La politique monétaire
Mémoire : La politique monétaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chaussures Haut de Gamme • 12 Septembre 2019 • Mémoire • 23 050 Mots (93 Pages) • 674 Vues
Introduction générale :
Au début du XXème siècle, la politique monétaire était chargée de l’objectif de la stabilité économique en général et de la stabilité des prix en particulier. Alors que le grand rôle de la monnaie dans l’explication des phénomènes économiques, est de longtemps au cœur des préoccupations des économistes.
Depuis les travaux de Say (1803)[1] qui énoncent que l’offre crée sa propre demande, les économistes ont débattu sur la problématique du voile monétaire. D’un côté, les meneurs de l’idéologie classique considèrent qu’il existe une dichotomie parfaite entre le secteur réel et monétaire, la monnaie donc ne permettant que le passage de l’un à l’autre des pôles. Et d’un autre côté, c’est autour des travaux de Walras (1900)[2], Fisher(1911)[3], de Wicksell (1898)[4] et de Pigou(1918)[5] que s’organise l’évolution de la théorie de la monnaie et du taux d’intérêt depuis le début du siècle dernier jusqu’à la première guerre mondiale.
En matière de politique monétaire, l’affaire était entendue, et même si le cadre institutionnel différait selon les pays, la politique monétaire avait pour principal objectif : une inflation stable et basse et sa mise en œuvre s’appuyait sur des règles qui ressemblaient toutes, plus ou moins, à des cibles flexibles d’inflation. Les débats sur la politique monétaire étaient marqués par une sophistication théorique croissante, mais ils portaient moins sur les objectifs que sur la stratégie et la tactique qui permettent de les atteindre et, surtout, sur la communication qui doit l’accompagner.
Le succès de la politique monétaire dépendait de la capacité des banquiers centraux à orienter de manière crédible les anticipations, en particulier sur les marchés financiers.
Au-delà, on constate dans l’analyse macroéconomique contemporaine l’émergence d’un consensus à propos de l’impact important de la monnaie et de la politique monétaire sur l’activité économique. Globalement on peut dire que la politique monétaire a des effets positifs et négatifs, étant donné les composantes de la croissance: Y=C+I+G+(X-M) (avec: Y=Production, C=consommation, I=investissement, G=dépenses publiques, X=exportations et M=importations).
Parlant de l’impact positif, une politique monétaire favorisant la croissance consiste à élargir l'offre monétaire à travers une baisse des taux directeurs par la Banque Centrale. Cette opération favorise la demande des crédits des ménages et des entreprises, contribuant ainsi à une hausse de la consommation(C) et de l'investissement (I).
Si cette politique est accentuée elle peut entrainer une dévaluation de la monnaie par rapport aux autres devises et par conséquent améliorer la composante (X-M) de la croissance. C'est à dire une amélioration de la balance commerciale due à l'augmentation des exportations.
A l'inverse, une politique monétaire trop stricte visant à combattre l'inflation par exemple, peut s'avérer être un frein à la croissance lorsque la banque centrale décide d'augmenter ses taux directeurs.
« En outre il y a Trois critiques à l'égard des politiques monétaires conjoncturelles qui s’envisagent comme suit :
- La politique monétaire expansive se traduit par une accélération de l'inflation. cela se produit à long terme selon Friedman du fait de l'illusion monétaire ;
- La politique monétaire conjoncturelle se heurte selon Friedman au problème des délais : si les cycles d'activité sont courts et que les délais d'efficacité de la politique monétaire sont longs alors une politique monétaire contra-cyclique risque de se retrouver pro-cyclique ;
- Les monétaristes critiquent le choix du taux d'intérêt nominal comme objectif intermédiaire de la politique monétaire, dans la mesure où le taux d'intérêt nominal se compose de deux éléments : la rémunération d'un placement et l'inflation anticipée. Or lorsque le taux d'intérêt nominal varie, il est impossible de savoir si c'est la rémunération ou l'inflation anticipée qui sera modifiée. » (Jean-Pierre Laffargue,1982)[6]
Ce travail vise une cristallisation d’une approche théorique et exemplaire en ce qui concerne une relation ; qui ne cesse de s’affirmer ; entre la politique monétaire et la croissance économique.
Dans notre recherche nous nous préoccupons de répondre à une problématique qui s'articulera autour de deux notions principales, celle de l’efficacité de la politique monétaire ainsi que son incidence sur l’activité économique.
Cette problématique est très vague et difficilement cernable. Afin de l’exprimer, on peut reformuler la question suivante : Comment la crédibilité d’une politique monétaire contribue à une croissance économique ?
Pour répondre à cette question il nous a apparu opportun de scinder notre travail en deux grandes parties : La première parlera du fondement théorique de la politique monétaire et la croissance économique .Quant la deuxième partie, sera axée sur la notion d’efficacité des stratégies monétaires et leur rôle dans la réalisation de la croissance.
Partie 1
Fondement théorique de la politique monétaire et la croissance économique
La théorie de la politique monétaire et la pratique des banques centrales se sont bâties autour d’un consensus dont les fondements ont été posés dans les dernières décennies. Ce consensus repose notamment sur l'élément suivant: « une politique monétaire qui a pour objectif d’une la stabilité des prix ». Cette dernière qui se comprend comme une augmentation faible des prix des biens et des services.
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