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Critique de film 12 hommes en colère

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Par   •  2 Janvier 2020  •  Compte rendu  •  1 619 Mots (7 Pages)  •  1 239 Vues

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JEZZINI                                   Critique de film

Morgane

TL

Une affaire aux apparences simples et indiscutables remise en question

« Je n'envisage pas de vous faire changer d'avis. Mais la vie d'un homme est en jeu. On ne peut pas expédier ça en cinq minutes ! Et si on se trompait ? »

1957, Sydney Lumet entreprend l’adaptation contemporaine de la pièce de théâtre de Reginald Rose 12 Hommes en colère.

Pendant la journée la « plus chaude de l’année » un garçon portoricain de dix-huit ans est jugé pour avoir apparemment poignardé son père à mort. Douze hommes sont donc enfermés dans une pièce du tribunal afin de décider si l'accusé est coupable ou si un doute persiste. Douze hommes d'âge et d'origines sociales différentes, douze hommes aux tempéraments parfois opposés.

L'affaire semble simple, un jeune délinquant des bas-quartiers poignarde son père violent, sous l'œil de témoins. La plaidoirie finale ayant été présentée, un juge ennuyé demande au jury de décider si le garçon est coupable. S’il existe un doute raisonnable quant à sa culpabilité, ils doivent rendre un verdict de non-culpabilité. Le juge les informe en outre qu’un verdict de culpabilité sera accompagné d’une peine de mort obligatoire.

Alors, quand débute le film, la plupart d'entre eux sont pressés d'en finir et parfaitement convaincus de la culpabilité du jeune homme. La plupart d'entre eux sauf un homme, interprété par Henry Fonda.

        Ainsi, ce film époustouflant nous permet de nous questionner sur la vérité, comment pouvons-nous être certains de ne pas nous tromper ? Ici cette question se pose par rapport à la peine de mort. Mais également est-ce possible de faire taire ses opinions, de ne pas se laisser influencer par son propre vécu ? 

Pour commencer, afin d’illustrer cette question, le genre du film est utile. En effet, ce film est un drame d’audience et judiciaire, sous-genre du drame. Celui-ci se concentre principalement sur l’application de la loi, la criminalité, la résolution de mystères ou le litige civil. Presque toutes ces caractéristiques sont présentes dans 12 Hommes en colère. Les thèmes (peine de mort, meurtre, loi) nous plongent dans une ambiance tendue.  Le fait que la peine de mort soit le sujet qui aide à débattre de la vérité ajoute une pression sur les épaules du spectateur qui se dit que finalement il faut bien réfléchir même sur des faits qui ont des apparences de vérité indiscutable. Mais, ce film présente tout de même une particularité ; on ne voit que lorsque les jurés s’en vont pour délibérer. De plus, vu que les jurés ne peuvent sortir de la salle avant la fin de la délibération (et que celle-ci représente le film entier), le film ne se passe en réalité que dans une seule et unique pièce.

        Mais les personnages sont également très importants et nous permettent d’avoir différents points de vue sur la question, leur psychologie est abordée. Des conversations apparemment simples mènent à des hypothèses accablantes sur l’idéologie et le but, et chaque homme apporte son propre bagage moral à la table. Cela permet le développement des personnages qui finissent par se nuancer. Sur douze il n’y a que peu de personnages très importants (bien qu’eux tous sont importants à leur manière).

Le premier est le juré nº8 (Henry Fonda), réfléchi, calme, le membre le plus héroïque du jury, se consacre à la justice, empathique envers l’accusé, il est le seul à voter non coupable. Celui-ci va passer le reste de la pièce à exhorter les autres à faire preuve de patience et à examiner les détails de l‘affaire. Il tient à être sûr de ne pas se tromper et envoyer un innocent à la chaise électrique. Il représente, d’une façon, la vision de l’auteur. Le second personnage très important est le juré nº3 (Lee J. Cobb), opposé du juré nº8, il est très clair sur la simplicité de l’affaire et la culpabilité évidente de l’accusé. Rapide à perdre son sang-froid quand ses opinions sont contredites, on apprend que celui-ci a de mauvaises relations avec son fils, ce qui va l’influencer dans son opinion sur le jeune garçon accusé qui lui rappelle justement son fils. Sourcils toujours froncés, son jeu d’acteur contribue grandement au personnage. Celui-ci représente bien la difficulté qu’a l’Homme à mettre de côté sa propre expérience dans son jugement.  

Troisièmement, le juré nº10, le plus odieux membre, ouvertement amer, et a des préjugés et expose son sectarisme aux autres dans un discours qui va les déranger. Ceux-ci seront dégoutés par son racisme et lui tourneront le dos.

Enfin, le nº4 est l’avant dernier homme à changer son jugement à non-coupable. Courtier immobilier, logique, il incite ses collègues jurés à éviter les arguments émotionnels et plutôt utiliser la raison. Il ne va changer son jugement que lorsque le témoignage d’un témoin va être discrédité en raison de sa mauvaise vision. Il est quelque peu froid et représente entre autres le coté logique et concret.

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