Le vent souffle fort ce soir

Le vent souffle fort ce soir. Les arbres nus, dut à la vigueur de l'hiver, grince sous la folie de la tempête. Une brouillard de neige empêche de voir plus loin que le bout du jardin. Remarque, il y a quoi plus loin ? Rien. Ou tout. En fait je ne sais pas trop. Le monde extérieur ne m'interresse pas, mon monde à moi c'est ma chambre. Parfois lorsqu'il fait beau et qu'on m'oblige à ouvrir les volets, mes yeux se perdent loin, la beauté du vrai monde me surprends. De la verdure, de la foret, un ruisseau craché par la montagne, traversant le paysage va se perdre derrière le bois. J'aperçois parfois un renard, une fraction de seconde. Il fuit. Il fuit quoi ? La réalité peut être, peut être que lui aussi veut courrir tellment vite qu'il s'en irait sur un autre monde. Mais pauvre renard, saches que j'ai essayée et ça ne marche pas. On est piégé dans ce monde. Sois on meurt, sois on reste. Après on peut trouver des échapatoires, mais c'est jamais infini.

Mais la beauté du monde qui me surprend parfois, ne dure jamais longtemps. Je réalise, je m'éloigne vite de la fenêtre, je cours me cacher sous ma cabane faites de draps épais et vulgaires, de chaises et de cousins. Je me cache dans cet endroit si modeste, mais où je me sens tellement en sécurité. Là souvent je pleure. Enfin pleurer n'est pas le bon mot. Non, je ne pleure pas, les larmes ne coulent pas. Non, je tremble plutot. Je tremble si fort, un peu comme les fleurs dehors lorsque la tempête veut les emporter, mais qu'elles s'acharnent inutilement à rester enracinées à leur sol. Mes yeux se troublent, mon coeur saigne.

La beauté du monde m'a surpris un instant, mais la réalité a eut vite fait de me rattraper. La beauté c'est quoi en fait ? Ca existe ? C'est quoi exister d'ailleurs ? Tellement de question, si peu de réponse.

Bienvenue chez moi, dans la tête d'une jeune fille peu commune. Moi c'est Edwige, j'ai 14 ans, je mesure un petit 1m45 pour 29 kg. Une petite nature, oui. J'ai des yeux noirs et terne. Une chevelure, ou une crinière, comme vous voudrez, brune.

Aujourd'hui vous serez spectacteur de mon existence.

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