LES STRUCTURES DE L’OCCIDENT MEDIEVAL

LES STRUCTURES DE L’OCCIDENT MEDIEVAL (V° - XI°)

V° - XV° : époque médiévale

Moyen Âge : le sens d’une périodisation

Comme toute période de l’histoire, il s’agit d’une catégorie artificielle qui ne veut pas dire grand-chose, au V°, les gens ne savent pas qu’ils quittent l’antiquité, ce sont des catégories que l’on vient accoler. Au XVIII°, se marque l’idée que l’on quitte l’antiquité pour entrer dans la période médiévale. La fin du monde antique envisagée depuis la fin du 18e siècle comme un changement brusque et dramatique : Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734) et Edward Gibbon, The Decline and Fall of the Roman Empire (1776-1788). Empire romain, plus grande réalisation de l’histoire, disparait : civilisation très brillante qui s’effrite, les élites, intellectuels, militaires s’amollissent, et ce dernier explique la chute de l’empire romain sous le coup de population nouvelle venant de l’extérieur, appelées « barbares ».

On cite quelques évènements : après les trois sacs de Rome de 410, 455 et 472, où les armées barbares entrent dans la ville de Rome. Interdiction importante, les armées ne peuvent pas entrer dans la ville de Rome (aire pacifiée). Pour ces 3 dates, on a des armées, non romaines, qui entrent dans la ville et détruisent une partie de Rome.

*476 : fin de l’antiquité et début du MA. De nouveau, une armée de barbare entre dans la ville de Rome, le chef barbare est Odoacre, il démet de ses fonctions l’empereur régnant : Romulus Augustule (le petit Auguste), il renvoie les insignes impériaux en orient, à Constantinople. L’empire romain possède deux centres : Rome (occident) et Constantinople (orient). Disparition de l’empire romain, en occident, il en reste un à Constantinople, privé de sa moitié.

Si on regarde les différents acteurs, Odoacre est le fils de son père qui était l’homme de confiance d’Attila, l’un des grands chefs barbares du V° siècle, chef du peuple des Huns. Peuple nomade d’Asie centrale. Le père d’Odoacre servait Attila, Odoacre lui-même, décrivent qu’il est à la tête du peuple des Hérules. Des sources postérieures dit qu’il était à la tête d’une armée de saxons. Les Huns, Hérules, Saxons, sont des populations assez mélangées, elles sont constituées de différents groupes ethniques. Amalgame d’un peuple composant des personnes composites.

Augustule, fils de son père Aurèste, il est proche des rois barbares d’Attila. Arrivé dans un âge avancé, il place Romulus, qui avait surement un autre nom barbare, sur le trône de Rome. Tant le chef de barbare et l’empereur romain sont en fait deux barbares, les fils de personnages qui ont servi Attila. On n’a pas un empire romain qui disparaitrait tout d’un coup, mais en fait un monde romain qui a intégré des populations barbares depuis des décennies, qui effectuent des rôles importants (chefs d’armée). Ce serait donc plutôt des conflits entre chefs barbares ayant déjà investi l’empire romain.

Odoacre renverse Augustule, car l’armée qui doit défendre la ville n’est plus payée (problème €). Les soldats protestent et Odoacre exige la somme due, et donne un papier s’exclamant roi. Il prend le titre de roi, il enlève les signes impériaux à Augustule et les envoie à Byzance. Il devient roi, et pas empereur.

*489 : l’empereur à Constantinople, envoie un autre chef en Italie, Théodoric, du peuple des Goths, élevé au palais de Constantinople, devient membre de l’armée de l’empereur, envoyé en Italie pour prendre la place d’Odoacre. L’aristocratie romaine collabore avec Théodoric.

*1453 : fin du MA, les deux chutes ‘définitives’ de l’Empire romain, en Occident, puis en Orient. Extension du monde musulman sur les territoires.

Les historiens, notamment au XVIII°, ont l’idée que ces dates sont importantes, caractérisant une période symbolisant les deux morts de l’empire romain. Le MA est caractérisé par la privation de l’antiquité, la disparition d’une très puissante et haute civilisation qui ne peut disparaitre que parce qu’elle est entrée dans une certaine décadence avant sa disparition.

Depuis le XVIII° siècle, une rhétorique des ruines de Rome : le cas de la peinture de Bernardo Bellotto

Idée d’une grande civilisation qui entre en ruine.

La décadence et la chute de Rome dans la peinture du XIV°

Elle s’amollit, gout du luxe, boisson, sexe, banquet : élément de la décadence, mais ce sont des inventions historiographiques.

L’historiographie de la chute de Rome

De manière globale, on considère comme les grands responsables de l’historiographie : Barbares OU Chrétiens.

Notamment avec l’apparition du christianisme qui vient bouleverser le monde romain. Idée très ancienne, dès le sac de Rome en 410, les sénateurs romains accusent les chrétiens d’avoir introduit des idées nouvelles qui viennent faire perdre leur vigueur au monde romain.

- Augustin, La cité de dieu, la chute de Rome n’est pas liée au chrétien.

- André Piganion, L’empire chrétien, Paris, 1947 : « la civilisation romaine n’est pas morte de sa belle mort, elle a été assassinée ».

- Pierre Courcelle, Histoire littéraire des grandes invasions germaniques, Paris, 1948 (1ère partie : L’invasion ; 2ème partie : L’occupation ; 3ème partie : La libération).

- Alexander Demandt, Der Fall Roms : Die Auflösung des Römischen Reiches im Urteil der Nachwelt, Munich, 1984, relève dans l’historiographie 210 facteurs ayant pu causer la fin de l’Empire romain !

Du spätantike Zeit (Jacob Burckhardt, 1853) à l’Antiquité tardive, puis retour à la chute de Rome

Au XX°, les historiens inventent une catégorie nouvelle avec le développement du christianisme et les populations barbares qui transforment le monde romain. On rejette l’idée d’une décadence et chute de Rome. Il y a une période de transformation puis l’époque médiévale.

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