Analyse du tableau Guernica de Picasso, 1937
Analyse sectorielle : Analyse du tableau Guernica de Picasso, 1937. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yugii • 24 Mai 2014 • Analyse sectorielle • 2 470 Mots (10 Pages) • 1 322 Vues
Guernica, Pablo Picasso, 1937.
1.Présentation
Titre : Guernica
Nature : tableau peint
Auteur : Pablo Picasso (1881 – 1973)
Dates : 1937
Lieu : Musée Reina Sofia, Madrid
Dimensions : 3m50 par 7m75 (la taille d’un mur de salle de classe environ)
Matériaux : Huile sur toile.
2.Auteur
Pablo Picasso est un artiste d’origine espagnole, né en 1881, qui s’est installé en France à Paris au début du 20ème siècle. Il vivra 92 ans et s’éteindra en 1973, ayant traversé le siècle et ses guerres.
En 1937 lorsqu’il peint Guernica, il est déjà un artiste célèbre.
Il a produit une oeuvre foisonnante et variée, ne négligeant aucune forme de création : peinture, dessin, sculpture, gravure, céramique, collage (dont il est l'inventeur avec la fameuse Nature morte à la chaise cannée en 1912).
Il était avide d'explorer toutes les nouveautés et trouvailles de son époque. Il fut aussi l'instigateur de certaines d'entre elles (cubisme et collage).
3.Contexte
3.1 Contexte artistique
Picasso inventa le cubisme en compagnie de Georges Braque au début des années 1910.
Lorsque vint la guerre de 1914-1918, bon nombre d’artistes furent choqués par les horreurs
de la guerre de tranchées, d’une guerre qui était mondiale pour la première fois.
A partir des années 20, il y eut une sorte de « retour à l’ordre » et Picasso revint vers le réalisme et la
figuration. A la fin des années 30 il est de plus en plus proche des Surréalistes comme Breton, Eluard, Max
Ernst.
Le surréalisme consiste en la représentation de l’inconscient de l’artiste, dans le dépassement de la réalité
telle qu’on la voit qui est représentée de manière libre, libérée des contraintes.
3.2 Contexte historique
- La guerre d’Espagne (guerre civile) éclate en juillet 1936. Elle durera jusqu’en 1939. Elle oppose Nationalistes et Républicains.
- Le bombardement de Guernica : Le 26 avril 1937, jour de marché, quatre escadrilles de la légion Condor,
protégées par des avions de chasse italiens, procèdent au bombardement de la ville de Guernica afin de tester leurs nouvelles armes. L'attaque commence à 16h30, aux bombes explosives puis à la mitrailleuse et enfin aux bombes incendiaires. Après avoir lâché quelques 50 tonnes de bombes incendiaires, les derniers avions quittent le ciel de Guernica vers 19h45. Après le massacre, 20% de la ville était en flammes, et l'aide des pompiers s'avérant inefficace, le feu se propagea à 70% des habitations.
- Précision : La Légion Condor était une force aérienne formée de volontaires à partir d'effectifs de la Luftwaffe (armée de l’air allemande) de l'Allemagne nazie, qui combattit en Espagne aux côtés du camp nationaliste.
- Le gouvernement espagnol républicain de Francisco Largo Caballero envoya en janvier 1937 le directeur
général des Beaux-Arts Josep Renau demander à Picasso de réaliser une peinture murale pour le pavillon
espagnol de l'Exposition Internationale de Paris de 19375
- Après avoir hésité, Picasso finit par accepter et décida, à la suite du bombardement de Guernica, d'exprimer toute l'horreur et la colère que cet évènement suscita en lui. Avant d'exécuter la version finale, il a réalisé, entre le premier et le 20 mai 1937, 45 études préliminaires qu'il a conservées, datées et numérotées, et qui sont maintenant exposées au musée Reina Sofía.
4. Description
La toile est extrêmement grande, près de 8m sur 3m30 elle s’impose devant le spectateur comme une image
que l’on ne peut éviter, qu’il faut affronter. On est très loin de la nature morte à la chaise cannée peinte en
1912.
- C’est une œuvre figurative car on reconnait des éléments réels.
- Formes et lignes : on peut immédiatement remarquer les formes géométriques qui forment le tableau. Elles
inscrivent l’œuvre dans le mouvement du cubisme.
- Le noir et blanc : le noir est la couleur du deuil, les couleurs symbolisent le deuil du peintre, des espagnols.
Ces couleurs sont aussi celles des actualités de l’époque. Le tableau a donc une valeur documentaire,
informative.
- Composition : l’œuvre peut être découpée en 3 parties.
4.1 Analyse détaillée
La pièce maîtresse : le cheval blessé.
Placé au centre de la composition, il symbolise, des dires même du peintre, le peuple. La liberté est mourante. Comme pour la mère portant son enfant mort, la douleur est exprimée par la langue pointue comme un couteau.
La lance qui transperce le flanc du cheval rappelle celle qui blesse la poitrine du Christ. La crucifixion est l’archétype de la souffrance et de l’agonie sous les coups des bourreaux.
(Analyse empruntée à W. Rubin, L’Art dada et surréaliste)
Qui est ce cheval ?
"Le peuple espagnol", répondra le peintre.
Le taureau.
Le taureau est un symbole de la force brute, de la cruauté.
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