Janis Joplin ou la voix des 70s
Étude de cas : Janis Joplin ou la voix des 70s. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Flavien Nunez • 2 Avril 2018 • Étude de cas • 1 450 Mots (6 Pages) • 646 Vues
Flavien Nunez Dissertation d’histoire
1°S1
Sujet : La Première Guerre mondiale, une guerre traumatisante pour les soldats et les sociétés.
« Cette boucherie héroïque ». C’est en ces termes qu’est qualifiée la guerre par Voltaire dans son conte philosophique Candide ou l’Optimisme. Toutefois, même si l’ironie est palpable dans cette oxymore, elle ne fait que révéler l’horreur que la guerre a été et est toujours aujourd’hui. La Première Guerre mondiale (1914-1918) en est un parfait exemple : des sociétés ravagées ; des peuples anéantis ; des millions de morts ; des traumatismes inoubliables. Ayant comme point de départ l’assassinat de l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie (28 juin 1914), cette guerre est sans précédente, de part son ampleur mondiale, les moyens utilisés, ainsi que la violence des combats. Suite à cet évènement, l’engrenage des alliances a séparé le monde en deux camps, la Triple Entente et la Triple Alliance. Alternant mouvement et position (dans les tranchées), la Première Guerre mondiale est l’archétype de la « guerre totale », en raison de sa dimension meurtrière et de sa mobilisation générale, aussi bien économique qu’humaine et idéologique. Nous venons alors à nous demander de quelle façon la Première Guerre mondiale a traumatisé les soldats et les sociétés. Nous tenterons d’y répondre dans une première partie traitant de l’expérience traumatisante des combattants, et dans une deuxième abordant le traumatisme que les sociétés ont gardé de cette guerre.
La Première Guerre mondiale impose, du fait de sa violence jusqu’alors jamais vue, l’apparition d’une nouvelle façon de combattre, la guerre de position, qui se déroule dans des tranchées. Ces dernières, présentes dans les deux camps, forment un réseau de « boyaux » très étroits qui obligent les combattants à passer à une position de combat allongée, et ce pendant parfois de très longues périodes (10 mois pour la bataille de Verdun). Les deux partis sont seulement séparés par le « no man’s land », une bande de terre plus ou moins large jonchée de cadavres. À titre d’exemple, il y a eu, lors de la bataille de Verdun, plus de 2000 morts par jour. Pour la bataille de la Somme, ce sont près de 20 000 Anglais qui ont péri. Mais cette mort de masse n’est que le résultat du développement de l’armement industriel. En effet, les évolutions techniques ont traumatisé les soldats. Confrontés aux shrapnells, tanks, lance-flammes et autres mitraillettes modernes, un sentiment d’impuissance général a miné le moral des combattants. De plus, le détournement de l’aviation pour les bombardements et l’utilisation de gaz ont créé une atmosphère paranoïaque, le danger étant alors imprévisible et omniprésent.
Ainsi, les conditions de vie des combattants sont effroyables et humainement invivables, participant alors activement aux traumatismes subis par ces hommes. En effet, le manque cruel de nourriture, souvent de mauvaise qualité, affaiblit les soldats, qui ne peuvent, de surcroît, se reposer qu’à même le sol ou dans des abris sommaires, enveloppés dans leur capote sale. De plus, le bruit omniprésent rend également impossible le repos et peut pousser parfois le combattant à une certaine folie, car privé de silence, le brouhaha extérieur devient familier et la guerre traumatisante s’inscrit alors dans leur crâne. Enfin, la boue causée par les intempéries (aussi bien pluie que neige) joue aussi sur le moral des soldats : difficultés de déplacement, saleté, vision monochromatique, et manque d’hygiène à l’origine de parasites. On peut également remarquer que les défigurations parfois radicales du visage des « gueules-cassées » démontrent physiquement le traumatisme de la guerre.
Mais la vie dans les tranchées aurait été encore plus intenable sans la mise en place de dispositifs de survie morale. En effet, le sentiment de déshumanisation créé par la banalisation de la mort pour les combattants (qui voient leurs camarades mourir devant leurs yeux) a pour effet presque paradoxal de renforcer la camaraderie dans les tranchées. Ainsi se développe le troc avec l’ « artisanat de tranchées », qui se révèle être un véritable exutoire pour les soldats sous pression constante. De plus, les lettres qu’écrivaient et que recevaient les Poilus, même si soumises à la censure, représentaient un soutien moral non négligeable, les nouvelles de leur famille étant alors une source d’espoir certaine. De la même manière, les journaux intimes que tenaient les hommes du front, en plus d’être la principale source de témoignage de la Grande Guerre, permettaient de décompresser du climat délétère de la guerre (rappelons que ceci est possible, en parti, grâce aux lois Jules Ferry de 1905). Mais la Première Guerre mondiale ne fut pas seulement un traumatisme profond et immuable pour les combattants, mais également pour les sociétés et les civils en retrait.
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