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Bacon en toute lettre

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Par   •  1 Avril 2020  •  Analyse sectorielle  •  517 Mots (3 Pages)  •  508 Vues

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BACON EN TOUTES LETTRES

Bacon en toutes lettres, on peut le voir au centre Pompidou jusqu’au 20 janvier 2020.

Cette rétrospéctive reprend le travail du peintre irlandais du XXe.

La majorité partie de l’exposition met en lumière la mutation stylistique du peintre après 1971. Elle met en relation les travaux de Bacon avec six ouvrage tantôt poétiques, philosophique ou littéraire.

Dès l’entrée dans la première salle, on ressent les racines surréalistes de son travail de par le cadavre exquis. En effet après 71, on observe un véritable changement d’atmosphère chez Bacon, un caractère brut de la texture, plus virtuose, plus intense. Il y a quelque chose de très effervescent et dramatique.

Le registre chromatique est inattendu, jaunes incondescents, bleus profonds, électriques. Les jeux de lumières de l’exposition imitent la composition colorée chez l’artiste. Dans la plupart de ses travaux, les couleurs sont vives lumineuse, et un élément plus sombre, plus flou, un objet, une fente, une porte entrouverte se glisse au centre du tableau. Tout comme les pièces d’écoute littéraire sombres se glissent au centre de la salle d’un blanc lumineux.

On ne nous offre pas quelque chose à comprendre, mais quelque chose à vivre. On est comme guidés par des indices, des flèches. Flèches que le peintre retrouvait dans des livres de médecine, puis qui sont finalement rentrées dans sa peinture de manière indépendante et deviennent un élément de composition.

Tout les tableaux au même format, le plus grand possible. Le cadre doré est très traditionnel et relativement inattendu.

Chacun des tableaux disent beaucoup mais sont silencieux. Font vivre une expérience mais ne raconte rien. Le peintre refusait toute interprétation narrative de son oeuvre. On a donc aucune description, aucun cartel, nous sommes livrés à nous même. Il y a donc autant d’intérprétations que notre imagination ne nous le permet, autant de vision différentes qu’il ya de gens présents dans la salle. Je suis seul, assis, je regarde le triptyque de 1971, puis je glisse l’oreille et j’écoute chacun s’échanger des référence, construire un scénario, se poser des questions.

L’expostion consiste ainsi de constants aller-retours, j’ai rarement vu autant de mouvement. On est constemment appelé à retourner en arrière, mettant en lien une oeuvre avec une autre, un texte avec une oeuvre.

La scénographie souligne cette mise en relation peinture/littérature, par six chambres réparties milieu de la salle. Dans chacune d’entre elles on écoute un extrait d’un des ouvrages, observant depuis cet ilot d’isolement sonore les oeuvres inspirés du texte lu.

La disposition de la salle reprend également la symétrie de la composition des travaux du peintre. Dans chacune des 6 zones, la mise en place reste la même. Un triptyque au centre et deux oeuvres à droite et à gauche qui se regardent, se reflète comme un miroir, motif récurrent dans l’oeuvre de Bacon. On retrouve cette symétrie dans de nombreux triptyques, notamment dans les «Trois Etudes de Lucian Freud».

Cette exposition nous fait ainsi redécouvrir le travail de Bacon, pas exposé à Paris depuis plus de 20 ans, et exploite son travail sous un tout nouvel angle, qui lui est peut être plus personel, et plus mystéreux et libre d’interprétation pour le public.

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