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Certains l'aiment chaud

Fiche : Certains l'aiment chaud. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2016  •  Fiche  •  3 166 Mots (13 Pages)  •  1 914 Vues

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        On peut alors se demander en quoi ces deux films, par leur réalisation et par leurs thèmes innovants pour l’époque, constituent un tournant dans l’histoire du cinéma.

Certains l’aiment chaud, Billy Wilder, 1959



        Un des films que j’ai choisi de présenter est Certains l’aiment chaud, une comédie du cinéaste américain Billy Wilder. C’est un réalisateur, producteur et scénariste de films noirs et de comédies. Il fait partie des plus grands noms du cinéma et l’American Film Institute, l’AFI Life Achievement Award, lui a remis un prix afin de récompenser sa carrière remarquable.
Certains l’aiment chaud, ou Some Like it Hot de son titre d’origine, tient en 2007 la 22ème place dans le Top 100 de l’American Film Insitute ; il est donc un film marquant et culte au sein de l’histoire du cinéma. C’est un film parlant et tourné en noir et blanc au format VistaVison 1,66 :1 sort au cinéma en 1959, il est enregistré sur une pellicule 35 millimètres.

L’histoire prend place à Chicago en 1929, pendant la Prohibition où la fabrication et la vente d’alcool sont interdites aux Etats-Unis. Deux musiciens, Joe et Jerry, se retrouvent malencontreusement témoins d’un règlement de comptes entre mafieux. Pour leur échapper, ils se travestissent en femmes et rejoignent un orchestre féminin en partance pour la Floride. Ils deviennent ainsi Joséphine et Daphné.

Ce film mélange alors film de gangsters et  grande comédie américaine qui comprend une confusion au niveau de l’identité sexuelle ainsi que beaucoup de comique. On peut même aller jusqu’à le qualifier de parodie qui est placée sous le signe de l’ambiguïté avec le travestissement et la dissimulation. C’est alors la naissance d’un chef d’œuvre totalement réussi.

En ce qui concerne le casting le réalisateur a d’abord pensé à Frank Sinatra pour le rôle de Jerry/Daphné, mais il fit face à un refus de se travestir et de jouer sur l’homosexualité par peur de la vision et des réactions de l’époque. C’est alors Jack Lemmon qui accepte cette figure, aux côtés de Tony Curtis dans le rôle de Joe/Joséphine ainsi que Marilyn Monroe dans celui de la belle sensuelle et naïve Sugar. Billy Wilder a alors à sa tête d’affiche des grandes stars de l’époque.

  1. Les grands thèmes du film
  • Les relations entre les êtres, et l’inversion des rôles

        Certains l’aiment chaud traite en grande partie de la confusion des sexes, le jeu des apparences, à travers ses personnages. Billy Wilder les crée de manière complètement caricaturale et ceux-ci sont bourrés de comiques par leur façon d’assimiler et de retranscrire les stéréotypes de la féminité. Joe et Jerry se mettent dans la peau de deux jeunes femmes et exagèrent au maximum leur mimiques. Comme on peut le voir par exemple dans la scène où les personnages nous apparaissent pour la première fois en femme pour le départ en train du groupe de musiciennes: on voit tout d’abord des jambes habillées de bas et accompagnées d’une robe qui avancent maladroitement, on devine alors que ce sont les deux hommes que nous suivons. C’est alors que leurs visages se font connaître : ils sont maquillés, coiffés, habillés et tentent de se déplacer avec une grande exagération, ce qui rend la scène totalement comique. Le personnage de Joe semble plus à l’aise que celui de Jerry, ce qui est tout à fait paradoxal étant donné la suite des événements. Leur arrivée est alors contrastée avec celle du personnage de Sugar qui paraît immédiatement et évidemment naturellement féminine. Le personnage de Jerry va même jusqu’à dire que « c’est un sexe complètement différent » ; une des philosophies du réalisateur.
Joe et Jerry se place sans cesse en position de témoins et d’acteurs simultanément : ils sont témoins des ennuis, du massacre, du monde féminin et sont donc des voyeurs par effraction ; ils sont acteurs du drame et de l’action et possèdent un savoir qui permet de guider leurs faits et gestes, en effet ils connaissent les gangsters ainsi que les femmes ce qui leur donne un avantage.

La relation de Joe et Jerry peut être considérée comme celle d’un couple et leurs liens se renforcent au fur et à mesure du film : ils vivent comme de véritables scènes de ménage classique, chacun des personnages tient sa place. En effet, Joe tient la position masculine, il es celui qui décide, qui est autoritaire et dicte le destin du couple ; tandis que Jerry se perd complètement dans sa féminité.

Billy Wilder joue avec l’inversion des rôles à nouveau comme dans la scène de séduction classique entre Joe et Sugar. Ici, cette dernière se retrouve dans la position habituelle de l’homme, elle prend les devants en matière de séduction ; c’est une scène pleine de romantisme et glamour. Parallèlement, Jerry se retrouve à danser le tango avec le vieux millionnaire Osgood et se laisse séduire tout en faisant la coquette qui se refuse.
Les deux personnages ont et donnent une vision erronée de la femme car ils exagèrent beaucoup ; le réalisateur s’amuse tout au long du film à faire échanger de rôle certains personnages, en partie au niveau des clichés du sexe féminin ou masculin. On peut aussi voir que les relations entre les individus sont dominées par l’hypocrisie et le mensonge.

  • La sexualité et l’amour

        Le scénario de Certains l’aiment chaud est plutôt audacieux et baigne dans une sensualité comique et ironique. Son titre, original (Some Like it Hot) comme traduit, possède déjà une connotation sexuelle, ainsi qu’une tension entre risque et sécurité, entre froideur de la mort et brûlure de l’amour : en effet, le climat froid et sombre de Chicago fait écho à la mort tandis que le climat estival de la Floride fait plutôt appel à l’amour.
Mais c’est une tension sexuelle permanente qui est largement présente; notamment de par la frustration que l’on peut ressentir de la part des deux hommes.
Le personnage de Marilyn de son côté incarne la sexualité, elle est l’objet de tous les désirs, un véritable ‘
sex symbol’. Elle incarne une femme belle mais fragile.

La reprise du rythme effréné de la poursuite accélère le dénouement amoureux : fusillade, re-travestissement, évasion prévue avec Osgood, découverte et reconnaissance de la véritable identité sexuelle de Joe par Sugar… Tout cela en moins de 10 minutes.

L’identité sexuelle amène à un fragile effet de langage, « je suis une femme ». Jerry se perd dans sa féminité, la confusion des genres est alors en avance sur son temps. Le personnage se retrouve alors bloqué dans un corps hybride ni sérieusement masculin, ni ‘parfaitement’ féminin.
Le sujet de l’homosexualité est complètement sous jacent : Wilder fait de la relation entre Les personnages Osgood et Jerry une expérimentation provocante. En effet, Jerry sous l’apparence de Daphné envisage sérieusement d’épouser Osgood ; Wilder fait de cette relation une véritable histoire d’amour. Osgood accepte tous les défauts que Jerry lui énumère pour le dissuader de l’épouser durant la scène finale, et lorsque celui-ci retire sa perruque en s’exclamant « 
Vous ne comprenez pas, Osgood. Je suis un homme ! », le millionnaire tout en souriant proclame les mots qui resteront cultes : « Personne n’est parfait ! » (« Nobody’s perfect !»).

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