Histoire de l'architecture - Gérard Monnier

       HISTOIRE DE L'ARCHITECTURE                                 BOULET-GERCOURT

             Gérard Monnier, édition Puf                                                                      Anne

Gérard Monnier est docteur ès lettres et professeur émérite de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne. Il est l'auteur de plusieurs ouvrage dans le domaine de l'histoire de l'architecture, notamment dans celle du vingtième siècle.

  « Histoire de l'architecture », paru en 2010, propose une approche globale de l'histoire de l'architecture, de la préhistoire à aujourd'hui, des constructions primitives aux ouvrages contemporains. Tous les « styles architecturaux » qui ont rythmé notre histoire sont ainsi présentés et regroupés chronologiquement en six chapitres, qui symbolisent chacun une nouvelle phase dans l'évolution de la pratique architecturale. Ce travail de synthèse mené par l'auteur permet d'observer avec un certain recul l'évolution de l'architecture sur une période où les enjeux sociaux et les capacités techniques de construction sont souvent communs à plusieurs pays et où l'on observe une diffusion de modèles et souvent une réinterprétation de chaque culture.

  Les architectures primitives doivent être considérées de manière particulière dans le sens où elles constituent les premiers gestes de la pratique architecturale, aussi bien au niveau technique que dans la conception. On peut noter que certaines techniques constructives ont subsisté à travers l'histoire, jusqu'aujourd'hui, où l'industrie a su les exploiter, par exemple avec la brique.

Ces architectures primitives sont aussi les premières traces historiques d'une culture, de ses croyances et de l'adaptation à son milieu de vie : plusieurs exemples de ces architectures subsistent aujourd'hui, ce qui prouve la justesse de ce premier geste architectural et sa cohérence à un milieu naturel qui n'a pas toujours beaucoup évolué depuis (habitation de terre en Afrique noire).

La sédentarisation de l'homme explique ensuite une nouvelle approche de la pratique architecturale. Elle permet une organisation sociale, et déjà une hiérarchisation avec un pouvoir central puissant qui rend possible la production de vastes réalisations (Mésopotamie 5eme s av JC). On observe dès cette époque une approche également esthétique de l'architecture avec les décors en mosaïque en Mésopotamie (5eme s av JC).

Pendant l’Égypte antique, c'est le déplacement notoire des programmes vers l'architecture funéraire et sacrée qui permettra la construction d'édifices de grande envergure. C'est en effet ici un changement culturel et un nouveau rapport au pouvoir avec le pharaon considéré comme dieu vivant qui entraîne une nouvelle approche du geste architectural, qui devient lui même sacralisé et ritualisé.

La Grèce et la Rome antique, connaissant une période de prospérité et de nouveautés politiques, seront par la suite à l'origine de modèles architecturaux qui deviendront des références universelles et constantes dans la suite de notre histoire, aussi bien dans la conception de l'édifice que dans celle de la ville.

On remarquera que plusieurs approches théoriques commencent à se distinguer déjà à cette époque : ainsi la pyramide cherche à exprimer la pesanteur tandis que le temple grec symbolise le soulèvement de la dalle. C'est d'ailleurs à l'époque antique que seront rédigés les premiers traités théoriques de l'architecture (Vitruve).

L'architecture du Moyen Age démarre avec une réinterprétation progressive des modèles de l'architecture antique, qui se diffusent de plus en plus facilement dans l'Occident du premier millénaire ap JC. Mais suite au succès de la chrétienté, l'entreprise des chantiers est presque exclusivement réservé à l'église : on observe ainsi une spectaculaire démonstration de l'architecture religieuse qui progresse pendant toute cette période, en s'éloignant progressivement de l'architecture antique pour aboutir au gothique, où l'art de bâtir est à son apogée, les capacités techniques et structurelles s'étant perfectionnées après plusieurs siècles de recherche active. On observe aussi à cette époque une évolution des professions du bâtiment (l'architecte maîtrise parfaitement l'art de la construction et accède à une reconnaissance sociale sans précédent) et un nouveau rapport entre l'architecture et la culture artistique.

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