Cinéma et histoire

Le rapport qu'entretiennent l’histoire et le cinéma est que le cinéma est vu comme producteur de documents et comme moyen d’écrire l’histoire. Le Cinéma se présente comme une arme de propagande. Les historiens ont mis du temps à accepter le film comme une source historique, il ne représentait qu’un moyen de divertissement. Le but va être d’essayer d’enlever cette image de « cinéma d’attraction ». Les frères Lumières : Première séance publique et payante, première séance de cinéma reconnu 1895.

Le cinéma de l’avant-garde soviétique

1917 - 1937 : période riche en URSS, cinématographiquement. On veut rompre avec le cinéma bourgeois (venant des autres pays et surtout des USA), les cinéastes russes veulent mettre leur art à la disposition du gouvernement. Comment faire du cinéma un outil révolutionnaire pour les classes prolétaires ? Les membres les plus importants du gouvernement se sont emparés du cinéma (Lénine).

1914 - 1921 : période de développement du cinéma en Russie. La déclaration de guerre avec l’Allemagne fait qu’il n’y a plus de commerce avec la nation allemande, beaucoup de films venaient d’Allemagne. La guerre coupe le circuit de distribution des films, la production nationale augmente avec une domination de la fiction, beaucoup d’adaptations, de films reprenant la barbarie allemande et le patriotisme russe. Mais les films d’histoire ne sont pas les plus diffusés. On voit plus des drames, des films comiques, érotiques et policiers.

La Russie ne produit pas de caméra ni de pellicule (coûtent très cher) ce qui bloque le développement du cinéma. En septembre 1919, création d’une école d’état de la cinématographie (VGIK) que dirige V. Gardine. Il y a une volonté de nationalisation du cinéma. De plus, il y a un blocus organisé par les autres pays ce qui contraint la Russie. Narkompros (commissariat du peuple à l’instruction publique) sous la direction de A. Lounatcharski, créé un département du Cinéma et de la photo (VFKO) sous la responsabilité de N.Kroupskaïa, épouse de Lénine. Le VFKO devient en 1922 le Goskino, puis Sovkino.

Lénine dit qu’il est indispensable de promouvoir le cinéma, il y a une idée d’une mainmise de l’État sur les films. Le paradoxe c’est qu’en 1920 le marché du cinéma demeure restreint en ce qui concerne les films russes, c’est une période de profonde pénurie (pellicule). Jusqu’en 1927 la majorité des films sont étrangers.

60% de films d’éducation et d’information et 40% de films de divertissement. Idée d’une rupture avec l’art bourgeois, destination non élitaire de l’art mais plutôt « social » (parler directement au peuple). Ils ne se considéraient pas comme avant-garde mais comme « front gauche des arts » (LEF). L’art doit changer les mentalités et la vie.

3 visions cinématographiques :

- La vision de l’avant-garde, réflexion sur la forme avec une tendance plus populiste

- Le « proletkult », culture pour le peuple, donner la parole aux prolétaires, des ouvriers vont être à la tête de certains théâtres pour changer différents arts.

- Réalisme socialisme, cadre plus académique de l’art, avec des nouvelles valeurs, pas de rupture avec l’art sous l’ère tsariste (prôné par Staline).

En 1932 Staline va exiger cette normalisation des arts. En 1934, 1er congrès des écrivains, le réalisme socialisme devient la seule doctrine valable.  « L’effet Koulechov », laboratoire expérimental, pour apprendre à monter. Théorie de « montage d’attraction », Eisenstein pour lui le peuple doit être choqué, le montage doit créer un choc par image.

Octobre : Les dix jours qui ébranlèrent le monde, d’Eisenstein. Commandée pour le dixième anniversaire de la révolution bolchévique d'octobre 1917. Il suit la monarchie de février jusqu’à l’avènement des bolcheviques soit les deux révolutions. Ce n'est pas une chronique absolue des événements, même si on trouve plein d’informations. C’est la première super-production soviétique avec des moyens énormes, plus de 6 mois de tournages, des millions de figurants. Cela a été tourné dans le palais d’hiver. Véritablement critiqué par les parties, c’est un cinéma trop intellectuel donc incompréhensible pour les paysans.

Instauration d’un contrôle politique dans la distribution et la production, il y a un renversement du rôle du cinéma dans la société soviétique. C’est une arme de propagande pour les soviétiques, on enlève toutes les scènes où apparaît Léon Trotsky car exclu du parti soviétique. Le co-réalisateur Staline, serait intervenu pour qu’on supprime Trotsky. Film bien critiqué.  Les ouvriers interrogés ont trouvé le film plus moyen que les autres spectateurs. Le film a finalement été bien compris. La prise du palais d’hiver et les apparitions de Lénine.

D. Vertov intègre en 1918 le département des actualités cinématographiques. Rédacteur et monteur du kino nédélia, le premier journal d’actualité russe. En 1918 il réalise l’anniversaire de la Révolution, URSS, 120 min. Le « conseil des trois » avec I.Béliakov et son frère M. Kaufman ainsi que sa femme (monteuse) E. Svilova. 1922 à 1927, les kinoks créent la Kino Pravda comme un équivalent filmé du journal Pravda fondé par Lénine en 1912.

Le cinéma n’est plus situé dans l’institution publique mais placé sous la coupe de l’industrie à partir de 1930. Un réalisme socialiste qui va s’instaurer progressivement 1932 - 1934. On rompt avec le cinéma d’avant-garde. Le cinéma doit devenir un moyen de véhicule idéologique et non un moyen de divertissement.

Chaplin et Hollywood

Charlie Chaplin (1889-1977) il a plus de 80 films au cours de sa carrière. Fils de deux artistes, il va tomber amoureux du métier de sa mère. Il sera abandonné par son père après le divorce des parents, il sera ballotté entre sa mère qui va être internée en hôpital psychiatrique. Plus tard il fera venir sa mère aux USA pour la soigner dans une maison de luxe.

Dès l’âge de 5 ans il remplace sa mère (qui était malade) sur les planches mais c’est grâce à son frère Sydney, qui sera reconnu avant lui, qu'il va pouvoir intégrer des troupes de spectacles dont Casey’s circus (troupe pour enfant) troupe comique de F.Karno.

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