Art et politique aujourd'hui

Les relations entre Art et Politique

aujourd'hui.

Doit-il nécessairement y avoir un lien entre les deux; de quelle nature doit-il être?

A l'heure où les arts subissent diverses pressions administratives et politiques pour rentrer dans le moule du nouvel ordre économique, où ce que l'on nommait autrefois le patrimoine et la culture vivante sont transformés par la pensée néo-libérale en biens de consommation, une nouvelle génération d'artiste se propose de repenser les arts comme courant d'expression libre (esthétiquement, politiquement et économiquement). De plus, l'évolution sans précédant du monde de l'art et des images, les profonds bouleversements sociaux et politiques, et le rapide essoufflement des différents post-modernismes ont favorisés l'apparition de nouvelles postures artistiques, autant attentives aux questions formelles qu'aux dimensions sociales et politiques des oeuvres. Mais l'on peut se demander de quelles natures les relations entre art et politique peuvent être aujourd'hui ? Et doit-il nécessairement y avoir un lien entre les deux ?

Notre société capitaliste prône une consommation de masse et engendre des comportements individualistes mettant le collectivisme de côté. D'autres part, les images sont partout, dans les rues, les lieux publics et mêmes privés et devant cette omniprésence, l'homme moderne semble s'être infantilisé au détriment de la culture. Nous devenons hédonistes et individualistes, nous voulons tout, tout de suite. Et l'on peut dire que la course au matériel remplace la course à la culture. Cela transforme l'homme en un être frustré, qui s'isole, s'enferme. Les jeux vidéos et le petit écran remplacent les livres, la fiction remplace l'information...En réponse, les artistes du "Street Art" ont pris l'engagement de sortir l'art des musées et donc du marché pour attirer l'attention sur des questions d'avantage en rapport à la société contemporaine, au monde réel, cherchant sans doute à rompre avec l'illusion de l' "art pour l'art". Ces artistes de la rue se veulent avant tout des témoins actifs de leur temps, du monde, s'osant parfois même à la dénonciation ou au militantisme politique, humaniste ou écologique.

Nous pouvons prendre l'exemple du photographe français JR, qui à vingt-cinq ans, expose ses travaux sur les murs du monde entier. En mars 2007, il attire l'attention grâce à Face 2 Face, un projet osé dans huit villes israéliennes et palestinienes, ainsi que sur le mur de séparation. Il affiche des portraits de plusieurs mètres de hauts d'Imams et de Rabbins hilares. Nous pouvons alors imaginer la polémique et les répercussions internationales que cet affichage illégal a pu susciter, dans les champs artistique et politiques...Et JR explique qu'avec la photographie et le collage dans la rue il touche beaucoup plus de monde, avec polémique ou pédagogie. Pourtant, il préfère dire que son travail est plus artistique que politique. Certes, il peut y avoir des interprétations différentes selon les personnes et les lieux où il affiche, car il cherche à poser des questions; en cela il est un peu politique car quand il expose ses portraits "d'opposants ennemis", c'est aussi pour attirer l'attention sur un conflit politique, un problème de société.

Et il travaille actuellement sur Women, un projet artistique et activiste, dans la Favela

...