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La Cité de l’architecture et du patrimoine / architecture grandes portées, grandes hauteurs

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Par   •  9 Décembre 2021  •  Dissertation  •  3 128 Mots (13 Pages)  •  441 Vues

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La Cité de l’architecture et du patrimoine

 Galerie d’architecture moderne et contemporaine :

GRANDES PORTÉES / GRANDES HAUTEURS :

Jaques-Ignace Hittorff,

Gare du Nord, 1861-1866, Paris 10ème arrondissement

Guillaume Gillet, René Sarger, Jean Prouvé,

Le pavillon de France à l’exposition universelle 1958, Bruxelles,

Johan Otto von Spreckelsen,

L’Arche de la Défense, 1982-1989, Puteaux


Introduction

La Cité de l’architecture et du patrimoine se trouve au Palais de Chaillot, dans l’aile « Paris » (nord-est), dans le 16è arrondissement de Paris. Elle s’étend sur près de 22 000m², qui fait d’elle le plus grand centre d’architecture du monde. Elle se compose d’un musée, d’une bibliothèque, d’un auditorium, d’une école pour architectes, d’une librairie spécialisée et d’un restaurant. Elle met ainsi en avant l’architecture française en France et à l’étranger et fait donc découvrir à ses visiteurs des œuvres emblématiques du patrimoine architectural français et la création contemporaine internationale.

Le musée se compose de trois galeries : la galerie des moulages en grandeur nature ; la galerie des peintures et des vitraux et la galerie des maquettes d’architecture moderne et contemporaine.

Cette dernière galerie regroupe des édifices emblématiques construits en France depuis 1850 à nos jours. Sur la table trois : grande portée, grandes hauteurs, on peut découvrir de nombreux édifices reprenant le principe architectural : toujours plus vastes toujours plus haut.

Construire des édifices d’une telle envergure est le défi relevé par de nombreux architectes, ingénieurs et commanditaires ont voulu réaliser. En effet, avec l’accroissement de la population urbaine qui passe de 25% à 44% entre 1851 et 1911 un nouveau mode de vie s’installe. Prendre en considération ce nouveau flux d’habitants, d’employés, de voyageurs est désormais une nécessité. La réalisation d’édifices aux dimensions jusqu’alors inconnues est un réel défit tant technique que structurel.

C’est ainsi que naissent les architectures grandes portées grandes hauteurs. Nous avons choisi d’en étudier plus particulièrement trois.

La gare du Nord, situé dans le 10ème arrondissement de Paris, est considérée comme le plus bel exemple des gares parisiennes. En 1861, l'architecte Jacques Ignace Hittorff prend la direction des travaux de reconstruction de la gare du Nord. Il dessine un bâtiment en forme de « U » caractéristique des premières grandes gares urbaines et une façade monumentale. La gare du Nord fut critiquée en son temps pour la juxtaposition jugée maladroite de deux logiques contradictoires. La nef centrale du hall de la gare s’étend sur 70 mètres de large et 30 mètres de haut. Grâce à l’usage de fermes métalliques d’une portée de 35 mètres environ, soutenues par des colonnes de fonte c’est une nouvelle esthétique, adaptée à la destination de l’édifice qui prend place.

Le pavillon de France, bâtiment construit pour l’exposition universelle de Bruxelles de 1958 est d’une grande virtuosité technique. Conçu par Guillaume Gillet et René Sarger, et pour la façade par Jean Prouvé, ce dernier est composé d’une vaste halle de 12 000 m² avec la toiture composée de deux paraboloïdes hyperboliques. Le pavillon est à son plus haut à 60 mètres de hauteur. De cette manière le pavillon inaugure ainsi à la fois une nouvelle technique et une nouvelle esthétique qui exalte la légèreté.

