie, un sens des
proportions, de la mise en scène, harmonie des couleurs. C’est la même chose pour les autres
arts, par exemple l’harmonie des parties avec le tout (architecture, théâtre...), harmonie des
notes, des phrases, de la mélodie ou du rythme. A la vue de cette harmonie, nous ressentons un
plaisir d’ordre intellectuel : un ravissement de notre esprit et de nos sens. Le sentiment du
beau se caractérise avant tout par un plaisir intellectuel, désintéressé, contemplatif, c’est un
ravissement de notre esprit (qui dépasse le contenu représenté). D’après Kant (philosophe
allemand du XVIIIe siècle), dans la Critique de la faculté de Juger, paragraphe 7, c’est dans le
plaisir qu’a notre entendement à saisir et à se reconnaître dans la forme qui lui est proposée que
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nait le sentiment de beau. Il faut donc distinguer le sentiment du beau du sentiment de l’agréable
qui est un plaisir des sens et un plaisir intéressé.
L’art peut aussi être considéré comme catharsis : purgation des passions. Le théâtre et la
poésie sont considérés dans l’Antiquité comme les arts permettant de se libérer et de se
décharger de certaines passions. Aristote dans, la Poétique, théorise cette catharsis. L’idée est
qu’en voyant certaines passions représentées telles que l’amour passionnel, la haine, la
vengeance, la rage ou le désespoir, le spectateur/auditeur/lecteur parvient à se libérer de ces
passions. Le temps de la représentation, il arrive à satisfaire ses passions, à les réaliser par
procuration. Au sortir de la représentation il en est alors libéré. On peut d’ailleurs ne pas limiter
la catharsis aux simples passions et faire une lecture psychanalytique (Freud) de la catharsis :
l’art permet de se purger de nos pulsions (pulsions libidinales (sexuelles), pulsions de violence,
pulsions de mort). Pour pouvoir faire société, les individus ont dû refouler leurs pulsions. L’art
serait l’occasion de les sortir du refoulement (ne plus les laisser dans l’inconscient) le temps de
la représentation et de céder provisoirement aux injonctions de notre Inconscient, pour ensuite
mieux
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