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Antigone et le femme grecque

Commentaire d'oeuvre : Antigone et le femme grecque. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Octobre 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 512 Mots (11 Pages)  •  1 202 Vues

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                                                     Antigone et la femme grecque

Les écrits sur la Grèce antique sont rares, en effet certains ouvrages sont arrivés jusqu’à nos jours mais ils sont hélas peu nombreux. Ces écrits permettent de nous informer sur la vie à cette époque. En effet dans les épopées homériques, la Grèce s’affirme comme une société patriarcale, autrement dit la femme a une place minime comparée à celle de l’homme. On le voit notamment dans Antigone, alors que Polynice et Etéocle se sont entretués, c’est Créon, l’oncle d’Antigone qui accède au trône et non cette dernière ou sa sœur. Pourtant Sophocle met en avant Antigone comme étant l’héroïne de son œuvre portant son nom. Dans cette œuvre elle s’oppose à son oncle, le roi donc d’un certains point de vue elle agit politiquement dans la cité de Thèbes.                                                         Antigone est-elle la représentation de la traditionnelle femme grecque ? Ou bien paraît-elle s’éloigner de la place de cette dernière ?                                                                                                                 Nous allons tout d’abord rappeler quel était le statut des femmes en Grèce au cinquième siècle et comment elles apparaissent dans la littérature, afin de voir s’il y a une rupture entre l’image qu’en montre Sophocle et la façon dont les concevaient les concitoyens. Certaines femmes paraissent échapper au rôle secondaire auquel les cantonnaient Homère, c’est le cas d’Antigone. Nous allons essayer de comprendre et d’analyser la place que prend Antigone dans l’antiquité citée de Thèbes.

  1. La femme en Grèce

Les informations que nous connaissons sur la vie en Grèce il y a plus de 2 millénaires sont faibles, en effet nous sommes en possessions de documents qui sont à la fois contradictoires et lacunaires. Connaitre des détails sur la façon dont vivaient les femmes est complexe. Nous possédons des textes de lois qui ne rendent pas forcément compte d’un mode de vie général et il nous faut nous appuyer sur des textes littéraires, or ceux qui les ont écrit sont tous des hommes, ils ne sont donc pas forcément objectif. Mais nous possédons plusieurs certitudes, et la première que nous avons est que les femmes n’étaient pas des citoyens.

  1. Pas citoyen

Les cités grecques sont des cités de citoyens, c’est-à-dire d’hommes avant tout. La femme grecque est une éternelle mineure d’âge, qui ne possède ni droit juridique, ni droit politique, elle doit rester sous l’autorité d’un Kurios (« tuteur »). Celui-ci est tout d’abord son père, puis son époux voire son fils ou son plus proche parent. Leurs droits, c’est d’être mariées, d’avoir des enfants, de permettre dons une transmission du patrimoine et une continuité du culte familial. La femme n’avait comme seul objectif de donner naissance à des fils légitimes qui puissent hériter des biens paternels. En effet la femme n’est pas considérée comme héritière, mais comme « attachée à l’héritage ». Par conséquent elle ne fait ni partie de la vie de la cité et ses droits familiaux sont moindres. Mais les femmes paraissent toutefois ne pas avoir été totalement soumises.

  1. Dans la gynécée

La gynécée est l’appartement des femmes dans les maisons grecques et romaines. Le mariage était une association, certes décidée par le père, et pour laquelle la femme n’était pas concernée, mais dans laquelle elle pouvait trouver une certaine autonomie, notamment à l’intérieur de la Gynécée. En effet elle est celle qui nourrit et élève les petits grecs afin qu’ils puissent devenir de grands guerriers et protéger la cité, mais aussi recevoir la meilleure éducation possible. Elle peut aussi tout de même posséder des esclaves. D’autre part la femme grecque n’est pas cloitrée, elle peut très bien sortir comme pour aller au théâtre par exemple.

Les femmes de bonne famille ont pour principal rôle de tenir leur oikos, c’est-à-dire l’intérieur de la maison. En revanche les femmes du peuple apportent au ménage un complément de ressources en vendant la surproduction agricole ou artisanale par exemple.

  1. La femme grecque dans la littérature

Mais la majorité des femmes sont dans la gynécée à s’occuper de l’oikos. C’est notamment ce que l’on retrouve dans la littérature. Dans les épopées Homériques les femmes sont à la maison et sont souvent des personnages que l’on pourrait caractérisées de secondaires.

Par exemple Pénélope tisse inlassablement sa toile pour éviter un mariage dont elle ne veut pas. Elle a du pouvoir que dans sa maison, et encore, il lui est en effet impossible d’en faire partir les prétendants ; il s’agit là d’une affaire d’hommes qui concerne non l’intérieur de la maison mais la succession d’Ulysse. Il faudra attendre le retour du roi pour les chasser.

Nous pouvons aussi prendre l’exemple de la guerre de Troie, car même si la cause de cette guerre est bien une femme, les héros sont tous des hommes, Hélène reste en effet en arrière-plan. Après s’être enfoui avec Paris, prince de Troie elle s’est cloitrée à l’intérieur des remparts en attendant la fin de la guerre. Les femmes que l’on peut remarquer sur les remparts pleurent leurs fils, leurs époux, leurs pères et frères mais ne participent jamais activement au conflit. Elles en sont parfois la cause mais jamais elles auront la place importante du héros qui stoppe le conflit, rôle qui accordé aux hommes selon le bon vouloir des dieux grecs.

Bien sur il y a le cas d’Aristophane qui semble être en contradiction avec ce que nous venons de dire. Non seulement ses femmes ne paraissent pas cloitrées, résignées à filer en attendant leurs maris mais il met en scène des femmes qui prennent la parole et s’emparent du pouvoir. Dans Lysistra, il montre des femmes qui interdisent à leur époux de s’approcher d’elle tant qu’ils n’ont pas accepté leurs revendications, qui prennent le pouvoir et  s’emparent de l’Acropole. Mais l’auteur comique attaque ici les dirigeants de la cité, incapables de gouverner correctement au point que même les femmes feraient mieux. Il ne faudrait pas y lire une anachronique volonté de voir les femmes obtenir l’égalité. Dans l’assemblée des femmes, il ne faudrait pas non plus y voir une comédie qui veuille donner aux femmes le pouvoir des hommes. Les spectateurs sont surement pour la majorité des hommes, et ils devaient rire à la vue de ces femmes qui déguisaient en hommes votaient. Mais à la fon il y a comme un retour à l’équilibre de la société, en effet les femmes retournent à la maison, dans la gynécée pour s’occuper de l’oikos, tel est leur rôle.

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