Mengele - Danse Macabre
Commentaires Composés : Mengele - Danse Macabre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Isadu78 • 10 Mars 2013 • 367 Mots (2 Pages) • 1 723 Vues
Le 26 août 1986, un terrible incendie ravage une ferme à Neyruz, à proximité immédiate de l’atelier de Tinguely. L’artiste dépeint cet événement dramatique qui lui a inspiré le cycle « Mengele – Danse macabre »: « La journée était belle, il n’avait pas plu depuis deux semaines. Toute la moisson était rentrée, chez Monsieur Dafflon aussi, dans sa belle ferme de 1801. Vers 2 heures du matin, la maison était frappée par la foudre. Le vacarme nous a réveillés, c’était rouge partout. En deux minutes à peine, tout était en flammes. L’éclair longea les armatures métalliques de la charpente en bois de la ferme et fit exploser les tuiles du toit. C’était un incendie horrible, tragique, total – une expérience infernale et excitante. Les gens venaient de tous les côtés, fascinés. Dans l’étable, il n’y avait qu’un bœuf et sept veaux. Le bœuf bloquait la sortie et blessa sans doute les veaux. Tous moururent. En cette saison, le reste du bétail était encore dans les prés ou dans les alpages. La maison brûla jusqu’au lendemain matin, puis, pendant deux jours et deux nuits, il y eut l’horrible puanteur des cadavres calcinés. Le foyer était tellement brûlant qu’on n’aurait même pas pu le retourner avec un bulldozer. C’était l’enfer, c’était diabolique. Puis vint la tristesse, car c’était une belle maison. J’ai fait le premier pas de façon intuitive: j’ai acheté des chaussures de sécurité et demandé si je pouvais récupérer des choses parmi tous ces décombres. Alors j’ai commencé à extraire des morceaux de fer de ces débris encore tièdes, mais sans savoir pourquoi. Je savais seulement une chose: je ne voulais pas que la pluie tombe dessus et que ça rouille. Ces métaux n’étaient pas seulement enfouis, mais, du fait de l’incendie, ils avaient une protection, comme une sorte de phénomène de vitrification chimique, dû à la quantité invraisemblable de foin qui avait brûlé. C’était tellement horrible à voir que ça faisait l’effet de venir d’un camp de concentration allemand. Le phénomène de la carbonisation était pour moi une expérience épouvantable; la chair animale aurait pu être de la chair humaine. Je ressentais là soudain toute la catastrophe des camps nazis. Le gris du matériau m’inspirait.
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