Fernand Leger

La partie de carte

Présentation

Réalisée en 1917, peinture à l’huile, exposée au musée Kröller-Muller à Otterlo au Pays Bas. Dimensions : 123x193cm

Contexte historique

Ce tableau tire son origine de la guerre de 14-18 plus précisément durant la bataille à Verdun de 1916 qui opposait les armées françaises et allemandes. Cette bataille sans répit a duré près d’un an entier. Fernand léger étant lui-même soldat, il a assisté au quotidien de cette guerre où celui-ci n’a pas arrêté de dessiner sous forme de croquis l’horreur de la guerre.

Art Moderne – Du Cubisme vers le Tubisme

Cette œuvre fait partie du mouvement cubiste, plus particulièrement du tubisme, caractéristique de Fernand Leger. Ici Léger est déjà en légère recherche d’opposition avec ce qui se fait dans le monde de l’art de l’époque, il cherche à faire évoluer le cubisme à sa manière. Dans le tubisme, les volumes géométriques sont déboités et rendent l’image dynamique.

Description – Analyse d’œuvre

- Sujet : Au premier plan nous pouvons voir trois soldats représentés aux moyens de formes cylindriques décomposées entre elles, disputant une partie de cartes autour d’une table semblable à des écailles. Deux d’entre eux fument la pipe. A l’arrière-plan on perçoit des formes géométriques plutôt sobre. Seules les cartes sont reproduites de façon réaliste.

- Composition : Le tableau n’a pas de ligne directrice distincte mais notre regard se porte d’abord sur les avant-bras cylindriques des soldats qui sont au centre de ce tableau. On constate néanmoins un point de fuite dû à la profondeur du tableau. Ces formes dominantes nous amènent à voir leur activité puis leur corps. Les soldats sont dénués de physionomie et de regard, ils sont déshumanisés et deviennent de simple machine. On retrouve cette dimension inhumaine de la guerre par l’éclatement des formes, mais l’on garde le côté humain des soldats par leur activité plutôt normale dans cette œuvre. Les formes cylindriques dominent ce tableau mais on observe aussi du cubisme à certain endroit ainsi qu’à l’arrière-plan. Cette œuvre est exposée en plongé, le regard est porté au-dessus de cette table de jeu. On observe aussi un rétrécissement des formes à l’arrière-plan qui amène une profondeur au tableau.

- Couleur : Le tableau est dominé par un contraste de couleur en soi qui met en valeur les parties importantes de l’œuvre, les bras en bleu, la table en jaune et le rouge en fond. Le blanc et le noir sont utilisés pour mettre en valeur l’éclairage et l’arrondie des formes cylindriques. On observe aussi quelques touches de vert qui viennent compléter les ombres. L’accent porté sur les couleurs primaires et utilisées pour reproduire les mêmes formes aide à la compréhension du tableau.

- Lumière : Les formes cylindriques claire sur le haut et sur les parties face à nous laisse transparaitre l’apport lumineux se trouvant dans le ciel au dos de l’artiste. La lumière donne de l’importance aux bras

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