Le Cinéma Georges Melies
Analyse sectorielle : Le Cinéma Georges Melies. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fallen • 17 Février 2015 • Analyse sectorielle • 2 029 Mots (9 Pages) • 749 Vues
Le cinéma est officiellement né à la fin du XIXème siècle, en 1895 pour être plus précis. A cette époque, de nombreux chercheurs tentaient depuis longtemps de mettre les images en mouvement pour recréer la vie s´appuyant sur les progrès en photographie (apparue dans les années 1820) et en biologie humaine. Joseph Plateau avait en effet découvert en 1829 que la rétine mémorise une image plus longtemps que ce qu'elle ne la voit. Le principe de la "persistance rétinienne" permet de donner l´illusion du mouvement lorsque l´oeil est soumis à 12 images par seconde. De nos jours, pour une meilleure qualité d´image, les films au cinéma utilisent 25 images par seconde, 16 au temps du muet.
Ainsi se succédèrent entre autres, le Thaumatrope, le Phénaskistiscope, le Zootrope, le Praxinoscope ... En 1891, le Kinétoscope de l´Américain Thomas Edison permettait même de visualiser un film mais le système imposait au spectateur de le regarder seul, debout, les yeux collés à une grosse boîte.
Ce sont deux Français, deux frères, Auguste et Louis Lumière qui furent les premiers à trouver un appareil permettant à la fois de capturer les images et de les projeter à tous ... Louis avait tout simplement eu l´idée de s´inspirer du mécanisme de la machine à coudre. Les deux frères brevetèrent leur invention en mars 1895. Ils l´appelèrent le Cinématographe (du grec Kinéma : mouvement et Graphein : écrire)
LES PREMIÈRES ANNÉES (1895-1906)
Georges Méliès, magicien renommé et directeur de théâtre. Devant le refus des frères Lumière de lui vendre le Cinématographe, il crée son propre appareil début 1896 puis sa compagnie, la "Star film". Il réussit à combiner ses talents d´illusionniste aux possibilités du cinéma, parfois même en découvrant certains effets par hasard tel l´effet de superposition (lorsqu´un film reste bloqué dans la pellicule et imprime ou plutôt surimprime deux images différentes). Le résultat est saisissant. Mélies est sans aucun doute le père des premiers effets spéciaux. Pour réaliser ses films, il crée le premier studio du monde à Montreuil. On lui doit également les premières images en couleur (la pellicule est peinte à la main). Son plus grand succès est "Voyage dans la lune" (1902) inspiré du livre "Voyage au centre de la terre" de Jules Verne.
Léon Gaumont, un bourgeois, propriétaire du Comptoir général de la photographie puis de la "Gaumont et compagnie" en 1895. Son entreprise fabrique et distribue des appareils similaires au Cinématographe. Il confie la production de ses films à sa secrétaire, Alice Guy, première femme cinéaste au monde.
- Charles Pathé. C´est un jeune homme issu d´un milieu modeste qui s´est enrichit en vendant le Phonographe d´Edison puis son Kinétoscope. Avec ses frères, il crée la société Pathéfrères. En 1899, il engage Ferdinand Zecca qui s´avère être une source incroyable d´imagination et de créativité avec un sens du spectacle grand public extraordinaire.
LES ANNÉES 30
Le cinéma des années 30 doit faire face à de nombreux challenges :
- Tout d´abord, survivre dans un contexte économique difficile, miné par le chômage, suite au crash boursier de 1929. Les deux plus grandes maisons de production de l´époque, Gaumont et Pathé, font faillite toutes les deux dans le milieu des années 30 ce qui permet à de nombreuses petites sociétés d´apparaître sur le marché.
- S´adapter à l´arrivée des films parlants et satisfaire la demande du public. Cela veut dire s´équiper en matériel, investir et faire face aux divers problèmes de langues si l´on veut continuer à exporter.
- Fonctionner dans un contexte social tendu avec la croissance des thèses antisémites et le développement du nazisme et du fascisme en Europe.
Malgré ces difficultés, le cinéma des années 30 est particulièrement dynamique et les salles de cinéma sont une merveilleuse source de divertissement et d´évasion face à cette réalité oppressante.
Le début des années 30 est riche en comédies légères où l´on caricature la société de l´époque : les bidasses, les légionnaires, les mauvais garçons, les ouvriers, les aristocrates, les banquiers (plus ou moins véreux). La victoire du "front populaire" aux élections de 1936 redonne également espoir aux Français et cela se ressent dans le milieu du cinéma.
Mais rapidement, l´avenir s´assombrit et les oeuvres deviennent de plus en plus pessimistes. Les films expriment les angoisses de la guerre qui approche. C´est la période du "réalisme poétique", subtil mélange de romantisme et de pessimisme où la fatalité s´impose toujours aux héros. Jean Gabin, acteur vedette, incarne la représentation pessimiste de l´homme qui se suicide presque toujours, ne pouvant échapper à la mort. Le film "Quai des brumes" de Marcel Carné sorti en 1939 a d´ailleurs été considéré responsable de la défaite de la France de 1939 par le gouvernement de Vichy à cause de son pessimisme.
Les plus grands réalisateurs de l´époque se nomment Jean Renoir (La Grande illusion, La Règle du jeu), Marcel Carné (Hôtel du nord, Quai des brumes, Le Jour se lève), Julien Duvivier (Pépé le moko, La Belle équipe). Tous leurs films sont réalisés en studio et les cinéastes privilégient l´esthétisme des films (décors, lumières) et les beaux dialogues. La distribution est également capitale et certaines têtes d´affiches font salle comble.
Dans ce contexte difficile, trois grands réalisateurs se démarquent par un style moins classique :
- Jean Vigo, "le Rimbaud du cinéma Français" car il meurt très jeune après avoir seulement réalisé deux chefs d´oeuvres : "Zéro de conduite" et "L´Atalante"
- Marcel Pagnol, écrivain marseillais connu pour son humour méridional. Ses oeuvres sentent bon la Provence et le pittoresque de ses petits villages ("Regain", "Angèle", "La Femme du boulanger", la trilogie : "Marius", "Fanny", "César")
- Sacha Guitry, homme de théâtre à l´humour cynique, qui adapte ses pièces à l´écran avec grand succès ("Le Roman d´un tricheur", "Ils étaient neuf célibataires").
En 1939, les pays "libres" décident d´organiser un festival du cinéma pour faire concurrence
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