A breeze at work
Commentaire d'oeuvre : A breeze at work. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Achille Favreau • 25 Mai 2020 • Commentaire d'oeuvre • 1 274 Mots (6 Pages) • 998 Vues
Dissertation CAA : Achille Favreau – BTS AV1
Sandy Skoglund - A breeze at work - 1987 - 94,4x137cm.
[pic 1]
Depuis les années 40, les innovations technologiques rendent possible une transformation de la production artistique. De nouveaux mouvements voient le jour. Ils se veulent novateurs, révolutionnaires, en réaction contre l’ordre établi, un véritable changement s’opère dans la perception qu’ont les hommes du monde et de l’art. Voici comment Sandy Skoglund photographe américaine, manifeste du surréalisme s’imprègnent du mouvement et nous présente ses clichés étouffants. C’est par ailleurs en 1987 que son cliché A breeze at work est présenté dans la continuité de ses œuvres photographiques mêlant sculpture, maquette, peinture, coutures etc. C’est à travers ce mélange des genres que nous pouvons nous interroger ; en quoi cette œuvre incarne le surréalisme ? C’est dans une première partie que nous analyserons le questionnement du temps à travers l’analyse plastique de l’œuvre. Avant d’aborder dans une seconde partie l’interprétation surréaliste que veut donner l’artiste derrière cette photographie.
Le choix de la photographie ne manque pas d’interroger le temps. Sandy Skoglund fige ses œuvres éphémères en une photographie au point de vue unique qui restera comme la trace d’une œuvre plastique que l’on pourrait qualifier d’installation. Ce qui fait que sa photo n’a pas de continuité temporelle égale. On pense dès lors au Land-Art avec Christo dont la photographie n’est que la mémoire d’une installation et d’une mise en scène dont la réalisation se fait dans l’espace et la conception dans le plan. Elle joue avec le hors-champ, les feuilles tombantes y prennent sens, questionnant la notion d’espace. Il est vrai que le cadre est surchargé donnant une impression d‘invasion, d’étouffement provoqué par la répétition d’éléments. On peut y voir un lien avec “les oiseaux“, d’Hitchcock, qui, lui aussi, joue sur le sentiment d’étouffement et de menace provoqué par la multiplication voire l’omniprésence d’un élément. On ne peut poser son regard nul part où il n’y a pas un oiseau.
Un plan d'ensemble d'une pièce. La photo est prise légèrement en plongée ce qui fait que les verticales ne le sont pas vraiment. Par ailleurs, notre œil photographique se place naturellement au niveau de la tête de l’homme. Cet homme dont le visage paraît tourné vers le réfrigérateur ne semble rien en espérer. Même si l'on ne voit pas ses yeux, l'angle de la tête, la ligne des épaules nous entraînent vers un point vide. Du point de sa tête, nous pouvons tracer un triangle qui rejoint les deux angles en bas de la photo. Accentué par les branches de l’arbre, cette dernière créé une diagonale serpentine, cela vient bousculer la lecture de l’image, elle emprisonne et donne un sentiment d’instabilité mais rend à la fois dynamique la photo.
Les couleurs dominantes par rapport à l’interprétation de la photo que j’ai prise d’internet sont le bleu clair, foncé, à la limite d’une pointe de violet, le rouge orangé et la couleur chair que l’on retrouve sur le visage et les membres des trois personnages. Ces éléments couleur chair sont curieusement les dernières marques d'une humanité. Finalement la palette chromatique qu’a choisi Sandy Skoglund est très restreinte et les couleurs sont très saturées. Le rouge et le jaune donne une teinte orangé, général à la photo que l’on retrouve majoritairement, ce qui est par ailleurs la couleur complémentaire du bleu. Les rôles s’inversent, le bleu qui nous fait souvent penser à la pureté, à l’eau, à la vie, ici elle interroge remettant en questions une couleur froide, triste, morte ; les feuilles tombent aux sol.
...