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Travail pratique bio et géo, visite de deux domaines agriculture bio et conventionnelle

Étude de cas : Travail pratique bio et géo, visite de deux domaines agriculture bio et conventionnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2016  •  Étude de cas  •  3 200 Mots (13 Pages)  •  1 194 Vues

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Rapport sur le cours interdisciplinaire de biologie et de géographie

à la rencontre de deux exploitations

Cadre général

Dans le cadre de nos cours de géographie et de biologie, dispensés respectivement par messieurs F. Estoppey et A.-M. Briand, nous sommes allés visiter deux exploitations agricoles relativement proches l’une de l’autre, l’une biologique (M. Gebhard) et l’autre conventionnelle PER (M. Delay). Nous avons pu discuter relativement longuement avec ces deux agriculteurs aux manières de faire différentes mais ayant tous deux une grande conscience écologique.

Ce rapport a pour but de montrer deux approches différentes, l’une géographique (politique agricole, discussions avec les deux agriculteurs, etc.), l’autre biologique (relevés sur le terrain, analyse de résultats, etc.) de ces deux domaines afin de faire le point sur ce que c’est que d’être agriculteur suisse en 2015 (quel quotidien ? quelles préoccupations ?), sur la conversion au bio (ses avantages et ses désavantages), sur la biodiversité des différents terrains et finalement sur la politique agricole (libérale, écologique) que nous connaissons en Suisse depuis 1992.

Monsieur Etter de Prométerre, conseiller agricole, nous a accompagnés durant ces deux journées et est par la suite venu une fois en classe pour clarifier les derniers points nécessaire à notre bonne compréhension.

Approche géographique

Introduction générale :

Il faut tout d’abord rappeler que la Suisse est un petit pays, ayant une surface vouée à l’agriculture assez restreinte. Comme un peu partout, la zone urbaine ne cesse de grandir au détriment des zones rurales et donc, de l’agriculture. Cette dernière voit ses coûts de production exploser et fait face à l’énorme concurrence que représente le marché international, global.

Depuis qu’en 1992, pour des raisons politiques internationales, la confédération a abandonné l’interventionnisme et le protectionnisme au profit de la libéralisation et de l’écologisation de l’agriculture (BRIAND, 1998), elle met en place des conditions-cadres permettant aux familles paysannes de survivre face à ce marché peu clément.[1] Les paiements directs de la confédération (OFAG[2]) et du canton représentent du travail en plus afin d’assurer une certaine écologie, une préservation de la faune et de la flore ainsi que l’entretien des paysages. Par exemple, minimum 7% de la surface du domaine toit être extensive[3]. Le paysan va donc recevoir de l’argent pour l’écart de rendement et pour le travail engendré. Tout est très réglementé dès que l’on s’engage à respecter une norme et des contrôles peuvent être effectués. C’est à l’agriculteur de faire le choix de ses efforts écologiques, l’Etat l’encourage fortement mais ne le contraint pas.

Introduction

Le 24 avril, nous sommes allés visiter l’exploitation de Monsieur Delay à Monnaz (VD), âgé d’une quarantaine d’année. Son exploitation fait en tout 56 hectares (grande exploitation, double de la moyenne cantonale) dont de grandes cultures et des prairies temporaires, elle nécessite 3 à 4 postes à plein temps. Il s’agit d’une exploitation familiale de type conventionnel, comptant environ 80 vaches (il a 40 vaches qui produisent en moyenne 30l chacune) ainsi que des chevaux (en pension : améliorent, confortent le revenu). Monsieur Delay a beau ne pas être BIO, il se plie à de nombreuses règles en matière d’écologie et de biodiversité afin de recevoir les contributions de l’état sans lesquelles il ne pourrait financièrement plus continuer (paiements à la production de lait ou de céréales très bas). Il respecte les Prestations Ecologiques Requises (PER), une dizaine de prestations de protection de l’environnement (depuis 1992 en Suisse) que l’agriculteur doit respecter afin de toucher des contributions de l’Etat.

Monsieur Delay nous a expliqué que son bétail est très peu rentable et que son lait est utilisé en partie pour l’industrie qui achète le litre entre 40 et 45 centimes (Migros, Coop) et en partie pour le Vacherin Mont d’Or (hiver, produit saisonnier) ou le Gruyère (l’été, pendant les 120 jours à l’alpage). Beaucoup d’agriculteurs abandonnent la production de lait, trop peu rentable et demandant trop de travail, de temps et d’investissements.

L’agriculture de monsieur Delay est dite intégrée conventionnelle, c’est-à-dire qu’il utilise le plus possible des moyens naturels proches de ceux qui existent dans la nature afin d’éviter au maximum des intrants polluants et coûteux. Il prend en compte dans ses calculs, tant la rentabilité et le marché que le développement durable et la problématique écologique (sols). Monsieur Delay utilise donc le moins possible d’engrais chimiques (affirme ne pas utiliser plus de 5l de Roundup par an sur son domaine) et les remplace par des engrais naturels pour avoir un bon sol. Son but est d’être un jour en autarcie, de pouvoir transformer ses engrais de ferme[4] et nourrir son domaine à long terme. Nous avons, avec monsieur Delay, un exemple de diversification du domaine ; en effet il ne compte pas sur un seul et unique revenu pour manger à la fin du mois mais il a une pension pour ses chevaux, le lait, les céréales, les fruits (arbres !), il a donc de quoi compenser en cas, par exemple, de chute du prix du colza : « si on veut avancer et se développer dans le domaine de l’agriculture, il faut avoir une branche extérieures à celle-ci, pour pouvoir investir » (M. Delay, lors de la visite).

Lorsque l’on visite la salle de traite et la chambre à lait on constate que l’exploitation est équipée d’un matériel dernier-cris : les vaches ont un collier qui fait que des bornes les reconnaissent et toutes leurs informations (nom, âge, poids, nourriture, quantité de lait, portante ou non, etc.) sont centralisées dans un ordinateur ce qui fait que la traite est automatique et sans risque pour l’agriculteur.

Monsieur Delay a de manière générale de bonnes terres, pas trop éloignées de son domaine. Il a une logique agricole de production à quand même assez grande échelle tout en prenant des disposition écologiques comme des haies, des prairies extensives, des arbres et surtout le respect des sols en utilisant peu d’engrais chimiques et en pratiquant la rotation des cultures.

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