L’arche de la défense ou encore la grande Arche est un bâtiment en forme d’un quasi-cube construit en 1989 et conçu par un architecte danois Johan Otto von Spreckelsen à Puteaux. Il a pour dimensions 110 m de hauteurs pour 120m de longueur et 106m de largeur et est constitué de 35 étages, C'est une représentation en trois dimensions d'un hyper cube (la projection d’un cube en quatre dimensions). C’est l’un des éléments de l’axe historique de Paris où l’on peut retrouver l’arc de triomphe de l’Etoile, l’obélisque de la place de la concorde, l’arc de triomphe du Carrousel et le jardin des tuileries.

Il serait intéressant de se demander en quoi ces trois batiments sont-ils caractéristiques de l’architecture grandes portées, grandes hauteurs pour leur époque ?

Dans une première partie, nous chercherons à comprendre l’origine des défis architecturaux présent dans nos trois bâtiments. Dans une deuxième partie, nous verrons la volonté de créer des espaces toujours plus grands. Enfin nous aborderons l’intégration dans l’espace urbain.


I- L’Origine : Un défi architectural pour accueillir d’une population urbaine croissante

La restructuration de la gare du nord par l’architecte Jakob Ignaz Hittorff, est la suite d’un constat établi entre 1858 et 1863. En effet, le flux des voyageurs passe de 1 500 000 à 2 100 000. Cette forte augmentation du flux de voyageurs soulève un problème majeur présent dans la gare du Nord à cette époque : le manque de place. La gare faisant que 12 000 m2 et composé de seulement deux voies -une à droite pour les arrivées et l’autre à gauche pour les départs - mettait en exergue une asymétrique aux vues des différents besoins. La restructuration de la gare du nord est donnée en 1857 par l'administration municipale. Confiée aux architectes de la Compagnie du Nord, Ohnet et Lejeune, puis rejoints vers 1861l’architecte Jakob Ignaz Hittorff.  Les travaux seront dirigés par ce dernier de 1861 à 1864.

Cette restructuration relève alors d’un défit architectural puisqu’il s’agit d’élargir la gare en respectant ces plans et toutes les contraintes inhérentes aux services ferroviaires établis par les architectes de la Compagnie, mais aussi de remanier la façade extérieure.

La gare prend alors une nouvelle dimension avec 36 000 m2 de surface et huit voies principales.

L’asymétrie présente est caché par sa grande façade d’apparat qui rétablit les proportions. Sur plus de 180 mètres, elle vient unifier la façade extérieure en cachant ainsi la structure ossature de la gare.

Aussi la gare du nord avait pour défi de représente la modernité du chemin de fer en plein essor avec une technique de pointe. C’est sur cette ligné que la gare du Nord a pris forme avec des halls d’une grande légèreté et d’une prouesse technique.

Le pavillon de la France conçu par Guillaume Gillet et René Sarger, avec l'aide de Jean Prouvé pour les façades, se compose d’un vaste hall de 12 000 m² dont la couverture se déploie comme les ailes d'un oiseau. La conception du Pavillon de la France devait répondre à un certain nombre d'impératifs particuliers : consistance du terrain, brièveté des délais, nécessité de démontage rapide, obligation de rechercher les procédés les moins onéreux, en ménageant en même temps la possibilité de récupérer le maximum de matériaux utilisés...Les deux parties de la toiture, deux paraboloïdes hyperboliques, sont des surfaces caractérisées par leur double courbure inversée, sans appuis intérieurs et dont le périmètre est fermé par des façades transparentes ou translucides d'une hauteur moyenne de 25 mètres. Un mat est intégré dans l'ossature s'élèvant en porte-à-faux à 60 mètres au-dessus du sol tout en abritant, dans le volume nécessaire à son encastrement. Ces trois bras convergent vers un seul point d'appui, placé vers l'entrée du pavillon, qui libère ainsi toute la surface au sol de la halle. Ces formes sont à l'époque étudiées pour leur capacité à franchir de grandes étendues. Les trois sommets hauts de ces quadrilatères gauches sont à 33 mètres au-dessus du sol et les trois sommets bas à 16 mètres. Au centre, un point d’appui central, vient occuper l’espace. C’est le pivot de la construction et permet de supporter des transversales de 80 m qui soutiennent elles même en diagonale la toiture.

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