Compte-rendu exposition sur la culotte Petit Bateau

COMPTE-RENDU D'EXPOSITION

LES CENT ANS DE L'INVENTION DE LA CULOTTE PETIT BATEAU

L'exposition anniversaire des "100 ans de l'invention de la culotte Petit Bateau" se déroule A Musée de la Bonneterie depuis le 30 juin jusqu'au 30 décembre 2018. Elle retrace l'histoire de la marque mais aussi de l'objet et un lien constant est fait avec l'histoire sociale et les évolutions de la période. C'est aussi l'occasion de mettre en valeur le savoir-faire aubois dans le domaine textile. Ce musée est un lieu "compliqué" selon M. Cardoso qui évoque les défis techniques qu'impose un bâtiment ancien tel que celui-là. Par ailleurs, cette exposition se marie parfaitement bien avec la collection permanente qui contient des métiers à tricoter, ces photos, des chaussettes, des outils ... Toutes sortes d'objets du textile. Cette exposition est une collaboration avec Petit Bateau elle s'inscrit dans une volonté de renouer avec les industries textiles locales et le savoir-faire aubois. La collaboration nécessite un partenariat entre la Ville de Troyes et la marque qui a laissé une carte blanche pour la conception mis à disposition des concepteurs de nombreux objets.

L’affiche est la première information du visiteur sur l'exposition, elle doit donc être claire et lisible. Celle-ci reprend les couleurs du logo de la marque qui sont le bleu marine et le blanc. De la couleur orange a été ajoutée pour souligner les éléments et mots les plus importants : « invention », « culotte », ainsi que le lieu de l’exposition. Pour ce qui est des informations, l’affiche annonce le thème de l'exposition : les 100 ans de l’invention de la culotte Petit Bateau. Le nombre cent reprenant le mythique motif de la marinière. Le haut de l’affiche est souligné par une petite dentelle blanche et orange rappelant le modèle de la « culte », culotte phare de la marque. Enfin l’affiche est pourvue d’un dessin qui reprend l’évolution du sous-vêtement en question, depuis cent ans. Le caleçon long en laine est découpé, ce qui est symbolisé par la présence des ciseaux, puis évolue vers la droite de l’affiche en la petite culotte qu’on connait aujourd’hui. L’exposition a une identité graphique forte que l’on retrouve tout au long de la visite mais aussi sur le catalogue d’exposition et le communiqué de presse...

C'est une visite peu commune, gaie, qui donne le sourire et évidemment nous apprend des choses. Elle est installée dans une seule et petite pièce donc très condensée. La médiation proposée par M. Cardoso était particulièrement intéressante puisqu’il s'est chargé de la coordination, la scénographie et la communication, assisté de Christian Duray. Il maîtrise donc le sujet. Il a agrémenté la visite de nombreuses anecdotes, la rendant dynamique et vivante. M. Cardoso a su prendre un ton correspondant au thème singulier et ludique de l’exposition. Le commissaire de l'exposition est Eric Blanchegorge qui a lui-même écrit les textes des panneaux didactiques. Des graphistes professionnels sont intervenus, les panneaux sont souvent illustrés et une identité forte est à noter.

La problématique de l’exposition est claire, il s’agit de rendre hommage à Petit Bateau et plus particulièrement à la petite culotte qui fête ses 100 ans. L’exposition se concentre sur l’évolution du caleçon long en laine vers la petite culotte que le monde entier connaît et utilise aujourd’hui. Parallèlement, c’est un hommage au savoirfaire local et à la façon dont la marque a su résister à la crise pétrolière des années 1970, rachetée par le groupe Yves Rocher en 1988. M. Cardoso a bien insisté sur le fait que la création de ce sous-vêtement a révolutionné la mode et le confort mondial, en naissant dans la « petite ville de Troyes ». Il faut bien préciser que ce n'est pas une exposition publicitaire, cette exposition bien que réalisée en étroite collaboration avec la marque, célèbre d'abord l'invention de la petite culotte.

Différentes catégories d'objets sont présentées. D'abord, on peut observer des sous-vêtements, allant du caleçon long à la petite culotte. On peut aussi voir une bobine de fil d'environ 2km qui permet la création d'une culotte adulte, des ciseaux sont également exposés. Une vitrine entière a été consacrée à des boîtes et cartons d'emballage pour les sous-vêtements, elles permettent de constater l'évolution du design et de la mode. Ensuite, pour la décoration, une enseigne lumineuse a été prêtée par la marque et un lustre fait avec 50 culottes (49 blanches et une rouge, ce qui attire l'œil) accrochées par des pinces à linge, conçu grâce à des cerceaux de jupons de robe de mariée et une structure en bois est suspendu.

Beaucoup de culottes et d'archives ont été prêtées par Petit Bateau, environ 2/3 de ce qui est présenté à l'exposition, le reste provient des collections des Musées de Troyes. Il ne s'agit donc pas d'une exposition de collectionneurs.

Pour la scénographie, M. Cardoso avait deux interlocuteurs chez Petit Bateau un employé du service communication qui gère tous les événements de la marque et une salariée du service des archives.

La scénographie a été conçue pour être ludique, à l'image du thème de l'exposition. L'exposition se situe dans une "petite" pièce du musée prévue à cet effet. Le choix a été fait plutôt par contrainte. En revanche, la présentation s'inscrit parfaitement dans le parcours permanant du musée et se place comme une ouverture sur l'histoire du textile et l'actualité de la mode, ainsi que le savoir-faire aubois et le rayonnement international. Le parcours des visiteurs est guidé dès l'entrée du musée par des autocollants au sol représentants des culottes, ils reprennent l'identité graphique de l'exposition. Ils devaient aussi être présents dans la salle d'exposition mais la moquette ne l'a pas permis. La visite s'effectue de manière circulaire, en partant de l'entrée à droite dans la pièce. C'est assez intuitif, sauf pour un élément, une frise chronologique est installée sur un mur entier et se lit chronologiquement de la droite vers la gauche, ce qui n'est pas notre sens de lecture habituel. La visite commence par un historique

...