Qu’est-ce que lire ?

Introduction :

Le fait d’amener les élèves à produire  en classe de langue, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, nécessite certaines compétences en didactique telles que ; la compréhension orale, la compréhension écrite, l’expression orale et l’expression écrite.

        Nous allons focaliser notre travaille sur  la compréhension écrite, Cette dernière est fortement liée à la lecture.

I. Qu’est-ce que lire ?

                Gaston Mialaret dans son fameux ouvrage intitulé L’apprentissage de la lecture a défini l’acte de lire : « Savoir lire c’est être capable de transformer un message écrit en un message sonore suivant certaines lois bien précises, c’est comprendre le contenu du message écrit.. »^[1], c’est-à-dire  lire ne consiste pas seulement savoir présenter le son d’un texte écrit mais savoir dégager leur sens aussi.

                Dans une pareille hypothèse,  Jean Foucambert dans son précieux ouvrage intitulé La manière d’être lecteur a proposé une définition très pertinente de l’acte de lire : « (L’avantage de l’activité de lecture est  de) permettre aux yeux de percevoir […] un ensemble de signes, compris entre plusieurs lettres et plusieurs mots. Cette activité perceptive conduit le lecteur à donner une signification au texte écrit »^[2], C’est-à-dire que l’acte de lecture est lié au processus de  compréhension de l’écrit, il serait donc difficile de dissocier l’un de l’autre.  

                 DECAUNES dans son ouvrage la lecture a ajouté : «Savoir lire c'est lire des yeux, c'est attribuer directement du sens aux signes graphiques. Apprendre à lire c'est apprendre à comprendre les signes graphiques, à leurs attribuer du sens^[3]».c’est-à-dire que la lecture fait intervenir la vue et la mémoire pour saisir le sens que le texte véhicule.

                Nous pouvons dire par conséquent, que lire c’est comprendre. La lecture est une activité complexe, elle consiste à extraire une information à partir d’un texte écrit, et la transformer a un produit final, la compréhension du texte. Dans un cours du FLE, elle vise à saisir l’information explicite d’un texte écrit, la reconstituer afin de comprendre  ce  qui  est  sous-entendu,  c’est-à-dire l’implicite  de ce texte.         

I.1. La Lecture de la  BD 

D’après  les propos d’Henri Filippini, la bande dessinée est qualifiée comme un «Merveilleux moyen de lecture»^[4]. Frank Andriat et Arnaud de la Croix, en poursuivant leur démonstration dans leur ouvrage, et en se référant à l’idée de Filippini, ajoutent :                                    « […] lire une bande dessinée dans le cadre d’un cours de français, c’est souvent l’apprentissage de la traduction du visuel au verbal^[5]». Nous pouvons constater que la lecture de la BD est différente de celle d’un texte simple, car elle est fondée sur deux éléments : le texte et l’image, raconter des histoires en images constitue un facteur de motivation chez l’élève lecteur. Ce facteur attire l’attention,  arrête le regard, provoque une émotion positive, il incite donc les élevés à s’exprimer.

Donc pratiquer la lecture de la BD dans un cours du FLE afin d’aboutir une meilleure compréhension, c’est essentiellement avoir la capacité de mieux alterner entre deux codes : le code iconique qui représente l’image, et le code graphique qui représente le texte dans la BD.

I.1.1. Priorité à l’image dans la lecture de la BD 

Un grand nombre de pédagogues soulignent l’importance de l’éducation à travers de  la BD, et plus précisément l’éducation à travers l’image, ce support visuel permet aux élèves de confrontés une abondance d’images variées, celles-ci sont des représentations porteuses de sens et que souvent leurs intégrations dans un cours du FLE favorisant la compréhension écrite. En effet, J.A.Comenius, le père de la didactique perçoit tout l’intérêt de l’image comme moyen d’enseignement, il explique que : « ….tout ce qu’on peut faire apprendre ne doit pas seulement être raconté pour que les oreilles le reçoivent mais aussi dépend pour qu’il soit imprimé dans l’imagination de l’intermédiaire des yeux^[6]».

Pour Jacquinot : « l’image se contente de donner à voir ce que l’on ne peut pas voir en  réalité^[7] », c’est-à-dire que l’image a la capacité de représenter  des choses absentes, méconnues, rares ou difficiles à l’accès pour l’enseignement, elle est donc un moyen privilégié de faire découvrir aux élèves des aspects du réel avec lesquels ils n’ont pas de contact direct.

De plus, l’intégration de l’image comme support didactique dans la classe du FLE, favorisant les échanges verbaux entre l’enseignant et les élèves, elle incite les élèves à s’exprimer, à participer aux échanges de la classe.

Nous pouvons résumer, que l’image en plus de sa fonction esthétique, elle accompagne un texte auquel elle apporte un compliment d’information. Elle peut :

• Illustrer le texte.
• Faciliter la compréhension écrite.
• Amener les élèves à l’expression personnelle d’où la création d’une situation de communication.

I.1.2. Les objectifs que l’on peut viser en lecture de la BD 

La richesse des couleurs et la diversité des images rendent la BD très expressives, captives, et attrayantes aux yeux des adultes. Les élèves qui ne sont pas habitués de lire des romans ou des autres formes de littérature et même les élèves en difficulté face à la lecture, la BD leurs permet une entrée facilite dans la lecture autonome et elle devient lecture plaisir.

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