La Musique Atonale
Mémoire : La Musique Atonale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zboubinix • 10 Janvier 2015 • 463 Mots (2 Pages) • 814 Vues
L'évolution du langage tonal et de l'orchestre :
Lorsqu'une tonalité est clairement établie, nous ressentons une impression de stabilité.
Ainsi, dans les débuts de la musique tonale, la trajectoire la plus fréquente est-elle un aller-retour de la tonique vers la dominante, puis de la dominante vers la tonique.
Les modulations (changements de tonalités, souvent perçus comme des changements de couleurs) s'effectuent à des tons voisins, et le sentiment tonal est bien affirmé.
Mais le système tonal porte en lui-même les germes de sa propre désintégration. Peu à peu, les modulations deviendront de plus en plus fréquentes et conduirons vers des tonalités éloignées, comme des paysages lointains : il en résulte un affaiblissement progressive du sentiment tonal.
Le chromatisme généré par les modulations contribuera à brouiller le sentiment tonal.
N'oublions pas que le terme chromatisme désigne originellement l'ensemble des couleurs.
On considère généralement le prélude du drame musical Tristan und Isolde de Richard Wagner (1813-1883) comme le paroxysme du chromatisme : Wagner y module si fréquemment et vers des tonalités si éloignées que l'oreille de l'auditeur finit par perdre le sentiment tonal.
Tristan und Isolde a été créé en 1865 à Munich.
Voici ce magnifique prélude de Tristan dirigé par Daniel Barenboïm à la tête du Eastern Divan Orchestra : prêtez l'oreille aux nombreuses modulations, aux chromatismes , à la richesse de couleurs instrumentales ! Remarquez également l'importance numérique de l'orchestre :
http://www.youtube.com/watch?v=NyqTt75B_8s
C'est ce chromatisme exacerbé qui fera dire à Schönberg, au début du 20ème siècle, que le système tonal est arrivé au bout de ses possibilités et qu'il faut donc trouver un langage radicalement nouveau : ainsi naîtra la musique atonale .
Après Wagner, Gustav Mahler (1860-1911) écrira des symphonies d'une durée impressionnante pour un effectif orchestral considérable, c'est ce que l'on qualifiera de « gigantisme post-romantique » . On peut aussi parler de « gigantesques fresques sonores » à propos des symphonies de Mahler.
Voici le début du premier mouvement de la Troisième symphonie de Mahler dirigé par Claudio Abbado, l'un des plus grands chefs mahlériens de notre époque, à la tête de son orchestre du festival de Lucerne : remarquez l'effectif de l'orchestre et le rôle très important joué par les cuivres :
http://www.youtube.com/watch?v=LwRJTfgp_N0&feature=related
Composée en 1895 et 1896, cette symphonie, d'une durée de 90 minutes environ, a été créée sous la direction du compositeur par l'orchestre de Cologne en 1902. A lui seul, le premier mouvement dure entre 30 et 35 minutes. Cette symphonie est donc l'un des exemples les plus caractéristiques du « gigantisme post-romantique », autant pour sa durée que pour son effectif orchestral.
Il suffit de comparer la durée et l'effectif de
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