David Work Griffith
Fiche de lecture : David Work Griffith. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 25 Décembre 2013 • Fiche de lecture • 608 Mots (3 Pages) • 871 Vues
David Wark Griffith, plus connu sous l'appellation D. W. Griffith, est un réalisateur américain, né le 22 janvier 1875 au Manoir de La Grange à Crestwood (Kentucky), et mort le 23 juillet 1948 d'une hémorragie cérébrale à Hollywood (Californie).
Réalisateur prolifique, il a tourné environ quatre cents films courts en cinq ans, de 1908 à 1913, et réalisé, dès 1914, les premières super-productions américaines. Trouvant l'équivalent au cinéma du don d'ubiquité de la littérature, il a notamment fait évoluer l'écriture des scénarios, permettant aux cinéastes de faire des films de plus en plus longs. En 1914, il s'associe avec deux autres executive Producer ("producteurs délégués" en français), Thomas Harper Ince et Mack Sennett, pour créer la Triangle Film Corporation et échapper en partie aux financiers qui, dès cette époque, dirigent le cinéma américain et l'obligent à préférer les recettes éprouvées aux films novateurs. En 1919, après l'échec de sa dernière super-production, Intolérance, il fonde United Artists avec les comédiens Mary Pickford, Douglas Fairbanks et Charlie Chaplin, pour mieux contrôler leurs droits sur les recettes de leurs films.
En s'inspirant du livre militant d'un Wasp (White Anglo-Saxon Protestant, "blancs anglo-saxons protestants", ainsi que se désigne la première vague d'immigrants blancs du xviie siècle. Wasp, la guêpe !), Griffith ne pouvait que stigmatiser les Noirs américains, et leur prêter toutes sortes de vices infâmes. À ce jeu, il n'y va de main morte : mauvaises manières, fainéantise, lâcheté, fourberie, ivrognerie, malhonnêteté, goujaterie, maniaquerie sexuelle, sur ce point le film est maintenant difficilement supportable tant le mensonge et la haine conduisent cet homme du Sud à créer des séquences immondes qui se veulent à l'opposé du comportement courageux, généreux, élégant, chevaleresque, des Blancs. Le Ku Klux Klan est présenté comme le seul rempart capable de protéger la société américaine des risques mortels de dégénérescence portés par celui qui est la première victime du trouble qu'il a lui-même jeté : Abraham Lincoln (même si Griffith est obligé de saluer la grandeur d'âme du personnage), mais aussi Austin Stoneman, un Blanc manipulé par son âme damnée le mulâtre Lynch, et les carpetbaggers, ces aventuriers blancs, venus du Nord, qui au prétexte de faire respecter la suppression de l'esclavage, font en réalité de substantielles affaires sur le dos du Sud, tolérés par le gouvernement car ils sont chargés de faire ressentir aux ex-Conféférés le poids de la défaite, et la punition de la révolte. Le K.K.K., qui sommeillait à l'époque, se réveille après le succès colossal de ce film13, et grossit ses rangs de militants extrémistes qui reprennent les attaques nocturnes et les meurtres de Noirs. La sortie du film rencontre aussi des interdictions dans quelques états qui craignent des troubles de l'ordre public, et de nombreuses manifestations, organisées par des associations noires, tentent de le faire retirer partout de l'affiche3.
Comme c'était la coutume bien avant ce film, Griffith prend des comédiens blancs grimés pour jouer les rôles des principaux personnages noirs. N'oublions pas que jusqu'à l'obtention des droits civiques,
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