A rebrousse-poil : d’une histoire de l’art revue et relue par les artistes (2009)

COMMENTAIRE DU TEXTE 

A rebrousse-poil : d’une histoire  de l’art revue et relue par les artistes (2009)

 Laurence Corbel, maître de conférences en esthétique et philosophie de l’art à l'université de Rennes, publie en 2009 dans une revue “Nouvelle revue d'esthétique" un article sous le nom A​ rebrousse-poil : d’une histoire de l’art revue et relue par les artistes​. Elle invite son lecteur à réfléchir sur la problématique fréquemment posée au XXe siècle qui questionne la manière dont l’histoire de l’art doit être enseignée et écrite.  

Son article expose des idées clés des artistes et théoriciens d’histoires de l’art du XXe siècle tels que Daniel Buren, Walter Benjamin et Robert Smithson. Leurs approches et hypothèses cités dans l'article élargissent le champ de débat sur la question des artistes qui participent à une histoire de l’art. Laurence Corbel, à son tour, réunit ces différentes approches d’artistes et penseurs contemporains en s'appuyant sur l’écriture de l'histoire de l’art dans les années 1960.  

Nous analyserons en premier temps comment Laurence Corbel met en lumière le rôle des artistes dans la construction d’une histoire de l’art. Puis, nous passerons à l’analyse synthétique des trois parties qui composent l’article et permettent au lecteur de suivre le fil directeur du sujet du texte. Nous procéderons à la critique de l’article dont la problématique ouvre un débat bien plus large sur la question d’écriture de l'histoire de l’art, souvent refusée par les artistes contemporains.  

 Tout d’abord l’article s’ouvre sur une citation de Ad Reinhardt qui se questionne sur la manière dont l’histoire de l’art s’écrit et s'enseigne "À rebours? Dans le sens du courant? Latéralement? Ou tout à la fois?”. Laurence Corbel choisit de mener son discours prenant en compte les artistes qui “non seulement revendiquent une historicité de l’art, mais ils sont aussi une conscience aiguë du rôle que tient l’histoire de l’art dans la réception des œuvres" (l.19-20). Elle propose de regarder l’histoire de l’art du point de vue de la figure de l’artiste-historien qui, par la production de ses œuvres, inscrit l’histoire de l’art dans l’Histoire. Pour elle, cette position de l’artiste mérite d’être examinée.  

D’autant plus, avec un nouveau point de vue sur une histoire qui s’écrit en parallèle avec la pratique artistique, elle propose de réfléchir sur la différence entre l’histoire de l’art des historiens extérieurs à la pratique artistique. Nous verrons, que l’examen de ce parallèle bien large, entre un pont des historiens de l’art et un pont des artistes, va trouver des échos tout au long de l’article. L’auteur met en lumière cette différence par des citations et leur argumentation. Pourtant, cette analyse ne pourra point échapper à des enjeux de réécriture d’une nouvelle histoire de l’art vue par les artistes, qui restent bien plus politiques que esthétiques dans le climat des années 60. La tâche de l’auteure dans le texte est d’exposer l’idée d’une histoire de l’art pensée et écrite à partir de l’art.  

 Les trois parties qui structurent le texte permettent de bien situer les problématiques différentes soulevées à la fois par l'auteur et les artistes des années 60. Laurence Corbel intitule sa première partie “Une histoire de l’art élargie” où elle inscrit la production artistique dans un contexte social, politique et économique pour sortir de l’histoire de l’art trop restrictive. Un champ élargi de l’histoire de l’art démontre une relation de l'artiste et de ses œuvres contemporaines avec des facteurs multiples de la société de son temps. La thèse de l’auteure résume l’importance de l’ouverture de l'histoire de l’art aux autres disciplines pour en instaurer un dialogue. Elle cite Buren, Graham et Smithson à propos de cette réflexion.  

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