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La Musique Traditionnelle Polonaise

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Par   •  6 Novembre 2014  •  1 490 Mots (6 Pages)  •  863 Vues

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Le patriotisme romantique

Né dans une Pologne qui était alors sous le pouvoir russe, Frédéric Chopin a douloureusement éprouvé le manque de liberté, aussi bien au plan national qu’individuel. Pour ce jeune artiste, l’héroïsme et le patriotisme étaient des valeurs cruciales, comme en témoignent son œuvre. En 1830, alors qu’il est à Vienne, Chopin apprend que la guerre polono-russe a éclaté. Voulant retourner en Pologne pour combattre, son père l’en empêche. «Il pensait avec raison que Frédéric pouvait faire davantage pour sa patrie en tant que compositeur et pianiste plutôt que comme soldat» . Malheureusement, cette guerre va le plonger dans le désarroi, s’inquiétant pour sa patrie et ses proches, et ce, jusqu’à la fin de sa vie. C’est donc en honneur à sa patrie qu’il compose en 1834 la Mazurka no 15 de l’opus 24. Avec les Polonaises, les Mazurkas furent ses premières œuvres et elles ouvrirent l'époque des musiques dites nationales. Dans ces pièces, il utilise un chant populaire polonais de forme ternaire, la Mazur, pour y développer une grande richesse harmonique: «gamme tzigane, quarte augmentée lydienne, coexistence de la tierce majeure et de la tierce mineure dans le même mode» . Cette danse folklorique est caractérisée par les accents exécutés par un pied battant le sol, un accent sur le troisième temps et par la fin du motif qui tombe fréquemment sur le deuxième temps (voir partition en annexe). L’accentuation dans celle en do majeur de l’opus 24 prend cette même forme. Elle est composée en ut majeur, tonalité sans dièse ni bémol, qui est aux yeux de Chopin la plus difficile techniquement.

Origine de la Mazurka de Chopin

La Mazurka Op.24 no.15 de Chopin est réellement imprégnée d’une saveur folklorique. Chopin nous installe avec brio dans une ambiguïté rythmique; la notation triolets-noires procurant un curieux effet de mesure binaire au milieu du rythme ternaire général avec une accentuation de la première note des triolets (mesure 31) semble être tirée d’une danse folklorique polonaise : l’oberek (2:30) . Au centre (mesure 57 à 89), un épisode en ré bémol majeur où l’intérêt mélodique passe alternativement de la main droite à la main gauche, tout comme dans l’oberek, à 2:30. En effet, la forme de la mazurek s’appuie généralement sur une de ces trois danses : l’oberek, la mazur ou la kujawiak. Bien que Chopin n’exclus pas son sentiment poétique pour faire place qu’à la danse. Le rythme obstiné de la basse «sempre legato» contraste avec la légereté de la ligne mélodique : c’est une forte ressemblance avec l’extrait d’une Pokaz Oberka z Mazowsza lekcja , au tout début (avec les tambours et le violon).

Martha Argerich

Martha Argerich est une pianiste d’origine argentine né le 5 juin 1941 à Buenos Aires. Elle est l’enfant-prodige de l’Argentine de l’époque et réussit à obtenir des bourses pour parfaire son jeu partout à travers l’Europe. Elle est maintenant la meilleure pianiste au monde et est l’une des plus grandes interprètes de Chopin. En 1965, elle triomphe au Concours international de piano Frédéric Chopin de Varsovie, où elle décroche à la fois le premier prix, le prix du public ainsi que celui de la meilleure interprétation d'une Mazurka. C’est à ce moment que sa carrière connaît un essor hors du commun. Argerich se lance dans plusieurs tournées internationales, mais réalise peu d’enregistrements, surtout «par refus de se laisser enfermer dans des contrats d'exclusivité et par volonté de rester entièrement maîtresse de ses choix ». L’album de l’extrait analysé se retrouve à être un de ses tout premiers enregistrement en studio, entre 1959 et 1967.

Histoire de la musique traditionnelle polonaise

L’histoire de la musique polonaise est aussi mouvementé que celle de l’histoire de la Pologne. La musique et la chanson jouent un rôle clef dans la mobilisation culturelle des sociétés. Elles ont toujours été essentielles en société puisqu’elles unifient un peuple et le rend plus fort. Par exemple, durant une guerre, tous les genres et styles musicaux sont mis à contribution pour la défense de la cause patriotique. La chanson, en particulier, est d’une véritable richesse pour une nation, car «elle agit en tant que régulateur de la mémoire collective et des sentiments d’identité ». En Pologne, les traditions mystiques et les rites étaient peu répandus ; l’intérêt était concentré sur la musique. «Compagnons fidèles de l’homme, les airs populaire lui rappellent ses jeunes années, lui retracent la patrie absente, lui tiennent lieu d’affections, et répandent la gaieté autour de lui. »

La musique de village

Les premières traces de musique en Pologne remontent au XIIIe siècle : il s’agit de manuscrits religieux contenant des polyphonies liturgiques latines liées à l’École de Notre-Dame de Paris. Marie Bogurodzica [La Mère de Dieu] est le premier hymne noté en polonais. Elle obtient une grande célébrité, «car les soldats polonais le chantèrent dans les guerres défensives avec les Chevaliers de la Croix, à Grunwald (1410)» . Bien qu’elle ait des styles propres à

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