Etude d'un tableau de Wood

Peinture à l’huile sur un panneau de bois mesurant 74.3cm par 62.4cm.

Le tableau se compose de deux parties : deux personnes au premier plan, et une maison à l’arrière plan.

Les deux personnages sont debout et posent pour le peintre. Il s’agit d’un home assez âgé et d’une femme plus

jeune, probablement sa fille. L’homme, mince et au regard sévère et austère qui semble nous fixer tient une

fourche dans la main droite, les pics vers le haut. La femme a le regard au loin, et ses cheveux sont tirés en un

chignon sévère. Elle a l’air d’une « vieille fille ».

A l’arrière plan, on voit une maison de bois de style bien Américain, hormis la fenêtre de style néogothique, ce qui

est surprenant.

Le tablier que porte la femme représente le travail à la maison, et la fourche le dur labeur paysan.

Mais cette fourche est un symbole viril qui sépare les deux personnages. Il est étonnant que l’homme tienne

l’objet avec les dents tournées vers le haut, à l’encontre de toute précaution de sécurité. Jamais fermier ne va

tenir une fourche ainsi. Il la plantera plutôt dans le sol et s’en servira comme appui. La fourche symboliserait la

sexualité, considérée comme perverse dans les sociétés fermées du Midwest, héritières du puritanisme. L’ogive

de la fenêtre et le pignon de la maison cachent, protègent, atténuent, par leur symbolique religieuse, les actes ou

les pensées perverses. Wood veut-il souligner la différence entre l’être et le paraître ? D’autant que le motif du

tablier de la femme est le même que celui sur les rideaux de la fenêtre.

La fourche peut être perçue également comme un « no trepassing ». Une défense d’entrer parce qu’il se passe des

choses irrégulières dans cette maison, qui ne doivent pas dépasser les murs ? Parce que l’homme veut protéger sa

fille contre les ragots extérieurs ? Ou mieux, serait-il le gardien de la vertu de sa fille ? Le regard peu accueillant,

obsédant à force d’être sévère, laissent croire que la fourche va changer de direction si quelqu’un ose

s’approcher.

La fourche est aussi l’un des attributs du Diable, ce qui donne un effet ironique à la représentation de ces

puritains, considérés comme des personnes voulant à tout prix échapper au pêché.

Enfin la forme de la fourche est répétée à de multiples endroits sur la toile. D’abord sur l’habillement de

l’homme, ensuite avec une plante située tout à gauche du tableau.

De surcroît, on peut noter que

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