L'impressionnisme est à la fois une constante de l'art, et un phénomène bien précis de l’histoire de l’art...
Commentaire de texte : L'impressionnisme est à la fois une constante de l'art, et un phénomène bien précis de l’histoire de l’art.... Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar roro.berno974 • 26 Janvier 2015 • Commentaire de texte • 806 Mots (4 Pages) • 975 Vues
Une constante de l’art et un phénomène d’époque
L'impressionnisme est à la fois une constante de l'art, et un phénomène bien précis de l’histoire de l’art…
Constante de l’art parce que des fresques d'Herculanum au XVIIIè siècle de Largillierre, de Fragonard et de Lantara, en passant par les campagnes lumineuses de Fouquet l'étude du réel, la recherche de ses secrets ont porté sur un de ses éléments majeur : la lumière. Mais, jusque vers la fin du XIXè siècle, cette lumière n’était pas étudiée pour elle-même : elle était étroitement domestiquée par le peintre, notamment par l’emploi de sources lumineuses artificielles et l'interprétation artificielle des volumes et de la perspective, bornant la lumière essentiellement à un rôle constructif.
Avec l’impressionnisme, l’artiste traite la lumière pour la lumière : toutes les perceptions ayant été inventoriées, il devenait nécessaire de regarder l'apparence de la création, que la vieille intelligence scientifique de la Renaissance italienne avait volontairement falsifiée. L’impressionnisme prend le courage de dévoiler ses yeux de toute surimposition apprise, et voit la nature comme l'a vue le premier homme au matin du premier jour.
Ce n’est cependant pas un renoncement à toute science : héritier du naturalisme de l'école de Barbizon et du réalisme de Courbet l’impressionnisme se forme dans l'ambiance créée par les travaux de Claude Bernard et par son « Introduction à l'étude de la médecine expérimentale » et tient de l'esprit positiviste d'Auguste Comte. Les travaux de Chevreul tiennent ici un rôle prépondérant. Les impressionnistes se détournent du « tactile » séculaire et tentent cet impossible qu'est la préhension du fugitif, du fluide, de l'impalpable, du mouvant. Ils dédaignent les rochers de Fontainebleau et se consacrent aux drames des éléments naturels : les rivières, au moment où elles se transforment, par une chimie naturelle, en vapeur sous la chaleur rougeoyante d'un soleil couchant, ou quand, gelées, elles fondent de glace en eau neigeuse ; la terre, lorsque son humidité est pompée par le ciel dans une brume où tout se dissocie ; les brouillards londoniens qui mangent les architectures ; les luminosités réfractées qui rongent les pierres des cathédrales ; les fumées des locomotives qui absorbent même le fer ; les meules, fausses constructions faites de pailles et d'air...
Le monde des impressionnistes est une combinaison, une solution de liquide et de lumière dans laquelle toutes choses sont plongées et dissoutes, et cette sorte de nuage acide qui les pénètre est aussi le signe de la mouvance générale de l'univers, dont l'impressionnisme compte le temps dans le vent et l'eau qui coule.
En ce sens l'art impressionniste est l’héritier direct du courant baroque (et de son dérivé, le romantisme), résurgences du fleuve profond de vie qui n'a cessé de secouer le classicisme orthodoxe et lu a souvent insufflé un souffle de vie libérateur...
l'artiste s'intéresse qu'aux changements de la nature selon la lumière, le climat, le mois, l'heure, autant d'agents dont l'effet est de flouter ou de dissoudre les contours des choses, d'effacer
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