La pyramide

La pyramide est un volume géométriquement symétrique et sa hauteur l’expose aux effets du vent qui amènent des

surpressions extérieures ou intérieures et lui donnent des envies d'envol. Nouveau défi, pour éviter que la pyramide ne

devienne une montgolfière, il aurait fallu l'alourdir bien au-delà de ses cent tonnes de verre. La solution fut un laçage très

compliqué de câbles d’acier qui permit de contraindre les faces vers l'intérieur et de soutenir la charpente et le verre. Une

construction entièrement métallique supporterait sans dommage que certains de ses éléments prennent une petite courbure,

mais ici les plaques de verre ne l'auraient pas toléré. L'armature de la pyramide doit donc être d'une parfaite stabilité, mais il lui

faut aussi respirer, puisque le verre, l'acier et l'aluminium ont des propriétés de dilatation différentes. Enfin la pyramide doit être

solidement plantée en terre, une évidence qui paraît simple à réaliser, mais la tension des câbles amène la pyramide à ne pas

se tenir tranquillement au sol ; comme un chapeau chinois, elle a des fourmis dans les jambes ou plutôt dans les coins : les

angles de sa base ont tendance à se relever, aussi de forts points d'ancrage se cachent-ils sous la cour Napoléon.

La pyramide de verre n'est que la partie émergente de l'immense iceberg qu'est le hall d'accueil du Louvre.

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