Analyse de Meshes of the Afternoon de Maya Deren
Commentaire d'oeuvre : Analyse de Meshes of the Afternoon de Maya Deren. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar persephone25 • 13 Mai 2020 • Commentaire d'oeuvre • 830 Mots (4 Pages) • 1 050 Vues
Cinéma expérimental – Analyse de films de transes et psychodrames : Meshes of the Afternoon, 1943, Maya Deren
Maya Deren (1908–1961) est une cinéaste, danseuse, critique de cinéma et actrice américaine d'origine ukrainienne. Elle est l'une des figures principales du cinéma d'avant-garde américain des années 40 En 1959, elle écrit un article définissant ce qu'elle considère comme des films vraiment indépendants: des films réalisés par une seule personne. Ses premiers films sont surréalistes et fantastiques, construits pour représenter un rêve plutôt que de raconter une histoire, et ses premiers travaux sont associés au cinéma de Jean Cocteau, puis ses films apportent de plus en plus d'importance à l'expression corporelle. Abandonnant ce style plutôt narratif et peu structuré au profit d'une expression purement physique sous forme libre, elle réalise des films comme Meditation on Violence. Son travail est difficile et obscur et la réaction du public face à ses films est parfois négative.
Meshes of the Afternoon est son premier film, réalisé avec son second mari Alexander Hammid en 1943. Le film, qui dure 14min, est tourné sur une pellicule 16mn, en noir et blanc, et n'a pas de son. En 1959, son troisième mari, Teiji Ito, rajoutera une bande-son au film, qui était jusqu'alors muet. A la manière de Cocteau, ce film, fortement influencé par le courant surréaliste de l'époque, a pour thème principal la psychanalyse du rêve. Seulement, Deren ne se contente pas de représenter cette pensée : son film plonge dans la pensée elle-même. Les notions d'espace-temps sont ici repensées et transformées en flux de conscience. Oeuvre non narrative, Meshes of the Afternoon est un très bon exemple du "film de transe", un film dans laquelle un protagoniste est dans un état onirique, et où la caméra exprime sa focalisation subjective. La protagniste centrale, jouée par Deren, est à la fois à l'écoute de son inconscient et également prise dans un réseau d'événements de rêves qui débordent dans la réalité. Des objets symboliques, comme une clé et un couteau, reviennent tout au long du film; des événements sont amorcés, puis interrompus, pour être ensuite répétés. Le film semble raconter une histoire, ou plutôt un rêve : un jeune femme s'assoupit, puis voit passer une nonne, qu'elle décide de suivre. Après quelques recherche, elle retrouve la religieuse, et se rend compte que celle-ci a un miroir à la place du visage. La scène de la rencontre se répète. Silencieux et circulaire, la volonté de ce film était de s'intéresser plus aux résonances et à l'association symbolique magique qu'aux récits au sens traditionnel du milieu cinématographique. Il s'agit de 14 minutes insaisissables. Bien que Deren ait refusée alors d'être associée au mouvement surréaliste, il semble difficile de ne pas associer cette oeuvre à ce courant, surtout après la première visualisation du film. Le film semble vouloir montrer l'inconnu : il résonne en nous mais demeure hors de portée, comme la protagoniste, qui rêve. Elle pourrait mourir, ou elle pourrait rêver de mourir, ou rêver d'un rêve. La boucle qui se répète sans cesses, ajoutant peu a peu des images et des symboles au film, pourrait être expliquée ainsi
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