Kiss & Cry
Étude de cas : Kiss & Cry. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chopin • 10 Mars 2016 • Étude de cas • 1 215 Mots (5 Pages) • 856 Vues
Kiss & Cry
[Charleroi Danses]
Un spectacle de Michèle Anne De Mey, Jaco Van Dormael & collectif
Mes questions avant d'aller voir le spectacle étaient nombreuses. Disons que je me suis demandé dans un premier lieu ce que j'allais voir et entendre. Comment la voix OFF allait s'inscrire dans la pièce et comment les enchaînements de plans, de caméras allaient s'opérer pour que le tout soit fluide et cohérent. J'attendais aussi d'être impressionné et émerveillé par l'atmosphère que les éléments sonores et musicaux, scéniques et vidéos allaient produire. J'avoue que je ne connaissais absolument pas l'histoire avant de rentrer dans le théâtre, mais qu'importe. Comment se qui se produit sur scène peut aussi bien être présent sur un écran ?
Je pense que ce qui se dégage de cette pièce est en premier plan une atmosphère particulière et toute la magie qu'elle véhicule. L'émotion est très présente du début à la fin, et je dirais même qu'on rentre dans le vif du sujet immédiatement avec une danse extrêmement sensuelle de deux mains, sur une scène rouge/orangé et sur une musique d'opéra de Haendel. Il y a là un rapport au fusionnel, à l'amour qui nous saute au yeux immédiatement. C'est touchant, et ce thème dansant, avec deux « personnages » va d'ailleurs revenir plusieurs fois dans la pièce. C'est peut être même le plus important de la pièce, de ressentir ce bonheur, cette relation, cette passion, cette fusion entre ces deux personnages qui durera, sous forme de rêve, de souvenir tout le long du spectacle. Car là est le sujet, le souvenir des moments passés avec l'autre.
Par parcelles de souvenirs, ou de pensées, le personnage féminin, va nous raconter des souvenirs heureux (ou malheureux) en rapport avec ses amants d'autrefois. Les mains, représentant les personnages, vont avoir une complicité et une harmonie qui va nous faire rêver et qui va presque nous faire être nous même embarqué dans une histoire passionnelle.
Après cette première scène, la voix OFF commence son récit, et nous livre le début d'une histoire mêlant rencontre et amour perdu, au fur et à mesure que la vie avance. Le texte poétique nous fait vivre, par brides d'informations, l'histoire de cette femme se souvenant ou « racontant » ses pensées. Thomas Gunzig, un des créateurs de la pièce explique ceci : « La mémoire qui ne se construit pas de manière linéaire, la mémoire qui a sa logique propre, une logique de rumination autour d’événements disparates, autour d’événements sans hiérarchie particulière s'agrégeant parfois autour de quelques moments, comme les coquillages autour d'un poteau de bois. C'est comme ça qu'est née la mémoire de Gisèle. » Le personnage et son récit personnel ont été construit et imaginé d'une manière très simple. Il ne s'agissait pas de tout complexifier, mais au contraire, d'apporter une certaine simplicité, voir une touche de naïveté.
L'atmosphère générale de la pièce contient beaucoup d'éléments. Déjà, ce rapport avec le petit et le grand, et donc entre la maquette et les acteurs/danseurs jouant avec. Cette double représentation des choses fait en sorte qu'on puisse en quelques sorte voir sur scène le « making off (ou la face caché) » de ce qui est représenté en direct sur l'écran. On voit la partie caché de l'iceberg, sans pour autant que dans ce cas de figure elle ne soit caché du tout. Là, tout au contraire, c'est une position assumée et qui fait parti intégrante du spectacle. La magie aussi s'opère grâce à ce qu'on voit sur la scène, indépendamment de ce qui se passe sur l'écran. Les deux éléments liés, on obtient alors un cadre complet sur l'ensemble de la pièce. Le récit et les évocations théâtrale viennent des deux, l'un sans l'autre n'est pas possible.
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