Dissertation Thérèse Raquin

        Émile Zola écrit dans « le naturalisme au théâtre » : « le roman naturaliste est impersonnel, je veux dire qu’il n’est plus qu’un greffier qui se défend de juger et de conclure ». En analysant cette phrase on peut en comprendre trois choses : la première, que le roman naturaliste reproduit et s’inspire de la démarche scientifique, la deuxième, qu’il ne se contente que de décrire avec un aspect robot qui ne pense pas et ne réfléchit pas, et la troisième, qu’il s’interdit d’avoir un avis et de déduire quelque chose. A l’aide du livre « Thérèse Raquin » étudié en classe, nous allons essayé d’affirmer cette citation avec l’aide d’un de ces trois points de vue.

L’auteur naturaliste s’abstient de tout avis dans ses textes ou ses livres.

        En effet, les principes théoriques du naturalisme se traduisent par une écriture au service du réel et de l’analyse. La description est le type de texte le plus apte à faire la peinture du réel.             On peut le remarquer durant le passage de la morgue. Alors que Laurent se rend tous les jours à la morgue, il finit par avoir des hallucinations et croit voir le cadavre du noyé lui adresser un regard accusateur. L’omniprésence d’expansions du nom vient accentuer cette description de la morgue, des cadavres et des passants et dénonce la curiosité morbide de cette foule.

On l’observe également lors de l’assassinat de Camille. Le discours direct et le point de vue omniscient rendent cette scène neutre pour l’auteur mais permet au lecteur de connaître les pensées et les intentions des amants sans aucune forme de jugement.

        De plus l’auteur n’accable aucun personnage suite à ses actes. La liaison adultère entre Thérèse et Laurent est présentée comme une passion fatale, le champ lexical de la fatalité est récurent et renforce cette liaison. Cependant il n’y a jamais de regard sévère sur cette action ou pathétique envers Camille.

        Enfin l’auteur propose une étude scientifique des tempéraments qui exclut la psychologie, point essentiel de la doctrine naturaliste. Les personnages du roman sont donc déterminés par leur constitution physique. On le remarque lorsque Laurent culpabilise de son crime, cette culpabilité s’exprime physiquement avec des frissons, des insomnies et la fin du désir pour Thérèse. Le lexique du physique permet alors la rencontre de deux tempéraments forts : celui nerveux de Thérèse et celui sanguin de Laurent. Ici l’alliance de deux tempéraments incompatibles conduit au crime et à la mort. Mais le roman naturaliste adopte un ton et un vocabulaire scientifique. L’utilisation du présent de vérité générale est presque systématique lors de la description des personnages, le vocabulaire est ainsi précis et technique. Dans ce livre on retrouve régulièrement les mots « crises », « nerfs », « tempéraments » ou encore « affection ».

        Dés la deuxième moitié du XIXe siècle, les artistes cherchent à rendre compte du monde qui les entoure et à présenter la réalité telle qu’elle est sans l’idéaliser. Ce courant se nomme le réalisme et regroupe des romanciers comme Stendhal, Honoré de Balzac ou Gustave Flaubert. Ce courant influencera le naturalisme qui va en adopter les principes essentiels. Parmi ces principes on retrouve la démarche scientifique et la description. L’incipit de Thérèse Raquin en est le parfait exemple. Émile Zola a donc bien retranscris, à travers le personnage de Thérèse Raquin, l’impersonnalité et la neutralité propre au naturalisme.

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