Gauguin- "Quand te maries-tu? ": Analyse

Quand te maries-tu?

Acheté pour près de 300 millions de dollars en 2015, "Nafea faa ipoipo" qui signifie en français : "Quand te maries-tu ?" est l’un des tableaux les plus acclamé de Gauguin. L’œuvre, considéré comme étant la plus chère de tous les temps a été peinte en 1982, lors du premier séjour tahitien d ‘Eugène Gauguin, à la recherche d’un paradis édénique et d’une inspiration primitive et sauvage. Il partait avec l’objectif représenter une société préservée du monde moderne occidentale; une société conservant les traditions culturelles et traditionnelles.

Cependant Tahiti avait déjà été colonisé depuis le 18ème siècle, les deux tiers de la population ont été tués par les maladies européennes et la réalité polynésienne ne convient pas aux attentes de l’artiste.

Néanmoins Il s'installe avec succès dans la vie locale et rencontre une jeune fille appelée Teha'amana qui devient le modèle pour beaucoup de ces tableaux, comme celui-ci.

La peinture est colorée, une combinaison de jaunes vibrants, de bleus, de rouges et de verts. Deux femmes tahitiennes sont assises sur le sol. Derrière elles, Gauguin représente un paysage diversifié d'arbres, d'eau et de montagnes. La figure de la femme au premier plan est dynamique. En effet, elle parait être sur le point de se lever et de quitter la scène; sa légère moue suggère une sorte de conflit entre les deux femmes. Ses vêtements flottants incarnent l’esprit de libération que l'artiste perçoit dans la culture tahitienne. D'un autre côté, la femme en arrière-plan représente l'antithèse de cette culture. Elle est assise, sa pose droite et ses vêtements semblent appartenir au style occidental avec une robe missionnaire. Son regard laisse paraître une forme de condescendance et de désapprobation. Tandis que la tenue de la première femme s'harmonise parfaitement avec le paysage naturel derrière elle, les vêtements de l’autre se démarque fortement, suggérant une certaine discorde.

Dans le contraste entre les deux femmes, un choc des cultures ressort: la femme en arrière-plan semble apporter à Tahiti les valeurs occidentales traditionnelles du XIXe siècle, tandis que l'autre femme offre une vision idéaliste d'un Tahiti libre, sans entraves. La marguerite blanche sur les cheveux de la femme peut ainsi symboliser la jeunesse, l’innocence et la pureté. On peut également y percevoir une sensualité qui exliquerait la question du titre. Enfin, en arrière plan, derrière les montagnes on remarque un seul nuage qui vient déséquilibrer le paysage idyllique. Ce nuage peut être alors la représentation du colonialisme qui comme une tempête vient détruire et menacer les terres exotiques.

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