Lettre sur la danse

« La danse peut être un art, un rituel ou juste un divertissement. Elle peut exprimer des idées, des émotions ou raconter une histoire. »

Intéressons-nous aux trois ouvrages proposés, Chorégraphie, Le Maître à Danser et Les lettres sur la danse.

« Chorégraphie » est un ouvrage de M. Raoul-Auger Feuillet paru en 1700. Ce mot est employé pour la première fois lors de la sortie de ce dernier. Il propose un système pour noter tous les pas de la « Belle Danse » et peut être considéré comme le premier grand manuel de la notation de la danse.

« Le Maître à Danser » est un ouvrage de M. Pierre Rameau paru en 1725. Celui-ci détaille l’exécution des pas tels que Raoul-Auger Feuillet les avait notés, en ajoutant de nombreuses remarques et en faisant un rappel des bonnes règles de la « Belle Danse ».

« Les Lettres sur la Danse » est un ouvrage de M. Jean-Gorge Noverre paru en 1760. L’auteur veut faire comprendre l’importance de l’expression du danseur et les lettres remettent en cause différents usages du passé comme les masques, le costume, la technique ou la formation des danseurs.

Nous remarquons un point commun à ces trois œuvres : la danse.

Peuvent-ils pour autant être mis en relation ?

Dans un premier temps nous parlerons des auteurs, puis nous présenterons leurs ouvrages pour terminer par la comparaison de ces dernières et le lien qui les unit.

1. Présentations des Auteurs :

1.1 Raoul Auger Feuillet :

Raoul Auger Feuillet né en 1659 et décédé le 14 juin 1710, est un danseur, chorégraphe et maître à danser. Il fait carrière à l’Académie Royale de Musique et deviendra par la suite un inventeur d’un système de notation de la danse avec son ouvrage « Chorégraphie ».

1.2 Pierre Rameau :

Pierre Rameau né le 1674 et décédé le 26 janvier 1748, est un maître à danser, pédagogue et chorégraphe peu connu mais qu’on connaîtra par la suite avec la sortie de son ouvrage « Le Maître à Danser » en 1725. Il était maître à danser des jeunes nobles de la reine d’Espagne et occupa la même fonction auprès de la maison de la Reine de France.

1.3 Jean-Gorge Noverre :

Jean-Gorge Noverre né en 1727 à Paris et décédé le 19 octobre 1810, fils d’un militaire, il se dirige vers la danse et se forme auprès du « dieu de la danse » de l’époque, Louis Dupré. En parallèle il étudie la musique et l’anatomie. Il fait ses débuts en 1742 à la cour de Louis XV à Fontainebleau. Chorégraphe et maître de ballet français, il a été le directeur du ballet de l’Académie Royale de Musique de Paris et il a fait partie de ballet pantomime dans le théâtre de l’Opéra-Comique. Il marque sa présence à Paris dans le ballet « Les fêtes chinoises » en 1754. En 1760, Noverre devient maître de ballet à Stuttgart, où il produit son fameux ballet « Médée et Jason ».

2. Présentations et comparaisons des œuvres :

2.1 Chorégraphie :

Le titre de l’ouvrage pendant le XVIIIème siècle renvoie à l’art d’écrire, de décrire ou de tracer des danses sur le papier. Raoul-Auger Feuillet propose un système pour noter tous les pas de la belle danse, il donne un inventaire de tous les pas, inspiré de la notation musicale. Il repose sur la codification des cinq positions à partir desquelles se dessine tout un vocabulaire chorégraphique qui permet la description des pas, leur évolution et l’enchaînement des figures. La feuille de papier représente la salle où l’on danse vue d’en haut, le côté haut où se trouve la portée musicale, désigne l’emplacement du public dans le cas d’une danse de théâtre, un chemin représente le trajet parcouru par chacun des danseurs, il est ponctué de petites barres correspondant aux barres de mesure de la musique. Et de part et d’autre du chemin, des figures de pas, de positions désignent les actions du danseur, sur celles-ci sont greffés de petits signes représentant des actions de base, comme le plier, les glisser, le tomber, les sauts, les cabrioles, les tours, le pied en l’air ou encore le pied pointé.

 La « Belle Danse » est une expression utilisée pour désigner un style au XVIIème et XVIIIème siècles. Cette expression très courante à cette époque n’était pas employée dans le sens de danse belle ou jolie, cela signifiait plutôt élégant, fin, conforme aux usages et comportements d’une classe sociale bien déterminée : la noblesse.

2.2 Le Maître à Danser :

« Ouvrage très utile non-seulement à la jeunesse qui veut apprendre à bien danser mais encore aux personnes honnêtes et polies et qui leur donne des règles pour bien marcher, saluer et faire les révérences convenables dans toutes les sortes de compagnies ». Pierre Rameau détaille l’exécution des pas tels que Raoul-Auger Feuillet les avait notés, en ajoutant de nombreuses remarques sur les équilibres, les ports de bras et en rappelant les bonnes manières. On y trouve également une description complète du menuet ainsi que les nouvelles approches qu’il fait de la belle danse qui permettent de voir l’évolution en un quart de siècle au niveau de la technique et du répertoire des danses de ville et de théâtre. Il nous parle également des différentes qualités

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