Fabrication des pigments
Rapports de Stage : Fabrication des pigments. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar doumou • 6 Mai 2013 • 447 Mots (2 Pages) • 1 049 Vues
Fabrication des pigments
L’analyse de la matière picturale des œuvres pariétales apporte des renseignements sur les techniques utilisées par les artistes paléolithiques (choix des matières premières, approvisionnement locaux, préparations éventuelles telles que la calcination des pigments, addition des charges, utilisation de liants organiques …).
C’est à partir d’éléments variés trouvés dans les couches archéologiques, qu’ont été pratiquées le plus souvent les analyses de pigments : blocs de colorant brut, « crayons », poudres, pâtes, « tubes à colorants », meules, broyeurs, molettes, spatules, « palettes », « godets », etc. Les études les plus complètes ont concerné des matériels provenant d’Altamira (Cabrera-Garrido, 1978), de Lascaux (Gouraud et Laming-Emperaire, 1979 ; Ballet, Bocquet, Bouchez, Coey et Cornu, 1979), de la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure (Cournaud, 1983), d’Enlène, du Fourneau-du-Diable et de divers sites des Cantabres (San Juan, 1990), ainsi que plus de 2 000 blocs de colorants et objets conservés au Musée national de Préhistoire des Eyzies (San Juan, 19990).
Ces études montrent un certain nombre de points communs.
Les pigments jaunes, oranges, rouges et bruns sont le plus souvent des oxydes de fer hydratés (limonite, goethite) ou anhydres* (hématite, olihiste), parfois des argiles riches en oxydes de fer (ocres). Les pigments noirs sont des oxydes de manganèse ou du charbon, le plus souvent d’origine végétale, mais parfois minérale. Dans de nombreux cas, la présence de charges minérales diverses, plus ou moins finement broyées, a été mise en évidence.
Il semble probable que ces substances (quartz, phosphate de calcium, feldspath, biotite, stéatite …) aient été intentionnellement ajoutées aux pigments pour les diluer et modifier certaines de leur propriétés (pouvoir couvrant, réflexion, adhésion…). En effet, certaines de ces associations sont très peu probables dans la nature.
Un traitement thermique (calcination) paraît également avoir été effectué dans certains cas pour changer la couleur du pigment. Par exemple, la goethite (jaune) se transforme en hématite (rouge) par grillage à l’air vers 450 ° C et l’ocre jaune vire assez brutalement au rouge lorsqu’elle est chauffée vers 250° C.
Ainsi, on a la certitude que les artistes magdaléniens de la région ariégeoise ont préparé de véritables peintures selon des « recettes » qui devaient faire l’objet d’un apprentissage et d’une transmission. Ces peintures comprenaient un ou plusieurs pigments donnant la couleur, une ou plusieurs charges servant de diluant ou destinées à modifier certaines caractéristiques de la préparation, et un constituant liquide (eau, huile, etc.) servant à lier les particules solides. Ce liant, véhicule du pigment, détermine la consistance de la peinture et peut, comme la charge, renforcer l’adhésion du produit sur le support.
Bibilographie :
1993 L'art pariétal paléolithique Edition du Comité des travaux historiques et scientifiques. Paris
D. Sacchi 2003 Le Magdalénien. Apogée de l'art quaternaire La maison des roches.
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