LA RENCONTRE de Gustave Courbet

LA RENCONTRE de Gustave Courbet (1854)

Deux hommes marchaient en direction de Strasbourg, pour se rendre au diner annuel organisé à la demeure de Monsieur Le Duc Vuunstertrich. En chemin, ils croisèrent un homme, qui semblait connaître le village. Le premier homme prit la parole :

- « Bonsoir, excusez-moi mais connaissez-vous le chemin pour se rendre au manoir de Monsieur Le Duc Vuunstertrich ?

-Oui, Je le connais mais c’est assez difficile à expliquer, donc je vais vous y conduire. » Devant tant de bonté, le premier homme s’exclama. Merci infiniment ! Puis les trois hommes reprirent la route vers le chemin du manoir, ils commencèrent à discuter lorsque le « villageois » leur demanda ce qu’ils faisaient par ici car ce n’était pas souvent qu’il avait l’occasion de voir des hommes aussi bien vêtus, et à pied. Cette fois-ci c’est le deuxième homme qui était resté muet qui prit la parole :

- « Voyez-vous, notre carrosse est incomplet suite au décrochage d’une roue, nous avons alors entrepris de faire le reste du chemin à pied, mais nous ne connaissions pas le chemin et après nous vous avons rencontré. »

Le « villageois » comprit leurs explications; et ils recommencèrent à discuter de sujets très divers lorsque le premier homme s’écria. Oh diantre ! Quelle impolitesse de notre part. Ni son ami, ni lui ne s’étaient présentés suite à cela les deux hommes s’inclinèrent en se présentant chacun à leur tour :

- « Je suis Monsieur Le Baron Castillat Jean Michel, Charles, Henri troisième du nom.

-Et moi je suis Monsieur Le Comte Krustel, Arthur, Marie, Gontran troisième du nom. »

Le « villageois » les prièrent de se redresser disant qu’il ne méritait pas de telles révérences de la part de seigneurs comme eux et se présenta aussi :

- « Je m’appelle Samuel, je ne connais pas mon nom de famille car je suis orphelin. »

Prit d’un élan de compassion, les deux hommes le prirent dans leurs bras et Samuel leur annonça qu’il n’était point triste car il était habitué à ne pas avoir de famille. Monsieur Le Baron Castillat proposa sur un coup de tête à Samuel d’habituer avec celui-ci, sans hésitation, Samuel refusa l’offre en le trouvant beaucoup trop gentil. Mais le Baron répliqua que cette offre ne représentait que des manières et qu’il n’exigeait aucun refus de la part de Samuel, il ajouta qu’il passerait le récupérer avec ses affaires demain, en espérant que le carrosse serait réparé. Fier de lui Samuel répondit :

- « Mais mon chère, vous ne savez où je réside »

Le Baron répondit à cette provocation avec un sourire malicieux :

- « Ne vous inquiétez pas, Je demanderai à Monsieur Le Duc et je suis sûr qu’il sera ravi de m’aider »

Sur ces paroles, ils arrivèrent au manoir et Monsieur Le Baron salua Samuel en lui disant

« A demain. »

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