Electre Acte 1, Scène 8
Dissertation : Electre Acte 1, Scène 8. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Cécile Filhol • 23 Mai 2016 • Dissertation • 925 Mots (4 Pages) • 3 228 Vues
Electre
L.A 2
Acte 1, Scène 8. De « J’ai tout à te dire… » à « et non de ta mère. »
Introduction :
Electre est une pièce de théâtre en 2 actes de Jean Giraudoux (il existe différentes versions). C’est l’histoire d’une rivalité entre Electre et sa mère (Cly) au sujet de son frère Oreste, et de son père, Agamemnon.
Précédemment, Oreste révèle son identité (il est le frère d’Electre).
Dans la scène 8 de l’acte 1, un dialogue de reconnaissance se met en place entre le frère et la sœur. C’est un dialogue remarquable par l’autorité verbale d’Electre qui dirige un faux dialogue. Elle le fait renaître à la vie comme une mère et se libère ainsi de Clytemnestre. Ici, Electre apparaît abusive, excessive et évolue dans un registre à la fois lyrique et poétique.
LECTURE
Comment Oreste apparaît-il lié à la haine que voue Electre à sa mère ?
Axe 1 : comportement à la fois de sœur et de mère chez Electre et l’idéalisation du frère
Axe 2 : La puissance du lyrisme et du caractère poétique dans le passage
Axe 1 :
E recrée O par son imagination : 6 occurrences du verbe « faire » , « former » « modeler », qui désigne la création. O se transforme en une statue qu'elle modèle et deviens son chef d’oeuvre. On peut alors penser au mythe de Pygmalion (qui va créer une statue féminine parfaite à ses yeux, représentant de manière très claire son idéal féminin). Dans le cas d’E, O représente l’être idéal pour commettre le crime Eg/Cly.
Elle ne cite que certains organes : la main, l'oreille, la poitrine, la bouche. L’oreille étant très intéressante car permet à O d’entendre tout ce que dit sa sœur. Les organes représentent en fait tout ce dont E a besoin pour assouvir sa soif de vengeance : une main pour tuer, ...
On retrouve l’idéalisation du frère dans « un frère où tout est vrai… » qui est mise en avant par le mot « tout ». On la retrouve aussi dans « né comme un soleil ». O est divinisé grâce aux adjectifs qu’on lui attribue : « brillance, soleil, or… »
E tente de s'approprier O. Elle veut le détacher de l'influence de sa mère (« Prend de moi ta vie Oreste et non de ta mère »). Elle se montre possessive et occupe énormément le temps de parole.
En effet, alors qu'O a "tout à lui dire", elle lui répond : "Tais-toi, baisse les yeux" (le mot « tout » est repris par Electre et représente son excès). O se sent donc emprisonné par E. Il le dit lui-même : "Tu m'étouffes".
Mais E n’en tiens pas compte : elle lui répond qu’elle ne l’étouffe pas mais qu’elle le « caresse ». Ici, la différence entre « caresser » et étouffer » montre les ressentis des personnages vis-à-vis du dialogue.
O est totalement manipulé par sa sœur et n’existe qu’à travers elle.
Elle est dans une sorte de délire et parle d’O comme s’il n’était pas là dans « tout est fraternel en O ».
En fin de compte, les retrouvailles avec son frère l’intéresse en grande partie pour leur but commun : le crime de Cly et Eg.
La domination d’E se voit donc dans le déséquilibre de la parole, le duo qui se change en solo et la réaction d’O.
Axe 2 :
Le lyrisme et l’expression des sentiments et des émotions. C’est une tonalité très présente et qui correspond au personnage d’E. Ce lyrisme amène à un caractère poétique.
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