Le premier grand scandale autour du rideau nu

Avant même d’aborder la question des nus de Courbet, il faut comprendre à quel point son esprit libre lui

permet de changer la donne en matière de sujet. Si le thème de la sieste peut facilement être ambigüe,

attitudes lascive, abandon du ou des corps, ne permettant pas vraiment de se tromper sur les intentions du

peintre, il y eut avant même les nus célèbres et sulfureux de Courbet, des scènes rurales, jouant sur la

provocation par confrontation directe et décalages.

Un tableau exposé au Salon de 1857, Les demoiselles des bords de la Seine (Paris, Petit Palais), permet à

Courbet de se constituer un cercle fidèle d'amateurs et de défenseurs. Sans doute n’y voit-on pas vraiment

alors, la dimension agréablement décalée avec laquelle Courbet montre des dames bien vêtues se

frotter à la vie campagnarde, avec ces vaches à leurs côtés qui ont finalement autant d’importance

dans le tableau qu’elles mêmes.

2- Le premier grand scandale autour d’un nu de Courbet tient aux Baigneuses.

En 1852, Gustave Courbet a revisité les genres picturaux du paysage (les tableaux de paysage de

Franche- Comté), de la scène de genre (Un après-dinée à Ornans en 1849 ; Des paysans de Flagey

revenant de la foire en 1831) ; la peinture d’histoire et le portrait de groupe Un enterrement à Ornans en

1850)/ Aussi pour le Salon de 1853 écrit-il à ses parents qu’il s’est décidé à « ne faire que du nu ». Fidèle à

sa stratégie d’indépendance vis-à-vis du système académique, il le défie sur le fondement même de

son enseignement, le nu. Le corps particulier de la femme est substitué par des codes étroits à des formes

lisses, polies comme du marbre, idéales, sans accident, ni tâche, ni pilosité, ni marque, ni pli. Un corps qui

reste ainsi à distance pour le spectateur qui a plutôt l’habitude de contempler lors des salo

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