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Commentaire exrait Petit Organon Pour le Théatre - Brecht

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Par   •  3 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 087 Mots (5 Pages)  •  1 326 Vues

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Bertolt Brecht est un dramaturge, metteur en scène, critique théâtral et poète allemand du XXème siècle. Il écrit Le petit Organon pour le théâtre qui est publié en Allemagne en 1949 ; c’est un petit ouvrage qui prend la forme de différents points et conseils sur le théâtre épique, c’est-à-dire un théâtre rythmé par des ruptures, de l’observation active et qui modèle l’esprit critique. Ce rassemblement de textes n’est publié en France qu’en 1963 pendant ce que l’on pourrait appeler la période du Brechtisme.

Dans cet extrait, Brecht entreprend une lourde critique à l’égard du théâtre de son époque ainsi que des spectateurs de ce théâtre.

Il commence, tout d’abord, par présenter le but de son texte : il faut radicalement changer de système théâtral. Pour parler du théâtre épique, il emploie l’expression « pour une telle entreprise » ; l’utilisation de l’adjectif « telle », marque l’intensité du propos et insiste sur l’importance de la tâche. Cette phrase introductive, à l’accent autoritaire, pourrait se présenter comme un appel aux armes contre le théâtre dramatique. De plus, l’emplois du pronom personnel « nous » inclue le lecteur dans ses propos, qui se sent ainsi concerné.

Il procède alors à l’explicitation de son propos en exposant le contexte : « pénétrons dans une de ces salles et observons » ; ici, les deux verbes employés insistent sur la volonté de changement de comportement du spectateur face au spectacle théâtral. Dans ce lieu, il est invité à interagir ainsi qu’à porter un regard actif sur ce qui l’entoure. Brecht passe alors à la troisième personne du pluriel, en parlant de ce qui se passe dans ces salles de théâtre. Il invite ainsi le lecteur à prendre de la distance, à observer et porter un regard critique sur ce qu’il va commenter. Ce n’est seulement qu’à la fin du texte que Brecht revient à réinsérer le lecteur en utilisant, de nouveau, le pronom « nous ».

L’emplois de la forme syntaxique « une de ces » met en avant la généralité du propos : il exprime donc qu’il est commun de faire face à ce genre de spectacle. On assiste, en quelque sorte, à une épidémie de théâtre tragique.

Il poursuit alors avec une description minutieuse des spectateurs ; d’ailleurs, il parle moins de spectateur que de « silhouette plutôt inertes ». Il compare ces silhouettes à des dormeurs qui font des cauchemars – sont-elles face à un spectacle cauchemardesque ?

Le but de la démarche de Brecht est donc de choquer le lecteur afin d'interpeller sa réflexion : sommes-nous, en tant que spectateurs, aussi passifs et manipulés que nous le présente Brecht ?

Ces spectateurs sont dans un « état d’absence », d’inertie. La façon dont il nous les décrit nous donne l’impression, à nous lecteurs, de faire face à des Hommes, voire des pantins, inanimés. Leur position est fixe, immobile, dos contre leur siège, face au spectacle. On ne perçoit à aucun moment une part de plaisir.

Je pense que ces spectateurs sont comparables aux Hommes de la caverne de Platon. Ils sont là, figés devant un spectacle donné, duquel ils ne peuvent rien retirer : aucun travail sur soi, aucune interaction avec les autres - ce qui ne leur permet pas d’évoluer. Ils forment un groupe d’individus solitaires : ils

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